Site de Cadarache
Créé en 1959, le centre CEA de Cadarache se situe sur la commune de Saint-Paul-lez-Durance, dans le département des Bouches‑du‑Rhône et occupe une superficie de 1 600 hectares. Ce site concentre principalement son activité sur l’énergie nucléaire et est dédié, pour ce qui concerne ses installations civiles en fonctionnement, à la recherche et au développement pour le soutien et l’optimisation des réacteurs existants et à la conception de systèmes de nouvelle génération.
Les INB situées sur le centre sont :
N° INB | INSTALLATION | ACTIVITE |
---|---|---|
22 | Ancien réacteur expérimental mis à l'arrêt définitif en 1980 ; aujourd'hui entreposage de déchets radioactifs | |
24 | SURA est constituée du réacteur CABRI | |
25 | Réacteur RAPSODIE : mis à l'arrêt définitif en 1983. LDAC : Laboratoire de découpe des assemblages combustibles (en cours démantèlement) | |
32 | Atelier de Technologie du Plutonium - production de combustible MOX (en cours démantèlement) | |
37 | Station de Traitement des Déchets et Effluents | |
39 | Réacteur expérimental - Maquette Surcritique de Cadarache | |
42 / 95 | Réacteurs expérimentaux de type piscine | |
52 | Ateliers de Traitement de l'Uranium Enrichi, en cessation définitive d'exploitation (en cours démantèlement) | |
53 | Magasin Central des Matières Fissiles | |
54 | Laboratoire de Purification Chimique (en cours démantèlement) | |
55 | Laboratoire d'Examen des Combustibles Actifs (LECA) et Station de Traitement, d'Assainissement et de Reconditionnement (STAR) | |
56 | Parc d'entreposage et de décroissance de déchets radioactifs | |
92 | Réacteur expérimental | |
123 | Laboratoire d'Etudes et de Fabrications expérimentales de Combustibles Avancés | |
156 | Installation dédiée à la réalisation de travaux de recherche et de développement | |
164 | Installation de traitement et à l'entreposage des déchets radioactifs solides | |
169 | Réception et expédition de matières nucléaires | |
171 | Traitement des effluents liquides | |
172 | Irradiation de combustibles nucléaires ou de matériaux et production de radioéléments artificiels |
Sur le centre de Cadarache, 10 installations sont définitivement arrêtées, 10 installations sont en fonctionnement et une installation est en construction. Le centre CEA de Cadarache assure l’exploitation de nombreuses installations, de nature variée et aux enjeux de sûreté divers. L’ASN a en outre engagé ou poursuivi l’instruction des dossiers d’orientation de réexamen périodique ou des rapports de réexamen pour 14 des 21 installations : Pégase‑Cascad, Cabri, STE, ATPu, Éole, MCMF, LPC, LECA-STAR, Phébus, Lefca, Minerve, Cedra, Magenta et Agate, et a rendu ses conclusions sur le réexamen de Chicade et de la STD. Dans l’instruction de ces rapports, l’ASN est particulièrement attentive à la robustesse des plans d’action proposés et déployés. Elle veille à la mise en conformité des installations par rapport à la réglementation applicable et à l’efficacité de la maîtrise des risques et inconvénients.
Installation Pégase‑Cascad – Centre du CEA
Le réacteur Pégase a été mis en service en 1964, puis exploité une dizaine d’années sur le site de Cadarache. Par décret du 17 avril 1980, le CEA a été autorisé à réutiliser l’installation Pégase (INB 22) pour entreposer des substances radioactives, en particulier des éléments combustibles irradiés en piscine.
Réacteur de recherche Cabri – Centre du CEA
Le réacteur Cabri (INB 24), créé le 27 mai 1964, est destiné à la réalisation de programmes expérimentaux visant à une meilleure compréhension du comportement du combustible nucléaire en cas d’accident de réactivité. Le réacteur est équipé d’une boucle à eau sous pression depuis 2006, afin d’étudier le comportement du combustible à taux de combustion élevé en situations accidentelles d’augmentation de la réactivité dans un réacteur à eau sous pression. Depuis janvier 2018, le CEA mène un programme d’essais dénommé « CIP » (Cabri International Program), qui avait été engagé au début des années 2000 et a nécessité d’importants travaux de modification de l’installation et de mise à niveau en termes de sûreté.
Réacteur de recherche Rapsodie – Centre du CEA
Le réacteur Rapsodie (INB 25) est le premier réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium construit en France. Il a fonctionné de 1967 à 1978. Un défaut d’étanchéité de la cuve du réacteur a conduit à son arrêt définitif en 1983. Des opérations de démantèlement ont été entreprises par la suite, mais ont été, en partie, arrêtées consécutivement à un accident mortel survenu en 1994 lors du lavage d’un réservoir de sodium. Le cœur est actuellement déchargé, les combustibles ont été évacués de l’installation, les fluides et les composants radioactifs ont été éliminés et la cuve du réacteur est confinée. La piscine du réacteur a été vidée, partiellement assainie et démantelée et les déchets contenant du sodium évacués.
Station de traitement des déchets solides – Centre du CEA
L’INB 37 du CEA de Cadarache comportait historiquement la station de traitement des effluents (STE) et la station de traitement des déchets (STD), regroupées en une unique installation. Le CEA souhaitant pérenniser la STD et procéder à l’arrêt définitif de la STE, l’INB 37 a été séparée en deux INB : 37-A (STD) et 37-B (STE), par décisions n° CODEP‑DRC-2015‑027232 et n° CODEP‑DRC-2015‑027225 de l’ASN du 9 juillet 2015. Ces enregistrements ont été réalisés consécutivement à la définition des périmètres de ces deux INB par arrêtés du 9 juin 2015.
Station de traitement des effluents actifs – Centre du CEA
La STE (INB 37-B) est à l’arrêt depuis le 1er janvier 2014. Le CEA a sollicité une modification de prescription pour obtenir un report de l’échéance de remise du dossier de démantèlement de cette installation, compte tenu, notamment, de la complexité de l’installation et du temps nécessaire à la caractérisation des sols et des équipements avant que le démantèlement ne soit engagé. Cette demande de report est en cours d’instruction par l’ASN.
Atelier de technologie du plutonium et Laboratoire de purification chimique – Centre du CEA
L’ATPu (INB 32) assurait la production d’éléments combustibles à base de plutonium, destinés aux réacteurs à neutrons rapides ou expérimentaux à partir de 1967, puis, de 1987 à 1997, aux réacteurs à eau sous pression (REP) utilisant du combustible MOX. Les activités du LPC (INB 54) étaient associées à celles de l’ATPu : contrôles physico‑chimiques et examens métallurgiques, traitement des effluents et déchets contaminés. Les deux installations ont été arrêtées en 2003 et sont en cours de démantèlemen
Réacteur de recherche Masurca – Centre du CEA
Le réacteur Masurca (INB 39), dont la création a été autorisée par décret du 14 décembre 1966, était destiné aux études neutroniques, principalement pour les cœurs de la filière des réacteurs à neutrons rapides, et au développement de techniques de mesures neutroniques. Le réacteur est à l’arrêt depuis 2007.
Réacteurs de recherche ÉOLE et Minerve – Centre du CEA
Les réacteurs expérimentaux ÉOLE et Minerve sont des maquettes critiques, de très faible puissance (moins d’1 kW), qui permettaient la réalisation d’études neutroniques, en particulier pour l’évaluation de l’absorption des rayons gammas ou des neutrons par les matériaux.
Ateliers de traitement de l’uranium enrichi – Centre du CEA
De 1963 à 1995, les ATUe (INB 52) assuraient la conversion en oxyde frittable de l’UF6 (hexafluorure d’uranium) en provenance des usines d’enrichissement et effectuaient le retraitement chimique des déchets de fabrication des éléments combustibles. Le démantèlement de cette installation a été autorisé par décret en février 2006.
Magasin central de matières fissiles – Centre du CEA
Créé en 1968, le MCMF (INB 53) était un magasin d’entreposage d’uranium enrichi et de plutonium, jusqu’à sa mise à l’arrêt définitif et l’évacuation de l’ensemble de ses matières nucléaires le 31 décembre 2017. L’exploitant a déposé son dossier de démantèlement en novembre 2018, qui est en cours d’instruction par l’ASN. Les opérations préparatoires au démantèlement, notamment la mise en œuvre de caractérisations chimiques et radiologiques de l’installation, se sont poursuivies en 2019.
Laboratoire de haute activité LECA‑STAR – Centre du CEA
Le Laboratoire d’examen des combustibles actifs (LECA – INB 55) et la Station de traitement, d’assainissement et de reconditionnement (STAR), extension du LECA, constituent des outils d’expertise du CEA pour l’analyse des combustibles irradiés. Mis en service en 1964, le LECA permet au CEA de réaliser des examens destructifs et non destructifs sur des combustibles irradiés de la filière électronucléaire, de recherche et de la propulsion navale. L’installation étant ancienne, elle a été partiellement renforcée au début des années 2010 pour assurer sa tenue au séisme.
Mise en service en 1999, l’installation STAR est une extension du laboratoire LECA, conçue pour la stabilisation et le reconditionnement des combustibles irradiés.
Le CEA a transmis à l’ASN les rapports de réexamen de l’installation LECA en juin 2014 et STAR en février 2018. Ces dossiers sont en cours d’instruction par l’ASN.
Parc d’entreposage des déchets radioactifs solides – Centre du CEA
L’ INB 56, déclarée en janvier 1968 pour le stockage de déchets, assure l’entreposage de déchets solides radioactifs historiques du centre de Cadarache. Elle comprend 3 piscines, 6 fosses, 5 tranchées et des hangars, qui contiennent notamment des déchets MA‑VL provenant du fonctionnement ou du démantèlement d’installations du CEA.
Réacteur de recherche Phébus – Centre du CEA
Le réacteur Phébus (INB 92) est un réacteur expérimental de type piscine, d’une puissance de 38 MWth, qui a fonctionné de 1978 à 2007. Ce réacteur était destiné à l’étude des accidents graves des réacteurs de la filière à eau légère, ainsi qu’à la définition de procédures opératoires visant à éviter la fusion du cœur ou à en limiter les conséquences.
Laboratoire d’études et de fabrications expérimentales de combustibles avancés – Centre du CEA
Le Lefca (INB 123), mis en service en 1983, était un laboratoire chargé de la réalisation d’études sur le plutonium, l’uranium, les actinides et leurs composés, qui effectuait des études visant à la compréhension du comportement de ces matériaux en réacteur et dans les différentes étapes du cycle du combustible. En 2018, le Lefca a finalisé le transfert, vers les laboratoires d’Atalante (INB 148) de Marcoule, d’une partie de ses matériels de recherche et développement pour préparer l’arrêt de ses activités.
Laboratoire Chicade – Centre du CEA
L’installation Chicade (INB 156) réalise, depuis 1993, des travaux de recherche et développement sur des objets et déchets de faible et moyenne activité, principalement :
- la caractérisation destructive ou non destructive d’objets radioactifs, de colis d’échantillons de déchets et d’objets irradiants ;
- le développement et la qualification de systèmes de mesures nucléaires ;
- le développement de méthodes d’analyses chimiques et radiochimiques, ainsi que leur mise en œuvre ;
- l’expertise et le contrôle de colis de déchets conditionnés par les producteurs de déchets.
Installation d’entreposage Cedra – Centre du CEA
L’installation Cedra (INB 164) assure, depuis 2006, l’entreposage des colis de déchets de moyenne activité à vie longue (MA‑VL) dans l’attente de l’ouverture de filières de stockage appropriées. Le CEA anticipe une saturation de cette installation d’entreposage à l’horizon 2027. Les études concernant un projet de doublement de la capacité d’entreposage devraient débuter en 2020.
Magasin d’entreposage Magenta – Centre du CEA
L’installation Magenta (INB 169), qui remplace le MCMF, en démantèlement, est dédiée, depuis 2011, à l’entreposage de matières fissiles non irradiées, ainsi qu’à la caractérisation, par des mesures non destructives, des matières nucléaires réceptionnées.
Atelier de gestion avancée et de traitement des effluents – Centre du CEA
L’installation Agate (INB 171), mise en service en 2014 en remplacement de l’INB 37-B aujourd’hui à l’arrêt, a pour fonction de concentrer par évaporation des effluents liquides aqueux radioactifs contenant majoritairement des radionucléides émetteurs bêta et gamma.
Projet de Réacteur Jules Horowitz – Centre du CEA
Le réacteur Jules Horowitz – RJH (INB 172), en cours de construction depuis 2009, est un réacteur de recherche à eau sous pression dont l’objectif est d’étudier le comportement des matériaux sous irradiation et des combustibles des réacteurs de puissance. Il permettra également de produire des radionucléides artificiels destinés à la médecine nucléaire. Sa puissance est limitée à 100 MWth (megawatts thermiques).
ITER
L’installation ITER (INB 174), en cours de construction depuis 2010 sur le site de Cadarache et attenante aux installations du CEA, sera un réacteur expérimental de fusion, dont l’objectif est la démonstration scientifique et technique de la maîtrise de l’énergie de fusion thermonucléaire obtenue par confinement magnétique d’un plasma de deutérium‑tritium, lors d’expériences de longue durée avec une puissance significative (puissance de 500 MW développée pendant 400 secondes). Ce projet international bénéficie du soutien financier de la Chine, de la Corée du Sud, des États‑Unis, de l’Inde, du Japon, de la Russie et de l’Union européenne, qui fournissent en nature certains équipements du projet.
Ionisateur Gammaster
La société Stéris exploite depuis 2008 un irradiateur industriel, dénommé Gammaster, situé sur le territoire de la commune de Marseille. Cette installation assure le traitement de produits par ionisation (émission de rayonnement gamma) dans l’objectif de les aseptiser, de les stériliser ou d’améliorer les performances des matériaux. L’installation est constituée d’une casemate industrielle et renferme des sources scellées de cobalt-60, qui assurent le rayonnement nécessaire à l’activité de l’installation.
Centre CEA de Cadarache
Appréciations 2022
En 2022, l’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire du centre CEA de Cadarache est globalement satisfaisant.
L’ASN constate que l’exploitation des INB est réalisée de manière globalement satisfaisante, en particulier la gestion des modifications et le respect des engagements. Des améliorations sont toutefois attendues concernant la réalisation et la traçabilité des contrôles techniques des opérations de maintenance et de suivi de l’état des éléments importants pour la protection, et sur la spécification de leurs exigences définies. Concernant la surveillance des intervenants extérieurs, des progrès ont été constatés par rapport à la situation antérieure, progrès qui restent à consolider.
La majorité des intervenants extérieurs font l’objet d’une surveillance cadrée et formalisée par un plan spécifique. Ces plans de surveillance sont globalement suivis et appliqués par l’exploitant, ce qui est satisfaisant. Une évaluation périodique de l’adéquation et de l’efficacité de la surveillance est maintenant réalisée sur certaines installations mais pas encore généralisée à l’ensemble de celles-ci.
Concernant le confinement des substances radioactives, la situation est globalement satisfaisante mais des améliorations sont encore attendues pour une meilleure définition du suivi de certaines barrières.
L’ASN constate que la gestion des écarts reste contrastée. En effet, des améliorations sont attendues dans certains services, concernant l’analyse des causes ou des tendances relatives à la répétition d’écarts de nature similaire.
L’ASN considère que l’organisation mise en place pour mener la réévaluation et l’examen de conformité des réexamens périodiques des installations est satisfaisante. Le suivi de la mise en œuvre des plans d’action est globalement satisfaisant.
En matière de gestion des situations d’urgence, l’exploitant a demandé à l’ASN une nouvelle prorogation du délai de mise en service du centre de crise robuste aux aléas extrêmes, à la suite des difficultés pour faire aboutir ce projet. L’ASN souligne l’importance de ce centre dans l’organisation de crise de l’exploitant, et souligne la nécessité de maintenir opérationnelles les mesures compensatoires proposées par le CEA dans l’attente de disposer d’un centre de crise robuste aux aléas extrêmes.
L’exploitant doit vérifier et évaluer périodiquement la pertinence des consignes accidentelles, incidentelles et en modes dégradés. En effet, des incohérences de ces consignes avec la réalité de l’installation ont été découvertes par sondage en inspection dans les consignes testées dans l’année.
En matière de radioprotection, l’ASN a autorisé la mise en place des pôles de compétence en radioprotection du CEA de Cadarache au titre des articles R. 593-112 du code de l’environnement et R. 4451-113 du code du travail.
Dans le domaine de la gestion des déchets, la gestion des écarts et la traçabilité du suivi des déchets sont globalement satisfaisantes, mais peuvent parfois être améliorées, notamment pour les déchets historiques et sans filière immédiate. L’exploitant doit définir des plans d’action pour traiter et évacuer les déchets historiques qui ne sont pas immédiatement évacuables.
L’ASN constate que le niveau de protection de l’environnement est assez satisfaisant. Une démarche de gestion des sites et sols pollués doit être appliquée aux zones historiquement contaminées du site de Cadarache. Cette démarche doit aboutir à définir et prioriser les actions de gestion en adéquation avec les usages actuels et à venir des zones concernées. Des améliorations sont également attendues concernant l’entretien et l’adéquation des rétentions de substances dangereuses et le maintien de la redondance de la mesure sur les rejets où une surveillance est prescrite.
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