Projet de décision autorisant la mise en service de l’installation nucléaire de base 167 (réacteur EPR dénommé "Flamanville 3") et fixant à Électricité de France (EDF) des prescriptions relatives aux essais du réacteur et à son exploitation

Nous sommes très loin de la perfection et de la sureté absolue.

L'ASN s'est à mon avis satisfaite un peu vite de quelques tests sur un tout petit morceau de calotte d'acier, pratiqués par une entreprise aux abois ayant échoué à imposer la qualité absolue nécessaire à un circuit primaire en exclusion de rupture, ayant falsifié des documents pensant que le gendarme n'y mettrait pas le nez, ayant menti, ayant endetté lourdement le pays pour accoucher finalement d'un réacteur monstrueux des années 80.

On parle bien d'une industrie qui avance dans son projet sans s'assurer elle même que la qualité de l'acier de sa pièce maîtresse est bonne, se reposant uniquement sur l'autorité compétente avec 2 chances sur 3 que ca ne passe pas (soudures) ou 3 chances sur 3 sans modification de la loi (réacteur)



https://blogs.mediapart.fr/guillaume-blavette/blog/100116/epr-un-arrete-qui-tombe-pic-mais-qui-ne-resout-rien

De par sa conception, ce réacteur a le plus haut niveau de sûreté de ceux qui sont en exploitation actuellement dans le monde et toutes les options ont été validées par l’ASN.

Certes sa construction a été beaucoup plus longue que prévue, mais toutes les anomalies rencontrées ont été corrigées ou justifiées avec l’accord de l’ASN pour ne pas être remettre en cause ce niveau de sureté.

La France a un besoin urgent de moyens de production d’électricité décarbonée et pilotable. Aussi, ce serait un non-sens que de ne pas autoriser le démarrage de ce réacteur alors que tous les essais d’ensemble ont été satisfaisants.

La conception de l’EPR intègre un REX d’exploitation des parcs nucléaires allemands et français. Elle permet d’atteindre un standard de sûreté de haut niveau.



Les aléas de construction ont fait l’objet d’un dialogue exigeant avec l’ASN et de campagnes approfondies de mises en conformité.



Les EPR chinois et finlandais ont déjà démarré, nous permettant de gagner en expérience.



Les équipes du CNPE de FLA3 préparent depuis longtemps ce démarrage (formation, préparation des procédures, essais d’ensemble). les femmes et les hommes de FLA3 sont prêts.



Dans le contexte du changement climatique, Il est désormais crucial pour notre pays de disposer de 1650 MW d’électricité décarbonnée et pilotable.



Avis favorable pour le démarrage de l’EPR de FLA3.

Il est facile de donner son accord quand on habite loin de ce dangereux projet

Je suis totalement opposée au démarrage de cet EPR comme une majorité de français .

L’empressement à démarrer l’EPR de Flamanville alors même qu’il accumule 12 ans de retard, de nombreuses malfaçons, beaucoup d’incertitudes, et alors qu’il faudrait changer le couvercle de sa cuve après un cycle complet de 18 mois de fonctionnement sans interruption (et par là, créer un nouveau déchet radioactif) est insensé. Après la divergence toute opération est beaucoup plus complexe et entraîne des risques accrus pour les travailleurs notamment pour changer le couvercle de la cuve, mais aussi pour corriger les problèmes liés au plenum inférieur de la cuve.

Il est criminel de démarrer à tout prix un réacteur dont on ne sait pas s’il ne va pas causer un accident nucléaire tant il est truffé de problèmes, rafistolages et falsifications et ceux qui prendront cette décision seront responsables et donc préfèrent consulter la population pour se déculpabiliser.

La habitants du département de la Manche ne sont pas conscients de la pollution et des coûts que cette forme d’énergie crée sur les sols ,dans l'air et la mer par ses rejets et la production de ses déchets . L'usine de la Hague n'utilise pas les techniques modernes pour filtrer ses rejets maritimes pour une question d’économie et laisse partir des nucléides dans la mer en quantités supérieures à Fukushima . La plupart de la population de la manche n'a pas à son domicile des comprimés d'iode non périmés à utiliser en cas d'accident.

L'EPR de Flamanville n'a pas eu une construction simple, tant par les défis techniques que les nombreux aléas rencontrés. Toutefois, ces derniers ont fait l'objet d'une instruction et une prise en compte approfondie (soudures de traversée d'enceinte ou segrégation carbone par exemple). Ainsi, les prescriptions successives de l'ASN semblent pouvoir garantir une mise en service du réacteur en toute sûreté. J'exprime donc un avis favorable.

Toutefois, quelques points de vigilance :

- certains sujets demeurent, notamment le couvercle de la cuve

- certains équipements ont été installés il y a plus de dix ans et il faut s'assurer de le bonne connaissance de l'installation et de son état

- c'est le 1er EPR qui sera mis en service en France, les homologues chinois et finlandais ayant également connu des difficultés dans les premiers mois d'exploitation. Un regard accru et une transparence vis-à-vis des citoyens sur ce qui n'est plus vraiment une tête de série mais un démonstrateur est indispensable.

- vigilance aussi sur les compétences, puisque c'est le seul modèle de ce type et qu'il faut donc un personnel formé sans rupture de charge dans le temps.



Le public a des inquiétudes sur l'exploitabilité du design EPR, il est donc indispensable d'apporter tous les éléments, au fur et à mesure, à même de caractériser ce point.

EDF aime bien nous faire rire, ces derniers temps, en nous tirant joyeusement la langue du haut d’une éolienne, dans une bande dessinée publicitaire où elle nous rappelle qu’elle sera fournisseur officiel d’électricité renouvelable des jeux olympiques de 2024.

On lui en est reconnaissant.

On aimerait bien aussi que la décision de mettre en service l’EPR de Flamanville dès maintenant, en remettant à plus tard la réparation de ses malfaçons et défauts de conception connus, soit un poisson d’avril.

Comment croire en effet qu’un démarrage dans des conditions aussi aléatoires ne sera pas suivi d’incidents tels que ceux qu’ont connus les précédents EPR de Taïshan (dont le réacteur 1 ne semble pas avoir été redémarré à la suite de son arrêt de janvier 2023) et d’Olkiluoto (dont on espère qu’il a pu redémarrer à la suite de son arrêt d’urgence du 29 novembre 2023, aucune confirmation explicite de ce démarrage ne pouvant être trouvée sur le site d’informations de son opérateur TVO, ni ailleurs), ou d’accidents encore plus graves ?

Et comment croire que cette décision n’entraînera pas un nouveau supplément de dépenses, soit pour payer les dégâts de tels événement, soit, s’ils ne se produisent pas (ce qu’on souhaite), simplement parce qu’il sera plus compliqué et difficile de réparer les malfaçons et défauts de conception connus après la mise en service qu’avant cette dernière ?

Ces dépenses viendront aggraver le gouffre déjà creusé par la construction des EPR de Flamanville, Taïshan, Olkiluoto, Hinkley Point, que les contribuables français devront rembourser par leurs impôts.

Cette décision procède de la même volonté d’accélération des procédures en matière de construction d’installations nucléaires qui a été formalisée par une loi de juin 2023 pour les chantiers à venir, mais qui a déjà pénalisé ceux qui sont en cours (par exemple, les défauts sur la cuve et le couvercle de Flamanville auraient pu être découverts bien plus tôt si la procédure de qualification avait été respectée, et non accélérée).

Cette volonté conduit encore à la disparition de l’IRSN, par intégration de son personnel dans l’ASN, dans le but de rendre plus rapide (« fluidifier ») le processus de décisions. C’est la culture de la sûreté qui disparaît, et avec elle les compétences associées.

À ce stade, il pourrait être envisagé de renoncer purement et simplement à la mise en service de l’EPR de Flamanville, en considérant que le coût de son démantèlement serait bien inférieur, s’il était effectué sans qu’il ait jamais fonctionné, à ce qu’il serait après. On comprend que ce serait une déception pour celles et ceux qui l’ont conçu et construit,, mais pendant ce temps de nouvelles techniques de production d’énergie ont vu le jour (dont EDF se prévaut à l’occasion des jeux olympiques) ; ce pourrait être aussi une source d’inquiétude pour celles et ceux qui s’apprêtaient à le faire fonctionner, mais on peut compter que ce démantèlement emploierait lui aussi un grand nombre de personnes sur une longue période, comme on peut le voir dans le cas de la centrale de Brennilis, dont le démantèlement commencé en 1985 devrait se terminer en 2041, selon les prévisions actuelles.

A l’attention de M Bernard DOROSZCZUK, Président, de Mmes Géraldine PINA, Stéphanie GUÉNOT BRESSON, de Mrs Olivier DUBOIS, Jean-Luc LACHAUME, membres du collège de l’Autorité de Sureté Nucléaire.



Mesdames, messieurs,



Vous trouverez ci-après, et ci-joint, ma contribution à la présente consultation du public sur votre projet de décision autorisant la mise en service de l’installation nucléaire de base 167 (réacteur EPR dénommé "Flamanville 3") et fixant à Électricité de France (EDF) des prescriptions relatives aux essais du réacteur et à son exploitation.



Je vous remercie, par avance, de la prendre en considération.



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Un aperçu du texte joint :

- Le contexte du projet de décision

- L’ASN, en charge de la seule sureté nucléaire, mais seule décisionnaire

- De guerre lasse, l’ASN se résout à laisser démarrer l’EPR de Flamanville

- D’abord démarrer l’EPR de Flamanville, après on verra :

- Incohérences et précipitation :

- L’EPR de Flamanville est-il concerné par une affaire signalée à la justice par l’ASN ?

- Refuser l’autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville, c’est nécessaire, utile, possible et réaliste- Quelles en seraient les conséquences ?

- L’EPR de Flamanville a été un réacteur « quasi inconstructible ». N’attendons pas de constater qu’il est « quasi inexploitable », puis « quasi impossible » à démanteler.

Contribution de GLOBAL CHANCE à la consultation de l'ASN relative au

Projet de Décision autorisant la mise en service du réacteur EPR de Flamanville

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AVIS DEFAVORABLE.

Bernard Laponche, Président de Global Chance

4 avril 2024

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LA MISE EN SERVICE DE L'EPR DE FLAMANVILLE PRESENTE DES RISQUES INACCEPTABLES

Michel Labrousse

Introduction

La consultation, lancée dans la précipitation, soumet au public deux nouveaux documents qui ne sont ni complémentaires, ni cohérents. Le projet de Décision de l'ASN autorisant la mise en service de l'EPR de Flamanville ne répond en rien aux attentes en matière de fiabilité et de sûreté. Aucune réponse sérieuse n'est apportée aux questions relatives aux irrégularités ou falsifications qui sont de notoriété publique, en particulier depuis les déclarations du Président de l'ASN le 30 janvier 2024.

Le rapport d'instruction, également présenté sous forme de projet, ne fournit aucun argument technique susceptible de dissiper les inquiétudes qu'éveille la multitude de problèmes rencontrés pendant la construction.

Global Chance :

La documentation mise à disposition du public doit être pertinente et exhaustive. Seuls les projets de Décision et de rapport d'instruction font état des problèmes rencontrés et des solutions à y apporter, mais ces deux documents ne sont pas raccordés. Cela rend caduque la consultation du public et remet en question la mise en service du réacteur EPR de Flamanville.

En conséquence, Global Chance affirme son opposition à la mise en service du réacteur EPR de Flamanville tant que des documents sérieux et crédibles ne seront pas soumis à l'appréciation du public.



I. LE PROJET DE DECISION N'ECLAIRE PAS SUR LES PROBLEMES RENCONTRES ET NE REPOND PAS AUX PROPRES QUESTIONS DE L'ASN

Dix pages, dix "Considérant", sept Articles, quatorze Prescriptions… pour justifier la mise en service de l'EPR alors qu'en 17 années (2008-2024) l'ASN publiait près de 700 textes de tous types, menait 13 enquêtes publiques et que l'IRSN rendait publics 133 avis.

Le compte n'y est pas !

Au titre de "Considérant" ne sont évoqués que quatre problèmes qui font l'objet de prescriptions présentées en annexe.

• Cuve et couvercle. Considérant 5. Prescription… aucune ! Il est simplement noté que l'ASN a "restreint l'utilisation de son couvercle actuel". Il n'est pas fait mention du changement de couvercle, précédemment prescrit avant la fin 2024.

Global Chance réitère sa demande :

Au vu du calendrier actuel, le couvercle de cuve doit être remplacé avant la première divergence du réacteur. Une telle décision permettra d'éviter de produire un déchet nucléaire excessivement encombrant et d'éviter de forts risques d'irradiation pour les travailleurs.





• Soupapes des circuits secondaires principaux. Considérant 5. Prescription 83.

Des irrégularités ont été détectées dans la chaîne d'approvisionnement de matériels, EDF justifie que ces irrégularités ne remettent pas en cause la démonstration de sûreté. Malgré tout, l'ASN prescrit le remplacement des corps de soupapes de protection des circuits secondaires principaux après quatre cycles de fonctionnement, donc dans un futur lointain.

Global Chance :

Si des irrégularités ayant affecté les soupapes de sécurité des circuits secondaires principaux ont été constatées, les corps de soupapes incriminés doivent être remplacés AVANT la mise en service du réacteur.



• Remplacement des échangeurs entre les circuits de réfrigération intermédiaire (RRI) et d'eau brute (SEC). Considérant 6. Prescription 82.

Le système de refroidissement du réacteur est en sous-performance thermique. Cette erreur de calcul a été découverte après la construction des ouvrages. Le remplacement des échangeurs est indispensable pour atteindre les performances nominales du réacteur. Une fois encore est proposé un "arrangement" : on dégrade les conditions d'exploitation et on repousse le remplacement des échangeurs à une date lointaine, lors de la première visite décennale.

Global Chance :

Pour éviter de modifier le référentiel de sûreté en concédant des températures de rejet trop élevées, notamment en période de canicule, la mise en service de l'EPR ne doit pas être entreprise avant le remplacement des échangeurs entre les circuits de réfrigération intermédiaire (RRI) et d'eau brute (SEC).



• Fluctuations de débit en entrée du cœur. Considérant 7. Prescription 80.

Encore une erreur de conception, qui concerne ici le fond de cuve de la cuve, dont les conséquences sont multiples : ruptures des gaines de combustibles, donc fuites radioactives potentielles, et mesure du flux neutronique perturbée, donc pilotage du réacteur incertain. La prescription n'est pas à la hauteur du problème. La transmission d'ici à 3 ans d'un "rapport présentant la conception détaillée d'un dispositif permettant de limiter les fluctuations de débit" ne répond en rien au problème.

Global Chance :

La mise en service du réacteur ne doit pas être autorisée avant modification du dispositif d'écoulement hydraulique du fond de cuve.



Un grand nombre de problèmes qui ont affecté la construction de l'EPR de Flamanville ne sont pas même évoqués par le projet de Décision d'autorisation de mise en service, alors que la liste présentée dans le rapport d'instruction, sans être exhaustive, est nettement plus fournie.

Global Chance :

La mise en service de l'EPR de Flamanville ne doit pas être autorisée sans que des mesures soit formulées pour répondre à TOUS les problèmes qui ont affecté ce réacteur et les autres EPR dans le monde. Les dysfonctionnements des soupapes du pressuriseur sont particulièrement critiques.

Par ailleurs doit être justifiée et démontrée l'acceptation du principe d'exclusion de rupture s'appliquant aux équipements sous pression nucléaire.

La conclusion de l'inspection renforcée de l'ASN de février 2024 stipulait un grand nombre de mesures indispensables pour une exploitation satisfaisante de l'EPR. Aucune réponse n'est apportée sur ce point dans le projet de Décision.

Global Chance :

La mise en service ne peut être autorisée avant que démonstration soit faite que les conditions d'exploitation sont satisfaisantes et qu'aucune falsification de document ou de toute autre nature n'a affecté le processus de construction du réacteur.



II. L'AUTORISATION DE DIVERGENCE DU REACTEUR DOIT ETRE DIFFEREE

Etape fondamentale, la divergence du réacteur est évoquée à plusieurs reprises dans le projet de Décision, dans le "Considérant" et dans les prescriptions en annexe, mais pas dans les articles. La divergence, occultée par l'expression "mise en service" ou "démarrage", transforme du tout au tout l'environnement du réacteur. Après la divergence toutes les interventions sur les éléments de la chaudière nucléaire, la cuve et le cœur en particulier, sont beaucoup plus complexes et dangereuses. L'ASN a décidé que le couvercle devait être remplacé mais accepte que cette opération se fasse après la divergence du réacteur. Les 27 tonnes d'acier du couvercle défectueux ne constituent qu'un déchet banal si celui-ci n'est pas installé avant la mise en service, après la divergence c'est un déchet nucléaire dont la manipulation fait courir de grands risques aux travailleurs.

Le délai minimal laissé à l'ASN pour instruire la demande d'accord pour la première divergence est, selon la prescription INB 167-75, de 4 jours ouvrés. C'est extrêmement court et incompatible avec l'examen sérieux des informations requises. Le risque est grand de voir la première divergence réalisée dans la précipitation et l'accès à de nombreux composants irrémédiablement rendu impossible.

Global Chance demande instamment que l'accord de l'ASN pour atteindre la recherche de criticité et réaliser la première divergence soit différé, en attente de conditions optimales de fonctionnement et de sûreté.



III. CONCLUSION

Les documents fournis par l'ASN dans le cadre de la consultation préalable à l'autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville sont insuffisants et incohérents. Ils ne dissipent en rien les inquiétudes du public et des organisations de la société civile. En conséquence Global Chance est défavorable à l'autorisation de mise en service, et a fortiori à l'accord de l'ASN à la première divergence du réacteur.