Projet de décision de l’ASN relative à la poursuite du fonctionnement du réacteur 3 de la centrale nucléaire du Bugey après son troisième réexamen périodique

L’association Oïkos Kaï Bios Patrimoine Nature et Vie http://www.oikoskaibios.com/ dont le siège est à Annemasse s’oppose à la prolongation jusqu'en 2024 de  ce réacteur vieux de plus de 37 ans.

En effet, les accidents de gravité diverse ainsi que les manquements à la sécurité nous inquiètent.

•    5 catastrophes mondiales dont Tchernobyl et Fukushima,  http://www.sortirdunucleaire.org/Nucleaire-des-accidents-partout?id_mot=128

•    500 accidents de tout niveau de gravité rien qu’en France http://www.sortirdunucleaire.org/Nucleaire-des-accidents-partout?id_mot=119 ,

par exemple :

en 1980, fusion partielle du cœur du réacteur à  St Laurent des Eaux http://www.sortirdunucleaire.org/Nucleaire-des-accidents-partout?id_mot=116#25220

en octobre 2001, oubli d’un assemblage dans le cœur du réacteur à Dampierre en Burly

en 2008, fuite d’uranium à l’usine SOCATRI du Tricastin

en février 2013, non tenue au séisme de la pince vapeur des centrales de Flamanville et Paluel

en décembre 2013, déraillement affectant un transport de combustibles usagés à Nogent sur Seine

sans oublier les 25  de la centrale du Bugey.

 De surcroît, dans la décision qui nous est soumise, l'ASN ne dit rien des problèmes de pièces non conformes fabriqués par l'usine du Creusot d'AREVA. Il est ainsi raisonnable d’avoir des doutes sur la fiabilité des contrôles faits par l'ASN.

 L'ASN fait prendre à notre région le risque de subir un accident grave en prolongeant l’utilisation  du réacteur.

Le réacteur n° 3 de la centrale nucléaire du Bugey fonctionne donc depuis 37 années et 9 mois et l’ASN veut le prolonger jusqu’en avril 2024, c’est à dire jusqu’à 44 années et 7 mois. Rien ne permettent de dire que cette centrale périmée peut encore fonctionner avec un niveau de sécurité satisfaisant. Je souligne qu'un problème dans cette centrale met en danger une population extrêmement nombreuse et que les mesures de préservation de cette population ne pourront en aucun cas être prises à temps pour en assurer la sécurité. Je demande l’arrêt définitif de ce réacteur ainsi que ceux de Bugey 2, Bugey 4 et Bugey 5.


Cette décision de prolongation de ce réacteur jusqu’à 44 ans et 7 mois est insensée car elle fait courir un grave risque d’accident. L’ASN veut-elle faire disparaitre des milliers d’emploi (déjà plus de 6000 emplois à moins de 10 km du site nucléaire), faire évacuer des millions de personnes (Lyon à 30 km), tuer l’économie française (plus d’axe nord-sud par routes, autoroutes, voies ferrées, plus d’aéroport Lyon Saint Exupéry, …). Soyons raisonnable, il faut fermer de suite ce réacteur et les trois autres, d’autant que la loi de transition énergétique diminue la part du nucléaire dans la production électrique française et que pour cela il faut fermer une dizaine de réacteurs d’ici 2025. Actuellement trois réacteurs sont à l’arrêt et notre région n’a pas encore manqué d’électricité, donc on peut arrêter de suite cette centrale.


Selon l’article L593-19 du Code l’Environnement, le réexamen de sûreté effectué au-delà de la 35e année de fonctionnement d’un réacteur électronucléaire entraîne la proposition de dispositions par l’exploitant. Celles-ci ne doivent être soumises à la procédure d’autorisation par l’ASN qu’après enquête publique. Il se trouve que le réacteur Bugey 3 a eu son troisième réexamen de sûreté après 35 années de fonctionnement, puisqu’il a été raccordé au réseau électrique en septembre 1978 et que le rapport de bilan de l’examen de sûreté date du 6 février 2014, soit à 35 ans et 5 mois de fonctionnement. Il est donc nécessaire que les dispositions proposées par l’exploitant soient préalablement soumises à enquête publique avant toute décision de l’ASN.

Dans la décision qui nous est soumise, l’ASN ne dit rien des problèmes de pièces non conformes et aux certificats falsifiés par l’usine du Creusot d’AREVA. On ne peut avoir la certitude que des pièces non conformes ne sont pas présentes dans cette centrale.

Hors ce grave problème, on peut être étonné des décisions qui sont imposées à EDF pour ce réacteur avant le 31 décembre 2016 :
– un dispositif de confinement est installé afin d’éviter une dispersion directe du ciel de cuve du réservoir de traitement et de refroidissement d’eau des piscines (PTR) dans l’environnement en cas d’accident : pourquoi le 31 décembre 2016, alors que pour Bugey 2 c’était avant le 31 décembre 2014 et pour Bugey 4 le 31 décembre 2015 ?
– un dispositif est mis en place afin d’éviter une rupture de confinement en cas de rupture de la barrière thermique d’un groupe motopompe primaire : pourquoi le 31 décembre 2016, alors que pour Bugey 2 c’était avant le 31 décembre 2014 ?
– la mise en place de matériels antidéflagrants dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires (BAN) est achevée : pourquoi avant le 31 décembre 2016 alors que pour Bugey 2 c’était le 30 septembre 2014 et pour Bugey 3 le 30 juin 2015 et que l’avis IRSN n° 2011-394 pointait déjà les insuffisances de ce local BAN en matière de résistance au feu et demandait une mise en conformité pour Bugey 2 avant fin 2011 ?
– l’exploitant met en place le déport de la commande de fermeture de la vanne du tube de transfert dans un local protégé des rayonnements en situation accidentelle : pourquoi avant le 31 décembre 2016 alors que pour Bugey 2 c’était le 31 décembre 2013 et pour Bugey 4 le 31 octobre 2014 ?
Lorsque des problèmes de sûreté sont identifiés, les travaux de mise en conformité sont extensibles sur plusieurs années alors qu'un arrêt devrait être imposé jusqu'à cette mise en conformité.

Parallèlement à cette consultation, il y a une consultation pour modifier la décision de poursuite du réacteur Bugey 2. Cette modification porte sur le risque de colmatage lié au calorifuge de type Microtherm. Or il est dit que ce type de calorifuge équipe les réacteurs du site de Bugey. Pourquoi n’y a t’il pas de prescription similaire pour le réacteur Bugey 3 ?

L'ASN est responsable de la sécurité des Français ( et des étrangers pouvant être victimes d'une décision erronée). Il faut donc qu'elle prenne ses responsabilités.

Il me tarde qu'on sorte du nucléaire en France et dans le monde. Car comme nous l'ont montré, ne serait-ce que les deux accidents majeurs de ces 30 dernières années, la pollution radioactive ne s'arrête pas aux frontières (comme l'état français a essayé de nous me faire croire en 1986...).

Aucun doute que le nucléaire civile est nécessaire au nucléaire militaireet donc que la sortie ne sera que lorsque cela sera officiement reconnu et abandonné. D'ici, là tous les arguments, aussi falacieux que possibles, seront bons pour maintenir le parc nucléaire faussement civile en activité.

Néanmoins, le rique zéro n'existe pas. Les assureurs l'ont bien compris. Le preuve en est que lorsqu'on contracte un prêt immobilier un trois des clauses de non assurance est l'accident nucléaire (guerre civile et suicide sont les deux autres).

Donc les assureurs nous le disent : le nucléaire c'est risqué et beaucoup trop cher.

Vivement la sortie du nucléaire ! Et l'investissement des sommes alouées au rafistolage de nos vielles centrales dans les énergies renouvelables.

Enfin, persiste le problème (doux euphémisme) des déchets. L'enfouissmeent sur le site de Bure n'apportant aucune solution et créant de nouveau problèmes :

- la réversibilité supose le maintient des conditions actuelles (politique et géologiques) que rien ne nous assure)

- dégagement d'hydrogène radioactif (connu et prévu (13 cheminées))

- risque de contamination des nappes phréatiques

- etc, la liste est longue et connue.

En conclusion : plutôt que de rafistoler des réacteurs de plus de trente ans dont la dureée de vie initiale est dépassée, arrêtons le réacteur numéro de la centrale du Bugey, fermons la centrale du Bugey toute entière et puis les autres centrales et sortons enfin du nucléaire.

Ca suffit avec ces centrales nucléaire !  Giscard  nous les a vendues comme fournissant indéfiniment de l'énergie  propre , pas chère , sans risque sur la santé , c'est tout le contraire qui s'est produit . Energie indéfiniment plus chère de jours en jours (les factures deviennent exponentielles pour le citoyen et la France ) , polluante : risques sur la santé majeurs sans comparaison possible avec le charbon ( même autrefois dans les mines ) avec l'hydraulique ( sans quoi pourquoi distribuer des comprimés d'iode dans les environs ? - environs d'ailleurs déterminés sur on ne sait quels critères -  ) . Il y a 40 ans le nucléaire faisait  " moderne " aujourd'hui il a montré ses limites . On l'a voulu , on l'a eu , on a vu ... Le modernisme aujourd'hui  c'est le nucléaire naturel solaire , la force des vents , des courants marins , etc ... ne jetons plus notre argent . Il faut investir dans ces nouvelles énergies comme nous avions commençé de le  faire dans les années 1960 avant que le  soi-disant irremplaçable exellent  nucléaire  ne  vienne jetter à bas  tous les processus de recherche scientifiques et techniques : 60 ans de perdus !

Ca suffit avec ces centrales nucléaire !  Giscard  nous les a vendues comme fournissant indéfiniment de l'énergie  propre , pas chère , sans risque sur la santé , c'est tout le contraire qui s'est produit . Energie indéfiniment plus chère de jours en jours (les factures deviennent exponentielles pour le citoyen et la France ) , polluante : risques sur la santé majeurs sans comparaison possible avec le charbon ( même autrefois dans les mines ) avec l'hydraulique ( sans quoi pourquoi distribuer des comprimés d'iode dans les environs ? - environs d'ailleurs déterminés sur on ne sait quels critères -  ) . Il y a 40 ans le nucléaire faisait  " moderne " aujourd'hui il a montré ses limites . On l'a voulu , on l'a eu , on a vu ... Le modernisme aujourd'hui  c'est le nucléaire naturel solaire , la force des vents , des courants marins , etc ... ne jetons plus notre argent . Il faut investir dans ces nouvelles énergies comme nous avions commençé de le  faire dans les années 1960 avant que le  soi-disant irremplaçable exellent  nucléaire  ne  vienne jetter à bas  tous les processus de recherche scientifiques et techniques : 60 ans de perdus !

Depuis des décennies, on nous dit que le pb des déchets nucléaires "sera bientôt trouvé", et donc on refile le problème aux générations suivantes... Que dirait-on si on devait nous, ici et maintenant, gérer les poubelles de Louis XIV, Jules César ou Toutankhamon ? Que nous ont-ils laissé ?

Pendant des lustres il faudra payer pour gérer ces déchets, les surveiller (à moins d'avoir le culot de les enfouir et se payer la trouille permanente que ca remonte...), sans le moindre bénéfice à en tirer ! Un crédit de plusieurs centaines d'années pour un truc qui aura servi 50 ans... N'importe quel banquier refusera de vous prêter sur 30 ans pour acheter votre bagnole !

Lyon à 30 km de Bugey : a-t-on une simple idée de ce que serait cette ville (et même bcp plus large !) rayée de la carte ? Comment envisager de faire porter un tel poids à toute la population d'un quart sud-est de la France ?

Imagine-t-on le retard que l'on prend en mettant encore et toujours autant d'argent dans une technologie qui finira de toutes façons par être inutilisable (uranium non renouvelable) ?

Commentaire sur la proposition de modification

L'énergie nucléaire est, quoi qu'en disent ses partisans, la plus chère, celle que nos enfants devront payer toute leur vie. Pourquoi?

- Regardez le démantèlement de Brennilis ! On nous avait promis une dizaine d'années et, on a dépassé les 30 ans (toujours pas de date limite).

 - Et la centrale finlandaise? Elle devait coûter 3 milliards aux finlandais. On a dépassé les 6 milliards et c'est nous qui payons les pénalités de retard (3 milliards et+).

 - Et la centrale de Flamanville, 3 milliards ? non, on a atteint les 10 milliards... Et l'on ose nous dire que le nucléaire est l'énergie la moins chère ? C'est la facture que paieront nos enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, etc. Si l'Etat mettait autant d'argent dans les énergies renouvelables qu'il en met dans le nucléaire, le "pas cher" serait bien différent !

Voilà pour le côté monétaire, maintenant, parlons du côté traitement des déchets. Des millions d'années de vie et on ne sait pas quoi en faire. Millions d'années... Notre esprit n'est pas conçu pour concevoir une telle durée. C'est plus vieux que les dinosaures. Certains espèrent que nos descendants trouveront le moyen de gérer cela. Comment peut-on faire penser les générations futures? C'est un constat d'échec patent.

Même si notre génération voit la fin de la production nucléaire, on n'en verra jamais la fin avec tous ces déchets accumulés + ceux des démantèlements...

Si on voit quoi que ce soit... Une catastrope est souvent imprévisible: terrorisme ? Greenpeace a montré que l'accès par le ciel aux centrales est si facile (L'Etat a puni l'asso plutôt que de se remettre en cause). Séisme? plusieurs centrales sont à proximité de failles. Enfin... vieillissement.

Alors, non, non et non au prolongement de ce réacteur, et des autres.

Le risque zéro n'existe pas, même en nucléaire, même en France. Des incidents de classe 2, il y a en plusieurs par an dans notre pays. Des incidents supérieurs, jusqu'à la classe 7, l'histoire nous a montré qu'il pouvait y en avoir, et pas seulement dans la ruine de l'URSS. La complexité de la technologie, combinée avec la dillution croissante des responsabilités dans les chaines de sous-traitance (l'interim étant le pire) donne un cocktail qui fait froid dans le dos. Potentiellement, prolonger le réacteur Bugey3 ferait passer le risque de catastrophe (niveau 7) de 0,1% à 1% de chance sur la durée de vie restante.

Nous ne pouvons pas nous permettre ce risque. Et certainement pas au nom du coût du kwh dont le coût est faussé. En effet, pour que ce coût soit correctement estimé, il faut réintégrer le coût des conséquences du risque, modulo la probabilité de 1%, de radier la Région RA de la carte économique (périmètre d'évacuation de 100 km autour de la centrale) pendant plusieurs décennies voire siècles. Cette région a un PIB comme un pays. Avec cette estimation du vrai coût, le prix du kwh peut donc potentiellement doubler, voire tripler, sans parler de la perte inestimable du patrimoine naturel de cette région (eau, paysages, biodiversité) des ressources énergétiques (énergie hydraulique, production de biomasse par la forêt et l'agriculture) et en vies humaines (1 million d'habitants à Lyon, et le même nombre à Genève).

Le principe de ce raisonnement est valable pour toute installation de production d'énergie électrique d'origine nucléaire, qu'elle soit neuve ou à prolonger.

Un risque, c'est une conséquence fois une probabilité. La probabilité est faible mais la conséquence est ici tellement élevée qu'il ne faut absolument pas prendre ce risque.

Comment faire confiance à EDF et AREVA qui ont sacrifiés la sécurité au profit de la rentabilité. Des matériels à bout de souffle et obsolètes (cf les groupes électrogènes de secours usés jusqu'à la corde et qui ne plus fabriqués, sans pièces de rechange). Un entretien fait avec un recours massif à la sous traitance pour minorer les coûts. Il est inconscient de vouloir prolonger jusqu'à presque 45 ans le fonctionnent de ce réacteur. La probabilité d'un accident majeur sera de plus en plus élevée au fil du temps. Que représentera le gain de ce prolongement face aux conséquences immenses d'un accident.

Une seule solution raisonnable : la fermeture immédiate!