Détection tardive de l’indisponibilité du refroidissement de la barrière thermique des pompes primaires en cas de manque de tension externe

Publié le 10/02/2025

Centrale nucléaire EPR de Flamanville Réacteurs de 1650 MWe - EDF

Le 27 janvier 2025, EDF a déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire et de radioprotection (ASNR) un événement significatif relatif à la détection tardive de l’indisponibilité du refroidissement de la barrière thermique des pompes primaires en cas de manque de tension externe.

Le circuit primaire dispose de quatre pompes dites « pompes primaires », qui permettent de faire circuler l’eau dans le circuit. Au niveau des pompes primaires, l’étanchéité du circuit primaire est garantie par des joints disposant d’une barrière thermique, qui consiste en une circulation d’eau froide en amont du joint. Cette eau est refroidie par le système de réfrigération intermédiaire (RRI). En cas de perte du réseau électrique externe, le maintien du refroidissement des barrières thermiques des pompes primaires est assuré par la manœuvre de vannes pneumatiques permettant des modifications de configuration du circuit RRI.

Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASNR qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs. Dans le cadre de la réalisation des essais de démarrage de l’EPR, l’exploitant a été autorisé à modifier temporairement, pour pouvoir réaliser certains essais, les règles générales d’exploitation sous couvert du respect de mesures compensatoires. Ces mesures concernent notamment l’absence d’indisponibilité des matériels importants pour la sûreté autres que ceux prévus dans le cadre des modifications temporaires.

Le 15 janvier 2025, un agent de terrain a détecté une fuite d’air comprimé sur le système de commande d’une vanne du circuit RRI. Le 19 janvier 2025, après analyse, l’exploitant a identifié que la fuite remettait en cause le maintien d’une pression suffisante dans le circuit d’air comprimé en cas de perte du réseau électrique externe. Ainsi, les manœuvres des vannes pneumatiques du circuit RRI, et donc le refroidissement des barrières thermiques des pompes primaires, n’étaient pas disponibles en cas de perte du réseau électrique externe.

A posteriori, l’exploitant a identifié que des activités d’essais de démarrage nécessitant une modification temporaire des RGE ont été réalisées le 17 janvier 2025. L’exploitant n’a donc pas respecté la mesure compensatoire relative à l’absence d’indisponibilité des matériels importants pour la sûreté.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, en raison du non-respect de mesures compensatoires définies dans le cadre d’une modification temporaire des RGE, cet événement qui a affecté la fonction de sûreté « refroidissement » a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Dès la détection de l’écart et en attendant la remise en conformité de la vanne du circuit RRI concernée, l’exploitant a isolé de manière conservative la fuite.

L’ASN sera vigilante quant à l’analyse des causes humaines et organisationnelles ayant entraîné cette anomalie et aux actions prises pour éviter son renouvellement.

Date de la dernière mise à jour : 10/02/2025

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie