L'ASN assure le contrôle des installations nucléaires de base (INB), depuis leur conception jusqu'à leur démantèlement. Elle contrôle en particulier le démarrage du réacteur EPR (INB 167) actuellement en cours à Flamanville.
Le réacteur EPR est un réacteur à eau sous pression dont la conception répond à des objectifs de sûreté renforcés par rapport aux réacteurs précédemment construits en France.
Historique et situation actuelle :
Après la délivrance du décret d’autorisation de création et du permis de construire, la réalisation du réacteur 3 de Flamanville a débuté au mois de septembre 2007 et s’est achevée début 2024. L’ASN a contrôlé cette phase de construction au travers de près de 600 inspections. En parallèle, l’ASN a instruit la demande d’autorisation de mise en service du réacteur, analysé les aléas rencontrés pendant la fabrication, la construction et les essais des équipements et évalué les résultats des essais de démarrage. En fin de chantier, l’ASN a mis en œuvre un suivi rapproché de la préparation du futur exploitant. L’ASN a autorisé en 2020 l’arrivée du combustible sur le site (mise en service partielle) et en mai 2024 l’introduction du combustible dans la cuve du réacteur (mise en service).
Principales étapes suivant la mise en service du réacteur EPR de Flamanville
Déroulement des essais de démarrage
Les essais de démarrage contribuent à la vérification de la conformité de l’installation, une fois celle-ci construite. L’ASN a fixé, dans la décision du 7 mai 2013 puis dans la décision de mise en service du 7 mai 2024, plusieurs prescriptions permettant d’encadrer la préparation et le déroulement de ces essais pour le réacteur EPR de Flamanville.
Après le chargement du combustible nucléaire dans le réacteur, EDF a engagé une phase d’essais précritiques, c’est-à-dire sans que la réaction en chaîne ne soit déclenchée. L’exploitant procèdera ensuite à la divergence du réacteur, c’est-à-dire au démarrage du processus de réaction en chaîne, et à une augmentation progressive de la puissance du réacteur afin de réaliser les essais de démarrage de l’installation.
L’ASN a instruit, avec l’appui de l’IRSN, ce programme d’essais ainsi que les conditions dans lesquelles il doit se dérouler pour assurer la sûreté de l’installation.
Étapes nécessitant l’accord de l’ASN
Durant la phase d’essais, plusieurs jalons nécessitant un accord de l’ASN sont prévus.
En application de la prescription technique [INB167-73] de l’autorisation de mise en service, EDF a transmis un dossier à l’ASN avant d’atteindre la température de 110 °C [1] dans le circuit primaire principal. Ce dossier listait notamment les interventions réalisées par EDF sur le circuit primaire principal et les circuits secondaires principaux, et décrivait les résultats des contrôles qu’il a exercés sur les équipements.
La divergence du réacteur est soumise à l’accord de l’ASN (cf. prescription technique [INB167-74] de l’autorisation de mise en service). Préalablement à la divergence du réacteur, EDF adressera à l’ASN un dossier, dont les éléments sont précisés par la prescription technique [INB167-75]. Cette prescription soumet le réacteur EPR de Flamanville aux mêmes exigences que celles applicables aux redémarrages des autres réacteurs en exploitation d’EDF.
Deux points d’arrêts sont définis pour les essais de démarrage après la divergence du réacteur EPR de Flamanville :
la poursuite des essais de démarrage à une puissance supérieure à 25 % de la puissance nominale, soumise à l’accord préalable de l’ASN (cf. prescription technique [INB167-178]). Ce point d’arrêt a principalement pour objectif de vérifier la calibration du système de protection du réacteur. Les éléments à transmettre pour lever ce point d’arrêt sont définis par la prescription technique [INB167-78].
la poursuite des essais de démarrage à une puissance supérieure à 80 % de la puissance nominale est également soumise à l’accord préalable de l’ASN (cf. prescription technique [INB167-79]). À ce stade, une grande partie du programme d’essais de démarrage aura été réalisée et les résultats obtenus permettront de vérifier la conformité de l’installation à sa démonstration de sûreté.
Contrôle par l’ASN :
Outre les étapes nécessitant son accord, l’ASN instruit les résultats d’essais et les événements significatifs qui pourraient intervenir.
En parallèle, l’ASN a défini un programme d’inspections spécifique pour le contrôle du démarrage du réacteur. Elle a réalisé ou réalisera ainsi par exemple des inspections en lien avec la manutention du combustible, le chargement du réacteur, sa divergence et le déroulement du programme d’essais en puissance. L’ASN contrôle également les conditions d’exploitation du réacteur par EDF lors de la phase de démarrage.
L’ASN mettra ensuite en œuvre le programme d’inspections thématiques qu’elle réalise sur l’ensemble des réacteurs d’EDF en exploitation.
[ 1] Cette température correspond réglementairement à la mise en service de ces circuits.
Actualité du contrôle du chantier de l'EPR de Flamanville
L'ASN assure le contrôle des installations nucléaires de base (INB), depuis leur conception jusqu'à leur démantèlement. Elle contrôle en particulier la construction du réacteur EPR (INB n°167) actuellement en cours à Flamanville.
L’ASN a poursuivi fin 2023 et début 2024 ses actions de contrôle de la construction du réacteur EPR de Flamanville. Elle a notamment contrôlé : la préparation et la réalisation des essais à chaud fin 2023 permettant de vérifier la capacité des systèmes à assurer leurs fonctions de sûreté en fonctionnement à chaud du réacteur préalablement à la mise en service ; la préparation des équipes appelées à exploiter le réacteur préalablement à la mise en service ; la conformité des équipements sous pression nucléaires, qui comprend notamment l’aboutissement de la revue de qualité, le traitement des cas d’irrégularités affectant certains équipements et la conservation des matériels ; l’achèvement de l’installation avant mise en service, que ce soit en termes de travaux, de traitement des écarts et d’essais de démarrage avec un suivi rapproché de l’avancement de ces actions jusqu’à la mise en service du réacteur ; les opérations de démarrage après mise en service, notamment le chargement du combustible dans la cuve et l’analyse du retour d’expérience associé aux événements significatifs déclarés.
L’ASN a poursuivi en 2022 et au premier semestre 2023 ses actions de contrôle de la construction du réacteur EPR de Flamanville. Elle a été particulièrement vigilante au traitement des écarts détectés sur les soudures des circuits primaires et secondaires principaux ainsi que sur le bon fonctionnement de la fonction filtration du système d’injection de sécurité (RIS) en recirculation.
L’ASN a poursuivi ses actions de contrôle de la construction du réacteur EPR de Flamanville. En 2020 et 2021, elle a été particulièrement vigilante au traitement des écarts détectés sur les soudures des circuits primaires et secondaires principaux et à la poursuite des essais de démarrage du réacteur. L’ASN a également autorisé la mise en service partielle de l’installation pour l’arrivée de combustible nucléaire sur site qui a débuté le 26 octobre 2020 et s’est terminée le 24 juin 2021. Retour sur les faits marquants.
Le 10 octobre 2017, l’ASN a rendu son avis relatif à l’anomalie de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de Flamanville. L’ASN considère que cette anomalie n’est pas de nature à remettre en cause la mise en service de la cuve sous réserve de la réalisation de contrôles spécifiques lors de l’exploitation de l’installation. La faisabilité de ces contrôles n’étant aujourd’hui pas acquise pour le couvercle, l’ASN considère que le couvercle actuel ne peut être utilisé au-delà de 2024.
A la suite de la détection d’une anomalie sur la cuve de l’EPR de Flamanville, AREVA a engagé en avril 2015, à l’incitation de l’ASN, une revue de la qualité de la fabrication dans son usine de Creusot Forge. Ses conclusions ont été transmises à l’ASN en octobre 2015.
Par courrier du 8 octobre 2021, l’ASN a pris position sur la solution envisagée par EDF pour traiter l’écart de conception concernant trois piquages sur le circuit primaire principal du réacteur EPR de Flamanville.
Le 3 mars 2021, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif relatif à un écart de conception concernant trois piquages du circuit primaire principal du réacteur EPR en construction sur le site de Flamanville.
Par courrier du 19 juin 2019, l’ASN a informé EDF que, compte-tenu des nombreux écarts survenus lors de la réalisation des soudures de traversées de l’EPR de Flamanville, celles-ci devaient être réparées.
Depuis l’autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville 3 délivrée le 7 mai 2024 par l‘ASN, l’exploitant a engagé les opérations de démarrage comprenant notamment le chargement du combustible dans le réacteur, la divergence du réacteur et la réalisation de nombreux essais qui se dérouleront jusqu’à la fin de l’année 2024.
Cette phase de démarrage est particulière car plusieurs des essais réalisés le sont pour la première fois. Ces situations inédites peuvent permettre de détecter des anomalies, d’ordre documentaire ou liées à la configuration des installations, ou peuvent conduire à des erreurs des intervenants malgré la préparation réalisée en amont. L’exploitant se doit d’analyser ces différentes situations dans le cadre du retour d’expérience, et ceci peut le conduire à déclarer des événements significatifs pour la sûreté (ESS).
Les ESS sont classés sur une échelle, définie internationalement, appelée INES. Les événements ayant peu d’importance du point de vue de la sûreté relèvent d’un classement au niveau 0 de l’échelle. Les événements ayant davantage d’enjeux, en particulier parce qu’ils auraient pu avoir des conséquences sur la sûreté en cas d’aléa supplémentaire, sont classés à partir du niveau 1 de l’échelle INES.
Conformément à sa politique de transparence et d’information, l’ASN informera le public des événements classés à partir du niveau 1 de l’échelle INES et présentera périodiquement l’avancement des opérations de démarrage du réacteur.
Publié le 08/10/2024
Centrale nucléaire EPR de FlamanvilleRéacteurs de 1650 MWe - EDF
Le 2 octobre 2024, EDF a déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à la détection tardive de l’indisponibilité d’un des groupes électrogènes de secours du réacteur EPR de Flamanville.
Publié le 30/09/2024
Centrale nucléaire EPR de FlamanvilleRéacteurs de 1650 MWe - EDF
Le 15 septembre 2024, EDF a déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à l’indisponibilité d’un groupe électrogène principal de secours pendant la réalisation des essais de démarrage du réacteur EPR de Flamanville.
Publié le 25/09/2024
Centrale nucléaire EPR de FlamanvilleRéacteurs de 1650 MWe - EDF
Le 17 septembre 2024, EDF a déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif à la sortie du domaine de fonctionnement autorisé par les règles générales d’exploitation du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville.
En application de l’article R. 593-30 du code de l’environnement, EDF a adressé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) la demande d’autorisation de mise en service de ce réacteur le 4 juin 2021.
[2024.03.22]
996 Contributions
Consultation du 15/01/2024 au 15/02/2024
Centrale nucléaire EPR de FlamanvilleRéacteurs de 1650 MWe
La création du réacteur EPR de Flamanville (installation nucléaire de base 167 - Flamanville 3) a été autorisée par le décret n° 2007-534 du 10 avril 2007. En application de l’article R. 593-30 du code de l’environnement, EDF a adressé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sa demande d’autorisation de mise en service du réacteur le 4 juin 2021.
[2023.12.74]
609 Contributions
Consultation du 05/06/2023 au 15/09/2023
Centrale nucléaire EPR de FlamanvilleRéacteurs de 1650 MWe
La consultation du public sur la demande de mise en service du réacteur EPR de Flamanville, avec mise à disposition de l’ensemble du dossier de demande, a lieu du 5 juin au 15 septembre 2023 sur le site Internet de l’ASN.
Récépissé de déclaration n° CODEP-CAE-2024-053278 concernant le sondage, le forage, y compris les essais de pompage, la création de puits ou d’ouvrage souterrain, non destiné à un usage domestique, exécuté en vue de la recherche ou de la surveillance d’eaux souterraines ou en vue d’effectuer un prélèvement temporaire ou permanent dans les eaux souterraines, y compris dans les nappes d’accompagnement de cours d’eau au sein du périmètre du site de Flamanville (INB 108,109, 167)
Décision n° CODEP-DCN-2024-048208 du Président de l’Autorité de sûreté nucléaire du 6 septembre 2024 autorisant Électricité de France à modifier temporairement de manière notable les modalités d’exploitation autorisées du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville 3 (INB n° 167)
Décision n° CODEP-DCN-2024-037072 du Président de l’Autorité de sûreté nucléaire du 10 juillet 2024 autorisant Électricité de France à modifier temporairement de manière notable les modalités d’exploitation autorisées du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville 3 (INB n° 167)
Centrale nucléaire EPR de FlamanvilleRéacteurs de 1650 MWe - EDF
Démarche proposée par EDF concernant le traitement des écarts affectant les soudures des lignes vapeur principales en exclusion de rupture du réacteur EPR de Flamanville 3
Lire l'avis de l'IRSN(https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20190411_EPR-Flamanville-tuyauteries-vapeur-principales-VVP.aspx#.XK9K0dirzDA)
Séance des 4 et 5 juillet 2018
Centrale nucléaire EPR de FlamanvilleRéacteurs de 1650 MWe - EDF
Démonstration de sûreté nucléaire du réacteur EPR de Flamanville