Projet de décision autorisant la mise en service de l’installation nucléaire de base 167 (réacteur EPR dénommé "Flamanville 3") et fixant à Électricité de France (EDF) des prescriptions relatives aux essais du réacteur et à son exploitation

Les travaux de construction ont certes été plus longs et plus coûteux que prévu, l’ASN a suivi ces difficultés avec la plus grande rigueur, elle confirme ici que le réacteur EPR de Flamanville 3 est prêt pour les essais de démarrage. Je suis donc favorable à l’engagement des essais de démarrage dans les conditions fixées par l’ASN.

Ce réacteur offre le meilleur niveau de sûreté des réacteurs à eau pressurisés qui sont les plus répandus dans le monde, exploité par EDF il bénéficie notamment de l’expérience d’exploitation du parc nucléaire français et il intègre déjà des enseignements du démarrage des réacteurs EPR Chinois et Finlandais.

Dans le contexte d’urgence de limitation des émissions de CO2 pour éviter le changement climatique son démarrage est très attendu. Il renforcera l’indépendance énergétique de la France et limitera le recours aux centrales à énergie fossile en France ou dans les pays de la plaque électrique européenne.

Les productions nucléaire et l’hydraulique sont bien plus efficaces que l’éolien et le solaire, plus performantes pour limiter les émissions de CO2 et pilotables pour s’adapter à la demande. Les capacités d’augmentation de la production hydraulique sont très limitées, il n’existe pas encore de moyens de stockage de l’électricité ou de maîtrise de la demande à hauteur des besoins, la production nucléaire que l’on maîtrise bien en France, constitue le moyen à privilégier pour couvrir nos besoins énergétiques, c’est le complément indispensable des EnR. Le démarrage de l’EPR de Flamanville contribuera à préparer l’arrivée du palier EPR2 qui devrait assurer la relève des premières centrales du parc existant.

L’EPR de Flamanville est une technologie de pointe qui offre des avantages en termes de sûreté, d’efficacité et de performance énergétique.

Il contribuera à la production d’électricité sans émissions de gaz à effet de serre. Cela est essentiel pour la transition vers des sources d’énergie plus durables et respectueuses de l’environnement.

Sa construction et son exploitation génèrent des emplois locaux et régionaux, c'est une stimulation économique.

L’EPR permettra à la France de réduire sa dépendance aux importations d’énergie en produisant une part significative de son électricité sur son territoire. Il renforce la position de la France en tant que leader mondial dans le domaine de l’énergie nucléaire.

En somme, le démarrage de l’EPR à Flamanville représente une étape importante pour l’avenir énergétique du pays. Il est porteur d’espoir et d’opportunités pour la région et au-delà. C'est un projet d’envergure qui a suscité de nombreuses attentes et discussions ; il est temps maintenant de lui laisser produire ses mégawatts.

A ce stade du projet, s'y opposer semble ubuesque

Il y a beaucoup de consultations sur ce sujet et beaucoup de retard pris sur le chantier pour permettre la résolution de tous les problèmes bloquants identifiés.

L’EPR est maintenant prêt à être démarré, il n’y a plus de raisons d’attendre.



Il est indispensable d'augmenter la production d'électricité décarbonée et pilotable pour répondre à court terme aux enjeux climatiques.

De plus, l'ASN avec l'appui de l'IRSN sont les seules entités compétentes pour donner l'autorisation de mise en service de l'EPR, les convictions personnelles de chacun ne devraient pas entrer en ligne de compte.

AVIS EXTREMEMENT DEFAVORABLE



Le Projet Flamanville n’est pas une simple extrapolation du type de celle qui fit passer les REP de 900 à 1300 MW. C’est un REP XXL ! Cuve XXl, Chantier XXL, Déboires XXL, Financements XXL, etc … Si la série promise en France arrive à son terme, leurs déchets le resteront aussi à jamais !

A ce jour, personne ne peut certifier que ce MONSTRE XXL dont la construction a dépassé l’entendement (cf innombrables défauts, anomalies et autres retards) sera un jour producteur positif d’électricité, tant louvoiements et autres atermoiements augurent mal d’un futur mode de fonctionnement de type « long fleuve tranquille » ! On n’en n’est plus au stade du commandant de sous-marin nucléaire, briefé au moindre détail du mode opératoire ? Une complexité telle qu’aucun constructeur et, a fortiori, aucun chef de quart ou opérateur ne peut se targuer d’en avoir une entière connaissance. Que l’on ne ressorte pas ici la rengaine du risque zéro qui-n’existe-pas-mais-que-tout-est-prévu . Et que l’on ne nous rassure pas avec l’IA …

Et, si nous en sommes à penser « chargement », nous nous devons aussi de nous penser « opération inverse », celle qui amènera, a u tournant du siècle prochain si tout va bien, à sortir, trier, extraire les différents déchets nucléaires dont les HAVL et les stocker sûrement et sécurement. Est-il totalement aberrant de se demander si l’exploitant prévisionnel existera toujours ? Est-il également stupide de se demander, quelque soit l’exploitant , si celui-ci aura accès aux moyens financiers et techniques requis.

Arrêtons donc ce Monstre quand il en est encore temps. Et arrêtons aussi d’agir comme si nous étions la dernière génération, celle qui justifie exclusivement sa survie en faisant comme si elle n’en avait rien à faire des suivants. Nul n’ignore que nous exploitons intensément et sans vergogne toutes les ressources de la planète dès lors qu’elles nous sont accessibles ne laissant que des miettes aux générations futures ! Et nous entendons poursuivre et aggraver cette infâmie en leur laissant pour des décennies, siècles, millénaires et bien plus encore … un terrible Malus, le coût du soin de notre stock de déchets nucléaires

Flamanville est exemplaire. Refuser le Toujours-Plus-Nucléaire, si l’on prend en compte la définition du Développement Durable, c’est entendre que l’affirmation portée par la phrase : « Le Nucléaire est Durable » n’est autre qu’un Oxymore !! … N’en déplaise aux éminents membres de du Conseil Constitutionnel … D’autant que la décarbonation, loin d’en être le tout, n’est que l’un des 17 Objectifs du Développement Durable (ODD/SDGs)

On est en droit de se poser la question, quand on regarde les commentaires du niveau de connaissances techniques des personnes qui donnent leurs avis.



Majorité ici ont un avis sur tout, mais surtout un avis.



Ce réacteur, a subit les déboire d'une réalisation faite en même temps que la construction, on y ajoute à cela une re-ingénierie de certains système suite à Fukushima (toujours en pleine phase de construction), et on termine par les non-qualités des sous-traitants (couvercle de cuve entre autre).



Alors oui, ce réacteur n'est pas une réussite de construction, mais on doit être (quand on regarde les mêmes modèles OL3 et Thaishan 1&2) objectif car ce sera une réussite sur son exploitation.



Il nous permettra de fermer définitivement les centrales a charbon et autres sources polluantes.

Contrairement à ce qu'a affirmé le Président de l'ASN le 30 janvier 2024 dans sa conférence de presse et la présentation de ses vœux, de nombreux sujets techniques qui sont autant de problèmes potentiels pour le bon fonctionnement de l'EPR et qui mettent en question la sûreté du réacteur, ne peuvent être considérés comme "désormais clos".



Les problèmes qui obèrent le fonctionnement et la sûreté de l'EPR sont nombreux. Les plus sérieux sont présentés dans les chapitres suivants en deux parties : sévères et persistants puis sévères et dont les solutions sont risquées. Ils conduisent à poser des questions dont les réponses ne figurent dans aucun des documents qui constituent le dossier mis à disposition du public par l'ASN.



1. Problèmes sévères et persistants

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La sévérité est fondée sur les contraintes d'exploitation et les risques encourus si le réacteur est mis en service.

Le niveau de résolution résulte de l'analyse des documents mis à disposition du public par les organismes de sûreté : des écarts ont été constatés, des solutions proposées mais leur mise en œuvre n'est pas convaincante.



1.1. Système de pilotage et contrôle-commande



Deux systèmes de contrôle sont utilisés pour le pilotage du réacteur : le premier (RPN) mesure la puissance nucléaire à partir de mesures neutroniques réalisées à l'extérieur de la cuve, le second (RIC) est le système d'instrumentation interne du cœur.

En 2019, grâce au retour d'expérience des EPR de Taishan (Chine), on se rend compte que le RPN et le RIC ne fonctionnent pas. Il s'avère impossible d'établir la répartition radiale de puissance du cœur. Rajouter des alarmes n'est pas satisfaisant et le système de cartographie du flux par billes mobiles n'est pas fiable.

On peut douter que la préconisation d'EDF qui consiste à rajouter un peu de lubrifiant pour faciliter le transit des billes, réponde à la sévérité du problème.

Par ailleurs, le système de contrôle-commande est cité parmi les aléas techniques auxquels fait face l'EPR par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) en 2022. Les problèmes liés à l'architecture du système de contrôle-commande ne sont pas résolus, des fonctions de sûreté nucléaire dépendent d'une plateforme "industrielle classique".

Aucune information ne permet de penser que les dysfonctionnements du système de pilotage et des problèmes d'architecture du contrôle commande sont résolus.



1.2. Fluctuations de flux neutronique induites par les vibrations du flux hydraulique.



Conséquence d'une erreur de conception, la cuve et les internes de cuves induisent des vibrations hydrauliques qui ont de multiples conséquences. Notamment des fluctuations de flux neutronique car l'eau a une fonction de modérateur.

Les fluctuations de flux neutronique entraînent une sollicitation accrue des grappes de contrôle et conduisent à pénaliser les seuils de surveillance et de protection du cœur, ce qui réduit les limites du domaine d’exploitation du réacteur.

Sans solution apportée à ce problème, le réacteur, s'il est mis en service, devra fonctionner en mode dégradé, voire ne pas fonctionner du tout, l'exploitation s'avérant impossible par l'atteinte de seuils de surveillance et de protection trop fréquente.



1.3. Rupture de gaine induite par les vibrations du flux hydraulique et corrosion accélérée des gaines de combustible en alliage M5



Les vibrations hydrauliques induisent des dommages sur les assemblages combustibles par effet mécanique, notamment par frottement contre le réflecteur lourd en acier qui entoure le cœur. Il en résulte une dégradation des gaines du combustible et des fuites radioactives dans l'eau du circuit primaire, phénomène constaté à Taishan 1.

De plus un phénomène de corrosion accélérée et de desquamation de l’oxyde en surface externe des gaines en alliage M5 des crayons au niveau de la partie supérieure des assemblages est à craindre si la teneur en fer de l'alliage constituant les gaines de combustible est trop faible.

Les mesures prises pour résoudre ces deux problèmes, d'origines différentes, sont concomitantes : le remplacement d'assemblages combustibles standards par des assemblages spéciaux conçus pour pallier ces deux types de problème (assemblages renforcés et assemblages dont la gaine est en alliage M5 non hypersensible à la corrosion).

En octobre 2023 les médias ont révélé de mystérieux transports de combustibles de l'EPR de Flamanville sans qu'aucune information officielle puisse être obtenue.

Rien ne prouve que la recomposition du cœur réponde de façon satisfaisante à la fois au fonctionnement optimal du point de vue neutronique et évite les problèmes induits par les vibrations hydrauliques et la corrosion des gaines.



1.4. Soupapes du pressuriseur.



Le circuit primaire principal de l’EPR de Flamanville est muni de trois soupapes de sûreté installées au sommet du pressuriseur. Ces soupapes sont de conception nouvelle par rapport à celles utilisées sur le parc existant. Ces soupapes :



1. Assurent la protection du circuit primaire contre les surpressions à chaud et à froid.

2. Permettent, dans certaines conditions de fonctionnement de référence de dépressuriser le circuit primaire afin d’atteindre les conditions de connexion du système d’injection de sécurité et de refroidissement.

3. Permettent l’ouverture des soupapes de sûreté pilotées du pressuriseur si celle-ci est requise avant l’entrée en accident grave afin d’éviter la fusion du cœur à haute pression.

Plusieurs dysfonctionnements (non fermeture ou ouverture, dépôts) sont survenus au cours des essais. Les examens menés ont notamment révélé un endommagement par corrosion sous contrainte des clapets de remplissage.

Rien n'indique que les dysfonctionnements des soupapes du pressuriseur sont résolus.



2. Problèmes sévères dont les solutions sont risquées

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2.1. Vibrations de la ligne d’expansion du pressuriseur.



Lors des essais menés sur des réacteurs EPR à l’étranger, notamment en Finlande, des vibrations importantes de la ligne d’expansion du pressuriseur qui relie une branche chaude du circuit primaire au pressuriseur, ont été observées.

Les vibrations importantes peuvent entraîner une usure plus rapide qu’attendu de certaines parties de composants, susceptible de mettre en cause des exigences de sûreté.

EDF a retenu d’ajouter sur cette ligne un amortisseur dynamique. L'origine des vibrations n'a pas été expliquée, elle est peut-être corrélée aux vibrations hydrauliques dans la cuve.



2.2. Anomalie de la composition de l'acier dans certaines zones du couvercle et du fond de cuve du réacteur.



Constatée en 2015, l'anomalie consiste en une concentration importante en carbone conduisant à des valeurs de résilience mécanique plus faibles qu'attendues dans le couvercle et le fond de la cuve. La cuve, donc le fond de cuve et le couvercle, font partie des équipements dits "en exclusion de rupture".

Lors de la consultation du public organisée par l'ASN en 2017, une très large majorité de réponses étaient opposées à la mise en service du réacteur mais l'ASN a publié un avis le 10 octobre 2017 par lequel elle déclare que l'anomalie n'est pas de nature à remettre en cause la mise en service et l'utilisation de la cuve sous réserve de deux conditions : des contrôles en service à réaliser sur le fond de cuve à chaque requalification complète du circuit primaire principal et le changement du couvercle avant le 31 décembre 2024, car aucun contrôle n'est possible sur le couvercle. La mise en service étant alors prévue pour 2028 cela correspondait à six ans de fonctionnement maximum pour le couvercle.

Nous sommes en février 2024, selon EDF le nouveau couvercle sera disponible dans le courant de l'année.

Nous demandons que, au vu de ce calendrier, le couvercle de cuve soit remplacé avant la première divergence du réacteur. Une telle décision permet d'éviter de produire un déchet nucléaire excessivement encombrant et d'éviter de forts risques d'irradiation pour les travailleurs.



3. Conclusion

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Bien d'autres problèmes, qui ont émaillé la construction de l'EPR, pourraient être cités : filtration de l'eau du système d'injection de sécurité en recirculation, écart relatif au traitement thermique de détensionnement d'assemblages des générateurs de vapeur et du pressuriseur, piquages du circuit primaire principal et soudures set in, soudures des circuits secondaires, etc.

La consultation du public par l'ASN aurait dû comporter un rapport de l'ASN démontrant que ces problèmes étaient résolus. Ce rapport n'existe pas.

Si j'ai bien tout suivi, le réacteur de l'EPR de Flamanville a un problème dans son acier mais n'a pas été remplacé?

Mais pourquoi tant de gens pensent qu'il faut le mettre en route si vite?

Ne serait il pas prudent de mettre toutes les chances de notre coté sachant qu'on n'est plus à 1 an près?

J'ai lu par ailleurs qu'il y avait une enquête en cours sur des falsifications de documents techniques sur des pièces qui pourraient avoir été montées sur l'epr: Ne serait il pas prématuré d'allumer le réacteur tant que ce n'est pas jugé?

Les accidents avec un réacteur nucléaire ne sont plus si rarissimes de nos jours et les conséquences toujours aussi dramatiques.

Après avoir consulté le rapport d’instruction de l’ASN je pense que l’ASN doit effectivement confirmer son autorisation de chargement pour les raisons suivantes :

• A l’évidence l’EPR DE FLAMANVILLE apporte bien l’augmentation du niveau de sûreté qui avait été définie conjointement par les autorités de sûreté françaises et allemandes dans les années 90 par rapport aux réacteurs de deuxième génération.

• Les processus d’instruction et de surveillance de la fabrication et de la construction ont été menés de façon rigoureuse par l’ASN assisté par ses appuis techniques (IRSN, organismes notifiés).

• Compte tenu de son calendrier décalé l’EPR de Flamanville 3 bénéficie du retour d’expérience des trois autres réacteurs EPR déjà en fonctionnement ce qui est effectivement un facteur favorable.

• L’installation est prête à être démarrée.

Il n’y a donc plus aucune raison de différer le démarrage de ce réacteur qui sera l’action la plus efficace que la France peut mettre en œuvre pour la protection du climat à court terme et qui prépare l’avenir au service d’une politique énergétique permettant une décarbonation effective de l’économie française.