Questions / réponses

Retrouvez dans cette rubrique toutes les questions et les réponses relative à une situation d'urgence en cas d'accident nucléaire

Systèmes d'alerte

Que faire en cas d'alerte ?

Si les sirènes ont retenti ou si vous avez entendu un message d'alerte, il faut vous mettre à l'abri:

  • si vous êtes dehors, entrez dans le bâtiment le plus proche ;
     
  • si vous êtes en voiture, arrêtez-vous et réfugiez-vous dans le bâtiment le plus proche. Ne tentez pas de fuir avec votre voiture. Vous risqueriez une exposition au danger et vous gêneriez la circulation des véhicules de secours;
    (au travail, chez vous...), restez-y et enfermez-vous. Ne tentez pas d'aller chercher vos enfants à l'école, ceux-ci seront pris en charge par les enseignants. Ne tentez pas de rejoindre vos proches, vous seriez fortement exposé au danger de la radioactivité en sortant dehors.

Comment suis-je averti d'un accident nucléaire ?

Si un accident survient dans une installation nucléaire, les populations environnantes sont averties :

  • soit par un message diffusé par les véhicules d'alerte ;
     
  • soit par le déclenchement des sirènes installées autour du site accidenté.
    Ces sirènes, au son modulé (montant et descendant) ont un signal qui dure trois fois une minute espacées de 5 secondes.
    La fin de l'alerte est donnée par un signal continu de 30 secondes.

A la réception de l'alerte, il est demandé de se mettre à l'abri dans les habitations et d'écouter la radio qui communiquera régulièrement des informations sur l'évolution de la situation et la conduite à tenir.

Mes enfants sont à l'école, vais-je les chercher ?

N'allez pas chercher vos enfants à l'école.

Les enseignants ont la responsabilité de prendre vos enfants en charge en cas d'alerte. Aller chercher vos enfants à l'école risquerait d'une part de vous exposer au danger de la radioactivité et d'autre part de gêner la circulation des véhicules de secours.

  • Si des mesures de mise à l'abri sont prises par les pouvoirs publics, vos enfants seront mis à l'abri à l'école, sous la surveillance des enseignants.
     
  • Si des mesures d'évacuation sont prises, vos enfants seront évacués collectivement par des moyens de transports en commun vers un établissement dont l'adresse figure sur la plaquette d'information qui vous a été distribuée par les pouvoirs publics.
Voir toutes les questions/réponses

L'information en cas de crise

Où puis-je m'informer pour tout renseignement sur l'accident ?

En cas d'accident dans une installation nucléaire, l'industriel comme les pouvoirs publics ont un devoir d'information des populations.

Le préfet informe la population sur les mesures de protection qu'il a décidé de mettre en œuvre (mise à l'abri, prise de comprimés d'iode, évacuation) et sur les comportements que la population affectée par l'accident doit adopter. La préfecture met un numéro d'appel à disposition du public pour renseigner toutes personnes sur la situation et la conduite à tenir. Ce numéro d'appel sera communiqué à la population concernée en cas d'accident.

L'Autorité de sûreté nucléaire, quant à elle, informe, de manière indépendante de l'industriel, le public ainsi que le gouvernement de l'analyse qu'elle fait de la situation et des conseils qu'elle est amenée à donner au préfet pour protéger les populations.

De son côté l'industriel informe, par le biais des médias, les populations sur l'état des installations accidentées et l'évolution prévisible de la situation. De plus, les médias, notamment les radios locales, diffuseront, à mesure de l'évolution de la situation, des informations concernant la protection de l'environnement et des populations.

Comment serai-je averti d'une mise à l'abri ou d'une évacuation ?

Comme l'ensemble des informations concernant l'état de l'installation accidentée, les mesures de protection des populations seront annoncées par la préfecture, celle-ci mettant aussi un numéro d'appel à disposition du public pour tous renseignements sur les comportements à adopter. De plus, des véhicules diffuseront le message d'alerte à l'ensemble des populations environnantes de l'installations accidentée. Pour les installations équipées de sirènes, le déclenchement de celles-ci signifie que les populations doivent se mettre à l'abri et à l'écoute.

Voir toutes les questions/réponses

Les comprimés d’iode stable

Cette série de questions/réponses ne s'appliquent que dans les zones de 20 km de rayon autour des centrales nucléaires françaises

A quoi servent les comprimés d’iode ?

En cas de rejet radioactif, l’objectif des pouvoirs publics est de limiter au maximum l’exposition des personnes aux rejets radioactifs.

L’iodure de potassium, appelé iode stable, est indispensable au bon fonctionnement de la glande thyroïde. La prise d’iode stable, associée à la mise à l’abri est un moyen de protéger efficacement la thyroïde contre les effets de l’iode radioactif rejeté lors d’un accident nucléaire.

En cas d’accident nucléaire, le rejet d’iode radioactif dans l’atmosphère pourrait constituer un risque sanitaire pour les personnes. Respiré ou avalé, l’iode radioactif se fixe sur la glande thyroïde et accroît le risque de cancer de cet organe, surtout chez les enfants. L’iode stable sature la glande qui, ainsi, ne peut plus capter ou fixer l’iode radioactif.

Prendre ses comprimés d’iode sur instruction du préfet fait partie des actions de protection des personnes en cas d’accident avec l’évacuation, la mise à l’abri, etc.

Tout le monde peut-il en prendre ?

Tout le monde peut prendre des comprimés d’iode stable mais ils sont particulièrement recommandés pour les femmes enceintes (fœtus), les enfants et les jeunes car leur thyroïde est plus sensible.

Quelle en est la posologie ?

Chaque boîte contient 10 comprimés d’iode stable dosés à 65 mg. La posologie est la suivante :

  • Adulte : 2 comprimés (y compris les femmes enceintes et les jeunes de plus de 12 ans) ;
  • Enfant de 3 à 12 ans : 1 comprimé ;
  • Enfant de 1 mois à 3 ans : ½ comprimé ;
  • Nourrisson : ¼ de comprimé pour les bébés jusqu’à 1 mois.

ATTENTION : si vous souffrez d’une maladie thyroïdienne ou si vous avez des antécédents de pathologies thyroïdiennes, demandez conseil à votre médecin.

Voir toutes les questions/réponses

Mise à l'abri et restrictions alimentaires

Que dois-je faire une fois à l’abri ?

Vous devez jusqu’à nouvel ordre rester à l’abri dans un bâtiment en dur, fermez toutes les fenêtres et ouvertures.
N’utilisez pas de système de ventilation sauf en mode recirculation.
Écoutez les messages des pouvoirs publics dans les médias locaux (France Bleu et France 3).
Respectez précisément les consignes des pouvoirs publics.

Voir toutes les questions/réponses

Évacuation / éloignement

Pourquoi dois-je quitter ma maison ?

L’éloignement est décidé afin d’éviter des risques d’irradiation dus aux particules radioactives qui se sont déposées dans votre zone à la suite de l’accident. Vous allez donc être dirigé vers une zone où le risque d’irradiation est nul ou beaucoup moins important.

Vous serez informé par les pouvoirs publics du moment du départ.

Pour les personnes n’ayant pas de moyen de locomotion, un lieu de rassemblement leur sera indiqué afin qu’elles soient prises en charge.

Pour les personnes ayant un moyen de locomotion, un point de ralliement dans une zone sûre leur sera indiqué.

Restez à l’écoute des médias locaux (France Bleu et France 3).

Quand pourrai-je retourner chez moi ?

Pas avant plusieurs semaines. Vous serez informé par les pouvoirs publics du moment du retour. La priorité des pouvoirs publics est de protéger la santé des citoyens.

Voir toutes les questions/réponses

Incident / accident

Quelle différence y a-t-il entre un incident et un accident ?

Lorsqu'un événement survient dans une installation nucléaire, il est qualifié d'incident ou d'accident en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur les populations et l'environnement.
 
Pour mesurer la gravité d'un événement, une échelle internationale existe : l'échelle INES - International Nuclear Event Scale. Cette échelle compte sept niveaux, le niveau 7 correspondant à un accident dont la gravité est comparable à l'accident survenu le 26 avril 1986 à la centrale de Tchernobyl. Les événements de niveaux 1 à 3, sans conséquence significative sur les populations et l'environnement, sont qualifiés d'incidents, ceux des niveaux supérieurs (4 à 7), d'accidents.
 
Les événements qui surviennent en France chaque année ne sont généralement pas classés ou sont classés au niveau 1 de l'échelle INES. En 1999, 3 événements ont été classés au niveau 2 de l'échelle, et aucun aux niveaux supérieurs.

Qu'est-ce que l'échelle INES ?

L'échelle INES

L'échelle INES (International Nuclear and radiological Event Scale) est l'échelle internationale qui classe, en fonction de leur gravité, les événements survenus sur les installations nucléaires. Cette échelle comporte sept niveaux, le niveau sept correspondant à un accident dont la gravité est comparable à celui de Tchernobyl.

 

Un accident comme celui de Tchernobyl est-il possible en France ?

Un accident nucléaire est toujours possible. Néanmoins, un accident du type de Tchernobyl (de niveau 7 sur l'échelle INES), dont les conséquences ont été catastrophiques pour les populations et l'environnement, est peu envisageable en France.
 
En effet, les réacteurs des centrales nucléaires françaises ne sont pas de même conception que les réacteurs de Tchernobyl et sont d'une technologie plus sûre. Les réacteurs de Tchernobyl (de type RBMK) étaient caractérisés par une instabilité de fonctionnement qui n'existe pas sur les réacteurs occidentaux.
 
En outre, ils ne comportent que 2 "barrières" visant à faire obstacle aux rejets d'éléments radioactifs dans l'atmosphère, alors que les réacteurs français (de type réacteurs à eau sous-pression) comprennent 3 "barrières", la troisième étant l'enceinte de confinement en béton qui est là pour retenir les produits radioactifs libérés lors d'un accident grave.
 
Dans toutes les industries (hydrocarbure, chimie...) y compris l'industrie nucléaire, le risque zéro n'existe pas. Les défaillances techniques et les erreurs humaines sont toujours possibles. C'est pourquoi les situations accidentelles plausibles sont étudiées et testées au cours d'exercices de crise nucléaire organisés régulièrement par les pouvoirs publics et les industriels afin d'assurer une meilleure gestion de la crise en cas d'accident réel.
 
De plus, un ensemble de mesures visant à protéger les populations en cas d'accident est prévu dans les plans particuliers d'intervention (PPI).

Voir toutes les questions/réponses

Contamination et irradiation

Quelle est la différence entre la contamination et l’irradiation ?

La contamination est provoquée par des particules radioactives déposées sur la peau ou qui sont ingérées ou inhalées. Ces particules sont comparables à de la poussière qui se dépose. La contamination peut être interne ou externe suivant qu’elle pénètre ou non dans le corps humain. L’irradiation est provoquée par un rayonnement émis par la matière radioactive. Elle peut être comparée aux rayons du soleil.

Comment fait-on pour décontaminer les gens ?

Si la contamination est externe, c’est à dire sur la peau ou les vêtements, elle est enlevée par simple lavage de la surface concernée (douche, nettoyage).

En cas de contamination interne, les services médicaux disposent de traitements dont le rôle est de diminuer le temps de séjour de la substance radioactive dans l’organisme : accélérateurs du transit intestinal, fluidifiants bronchiques, diurétiques, etc. Les substances radioactives s’éliminent donc par les voies naturelles.

Voir toutes les questions/réponses

La radioactivité

Les principaux radioéléments et leurs effets.

La radioactivité est la propriété que possèdent certains atomes de se transformer spontanément par désintégration en d'autres éléments en émettant de l'énergie sous forme de rayonnements. On appelle "radiation" l'énergie émise. Les atomes possédant une telle propriété sont appelés "radioéléments" ou encore "radionucléides".

On distingue généralement les radioéléments "naturels", comme le potassium 40 et l'uranium 238, existants dans la nature, des radioéléments "artificiels", produits par l'activité humaine (laboratoires, centrales nucléaires...), comme le césium 137 et l'iode 131.

On distingue généralement trois types de rayonnements :

Le rayonnement alpha

Se traduit par l'émission d'une particule alpha, c'est-à-dire un noyau d'hélium, édifice particulièrement stable constitué de 2 protons et 2 neutrons. Le rayonnement alpha est très nocif pour la santé mais peu pénétrant. Une feuille de papier suffit à l'arrêter.

Le rayonnement bêta

Correspond à la transformation dans le noyau, soit d'un neutron en proton (radioactivité bêta-), soit d'un proton en neutron (radioactivité Bêta+). Le rayonnement bêta est plus pénétrant que le rayonnement alpha mais moins nocif pour les organismes. Le rayonnement bêta ne parcourt que quelques mètres dans l'air et est arrêté par une feuille d'aluminium.

Le rayonnement gamma

A la différence des deux précédentes, il n'est pas liée à la transmutation du noyau. Elle se traduit par l'émission d'un rayonnement électromagnétique comme la lumière visible ou les rayons X, mais plus énergétique. La radioactivité gamma peut se manifester seule ou accompagner la radioactivité alpha ou bêta. Le rayonnement gamma est le plus pénétrant des trois rayonnements. Il peut parcourir des centaines de mètres dans l'air. Une forte épaisseur de béton ou de plomb l'arrête.

***

Ces rayonnements, ou l'énergie qui les accompagne, sont susceptibles d'entrer en interaction avec la matière qu'ils traversent et de provoquer des changements au niveau de la structure atomique du milieu traversé, essentiellement par le biais de phénomènes d'ionisation (production d'ions par modification du nombre d'électrons d'un atome). C'est la raison pour laquelle on parle de rayonnements ionisants.

Les installations nucléaires sont soumises à un contrôle strict de la part des pouvoirs publics dans la mesure où elles mettent en jeu des rayonnements ionisants, potentiellement dangereux pour la santé et l'environnement. Les rayonnements ionisants ont un effet sur l'organisme, donc la santé, par l'un des deux mécanismes suivants : la voie directe, et la voie indirecte. Le premier se réfère aux actions des rayonnements directement sur les cellules du corps, et le second aux actions des rayonnements sur l'eau du corps (production de radicaux libres par radiolyse de l'eau puis attaque des cellules du corps par ces radicaux libres). Les spécialistes estiment que la voie directe est prépondérante.

Différence entre la radioactivité naturelle, et celle produite des centrales.

On appelle "radioactivité naturelle" celle qui existe dans la nature, sans intervention de l'homme.

La radioactivité naturelle existe dans l'univers depuis son origine. Elle est présente sur terre, au sein de la matière et même des êtres vivants. Les différentes sources de rayonnement constituant la radioactivité naturelle sont :

  • les rayonnements provenant de la croûte terrestre (désintégration de l'uranium et du radium présents dans la croûte terrestre),
  • les rayons cosmiques provenant du soleil, des étoiles et des galaxies,
  • les rayonnements issus d'éléments radioactifs contenus dans les tissus humains, résultant de notre alimentation (potassium 40, carbone 14 par exemple).

La "radioactivité artificielle" est celle dont les activités humaines sont à l'origine.

Elle est de même nature que la radioactivité naturelle et produit les mêmes effets sur la santé, mais les rayonnements sont produits en laboratoire ou dans des réacteurs et peuvent atteindre des intensités bien supérieures à la radioactivité naturelle.

Becquerels, grays et sieverts

Le becquerels (Bq)

L'activité d'une source radioactive se mesure en becquerels.
L'activité est une grandeur représentant le nombre de désintégrations par seconde au sein d'une matière radioactive. Comme la désintégration d'un élément s'accompagne de rayonnement, plus l'activité mesurée est forte, plus il y a de rayonnements et donc d'énergie émise.

Le gray (Gy)

La dose absorbée est la quantité d'énergie communiquée à la matière par unité de masse ; elle se mesure en grays.

1 gray équivaut à 1 joule/kg. Alors que l'activité caractérise la source émettrice de rayonnements et donc d'énergie, la dose concerne la matière recevant ce rayonnement. A dose absorbée égale, les effets varient suivant la nature des rayonnements. Comme les rayonnements alpha sont plus nocifs que les rayonnements bêta, 1 gray de rayonnement alpha est considérablement plus dangereux que 1 gray de rayonnement bêta. C'est pour prendre en compte cette différence d'effet biologique qu'a été créée la notion de dose équivalente.

La dose équivalente est la grandeur utilisée en radioprotection pour tenir compte de la différence d'effet biologique des divers rayonnements. Elle tient compte du fait que des rayonnements ont des effets biologiques différents pour la même quantité d'énergie déposée. La dose équivalente permet d'évaluer les effets biologiques des rayonnements en radioprotection (c'est à dire aux faibles doses).

Le sievert (Sv)

L'unité utilisée pour la dose équivalente est le sievert (Sv).

La réglementation française fixe les limites de doses équivalentes annuelles 1 millisievert pour la population et 20 millisieverts en moyenne annuelle pour les travailleurs (35 mSv jusqu'en juin 2005).

Voir toutes les questions/réponses