Projet de décision de l’ASN autorisant la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB 167)

Le sérieux de la chaîne nucléaire de construction de réacteurs française est démontrée ici: mise en évidence d'une anomalie de la composition chimique de l’acier du couvercle et du fond de la cuve du réacteur EPR de Flamanville par le constructeur Framatome lui-même. On est bien loin de ce qui s'est passé dans l'industrie automobile où certains constructeurs n'ont pas hésité à trafiquer leurs logiciels de contrôle pour que leur modèles obéissent aux normes. Sans attendre une demande des autorités de sûreté Areva NP a lancé un programme d’essais afin de justifier que la résistance mécanique de l’acier est suffisante dans toutes les situations de fonctionnement, y compris accidentelles. Les conclusions techniques d’Areva NP ont été transmises à l’ASN en décembre 2016.
L'ASN a rédigé un projet de décision autorisant la mise fonction de l'EPR et , conformément à la loi, a mis ce projet en consultation publique. Je me pose d'ailleurs la question de l'intérêt de cette disposition de la loi quand on voit le niveau des avis négatifs portés par certains des participants à la consultation qui ne semblent capables que de répéter ad nauseam leur hostilité idéologique pour ne pas dire quasi religieuse au nucléaire.
L'ASN a le souci, de façon tout à fait légitime, de rendre pratiquement impossible une rupture de cuve qui conduirait sans doute à une fusion du coeur du réacteur. Une telle fusion est arrivée une fois et une seule, dans le cas d'un réacteur REP , celui de TMI en 1979. Cet accident, s'il a conduit à la perte du réacteur, n'a eu aucune conséquence ni sanitaire, ni environnementale. L'enceinte de confinement en béton a parfaitement joué son rôle L'enceinte de l'EPR est encore renforcée par rapport à celles des premiers REP comme TMI, doublée d'une deuxième enceinte en béton et d'une peau métallique.
J'habite près d'une usine chimique produisant du chlore et à quelques kilomètres de barrages dont la rupture éventuelle produirait une vague de submersion de plusieurs mètres sur l'agglomération grenobloise. Le seul endroit de l'agglomération dont on est sûr qu'il résisterait à cette vague est, d'ailleurs, le réacteur nucléaire de recherches à haut flux de Grenoble. Malgré cela, je vis avec ma famille comme les autres grenoblois en assumant les risques chimiques et hydrauliques et sachant qu'en prenant ma voiture pour me rendre à Grenoble je cours un risque infiniment plus important que celui associé à ces risques. Je n'aurais aucune appréhension à habiter à Flamanville...
Par contre les installations nucléaires présentent un vrai risque, celui de la peur qu'elles suscitent, qui pourrait conduire à des comportements de panique, pain béni des terroristes pour qui les semeurs de la peur de la radioactivité ou du nucléaire sont des idiots utiles. A défaut de panique elles peuvent aussi amener des responsables politiques à réagir de façon complètement irrationnelle à l'image de Madame Angela Merkel décidant d'arrêter tous les réacteurs allemands (qui n'étaient d'ailleurs pas menacés d'un tsunami) après Fukushima, mais maintenant en fonctionnement les centrales à charbon et lignite allemandes dont les émissions toxiques provoquent 20000 décès annuels en Europe (4 fois plus que la totalité des victimes de Tchernobyl estimé sur 60 ans par l'OMS!). Qui pourra expliquer ces incohérences à nos petits enfants? Surtout lorsqu'ils apprendront que si tous les pays développés avaient choisi le même Mix électrique que la France (75% de nucléaire) les émissions mondiales de CO2 auraient été divisées par 2.

La proposition de participer au débat public sur le projet de décision de l’ASN autorisant la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville est l’occasion pour le Groupe des élu.e.s régionaux Normandie Écologie – EELV d’émettre une réflexion citoyenne et d’élu. Considérant en effet que nous ne détenons pas les compétences techniques relatives aux technologies du nucléaire et aux assemblages de ferronnerie pour construire la cuve de l’EPR, nous souhaitons néanmoins, en tant que citoyens et contribuables, attirer l’attention des protagonistes sur les dérives constatées au fil des années, presque des décennies, sur les avatars de l’EPR. Aussi, il nous paraît important de faire valoir les développements qui suivent.

La première question consiste à s’interroger sur les raisons qui ont conduit, après toutes ces péripéties technologiques et financières, à demander aux citoyens de s’exprimer a posteriori, notamment après avoir fait supporter la facture à la Nation, après avoir fait supporter un stress énorme et durable aux populations proches ou plus éloignées de Flamanville. La population n’ayant aucun moyen de donner un avis technique, n’est-il pas inutile de demander cet avis dès lors que la cuve de l’EPR est d’ores et déjà posée, remodelée, raccommodée, ressoudée et donc que le sujet de la mise en service et de l’utilisation de la cuve du réacteur EPR est clos ? A quoi peut servir cette consultation, si ce n’est qu’elle peut être assimilée à une caution politique de principe, voire qu’elle permette d’atténuer les conséquences d’un événement fâcheux qui pourrait arriver si la sécurité devenait défaillante (ce que personne ne souhaite bien entendu) ?

La deuxième interrogation concerne le couvercle de l’EPR. Pourquoi et comment peut-on nous affirmer (pour nous rassurer ?) que le couvercle de l’EPR sera déjà changé en 2024 ou 2025 quand on sait que le fonctionnement de l’EPR est reporté en 2019 ou bien plus tard, alors que l’appareil sera à peine en chauffe ? Affirmer que le changement de couvercle sera nécessaire, c’est laisser entendre qu’il n’est pas suffisamment fiable, cela peut donc discréditer l’ASN !

Ensuite, comment un pays endetté comme la France peut-il trouver tous les six mois plusieurs millions d’euros pour atteindre en sept ans plus de sept milliards d’euros de surcoûts sans passer par un débat parlementaire et sans qu’aucun parlementaire n’ose poser la question de la nomination d’une commission d’enquête sur le surcoût de la construction de l’EPR ? Comment un pays endetté comme la France peut-il trouver tous les six mois plusieurs millions d’euros pour atteindre en sept ans plus de sept milliards d’euros de surcoûts sans que la population ne puisse savoir si le budget concerné par ces augmentations répétées sera reporté sur ENEDIS, EDF, AREVA, le budget de la France ? En tout état de cause, c’est le citoyen qui verra son abonnement d’électricité explosé ! La France doit faire face à la libre concurrence, telles que les règles du commerce, régies par l’Organisation mondiale du commerce, l’y contraint. Alors, comment ne pas considérer que cette concurrence est faussée face aux péripéties de la construction de l’EPR non débattues et non décidées démocratiquement ? Comment le citoyen peut-il choisir son fournisseur d’électricité désormais alors qu’il doit aussi, en tant que consommateur, subir les surcoûts de fabrication de l’EPR, et ce même quand celui-ci décide d’aller vers d’autres formes de production d’électricité ? Cela demande des réponses ! Est-ce le citoyen qui va payer ou le contribuable ? Il s’agit là d’une question de démocratie.

Autre point important, le surcoût de l’EPR est en train d’accentuer les coûts de production en France et de fragiliser les produits français sur la scène internationale. Le surcoût de l’EPR se répercute sur le budget des ménages car l’énergie entre dans la composition de tous nos produits finis. De même, les besoins vitaux de base seront touchés par les milliards d’euros qui se superposent, qui n’en finissent pas et qui fragilisent un peu plus les plus vulnérables des citoyens.

En conclusion, nous devons faire confiance à l’ASN car nous n’avons d’autres choix et lui demandons de ne pas accepter le démarrage de l’EPR, lequel n’est pas fiable. Les milliards d’euros engloutis ne sauraient remplacer nos vies face au risque d’irréversibilité si la défaillance technique survenait ! En clair, si la défaillance technique survenait, il appartiendra à l’ASN de rendre des comptes à la Nation et aux citoyens !

C'est toujours non. Cette cuve à l'acier fragilisé ne doit pas être utilisée pour fabriquer de l'électricité.
Trouvez-lui un autre usage. Transformez par exemple le chantier chaotique de l'EPR en attraction foraine, une sorte de labyrinthe géant des Temps Modernes modernes. Ce sera moins dangereux, plus amusant et au moins aussi rentable.
Très sérieusement, à quoi bon se fatiguer à donner des contre-arguments techniques (d'autres plus experts que moi l'ont très bien fait et je m'en remets à leurs compétences indépendantes de l'Etat nucléaire et des énormes enjeux économiques qui tournent autour de l'EPR), puisqu'au final cela ne modifiera pas plus l'avis de l'ASN que lors des précédentes consultations ?
Le public finit par se lasser de jouer à ces jeux de consultation.

Autant consulter largement le peuple français quant à notre avenir en matière énergétique serait bienvenu, cette façon de se délester de la décision me parait suspecte. Depuis quand les experts du domaine éprouvent-ils le besoin de recueillir l'avis (souvent infondé) du grand public ? La responsabilité à l'égard de cette mise en service reste bel et bien la vôtre.
Ayant tout de même fait l'effort de vous transmettre un message, je vous indique succinctement le mieux: non, pas de mise en service dans ces conditions.

La défectuosité actée du fond de la cuve, que l'on n'envisage hélas pas de remplacer, devrait suffire en elle-même à ne prendre aucun risque nucléaire pour les populations, que celles-ci habitent à côté ou ne soient pas encore nées.
Pour mes enfants et petits enfants, nés ou à naître, je me prononce contre la mise en service de l'unité EPR de Flamanville.
Le coût déjà faramineux de la construction de cette unité même augmenté du coût prévisible de son démantèlement avant mise en service (l'industriel devra rendre la très belle Hague dans l'état où il l'a trouvée) n'est qu'une poussière au regard du coût de traitement d'une usine après catastrophe ; n'engageons pas les finances publiques pour les décennies (siècles ?) à venir : cette centrale doit être démantelée dès maintenant !
"Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes ..." disait Jacques Prévert, sage poète enterré non loin de Flamanville.

Bonjour,

Le nucléaire est une impasse industrielle, économique et écologique. Je m'oppose à la mise en service de cet EPR pour les raisons suivantes :
- La cuve a des défauts de fabrication depuis sa construction ;
- Le traitement des déchets est une impasse car aucune solution viable pour les génération futures n'existe à ce jour (Cigeo à Bure, la vitrification, les piscines à refroidissement,...)
- Aucun plan d'évacuation en cas d'accident nucléaire n'est prévu ;
- Le nucléaire civil et militaire rend les populations et les salariés malades (leucémies, cancers, thyroïdite,...)
- Le réchauffement climatique ne permettra plus de refroidir les réacteurs.

Des solutions existent :
- Réduction de la consommation électrique (civile et industrielle) ;
- Sortir du système productiviste et capitaliste ;
- Développer les énergies renouvelables : géothermie, éolien, hydraulique, solaire,...
- Sortir du nucléaire le plus rapidement possible ;
- Démanteler toutes les centrales nucléaires et ses activités connexes.
Cordialement.
Ségolène

Les normes sont écrites pour encadrer les conditions dans lesquelles une telle installation est conçue, construire et exploitée. Ces documents sont certainement le fruit d'un consensus difficile à obtenir mêlant nécessité de sécurité, faisabilité technique et coût. Ce consensus a été obtenu "à froid" (enfin j'espère).
Aujourd'hui, sous la pression financière, les normes ont évolué pour tenir compte d'un défaut de fabrication alors que le but d'une norme est clairement l'inverse, c'est-à-dire faire évoluer les processus de fabrication pour qu'ils tiennent compte de la norme. Ce comportement est doublement dangereux:
- directement sur le projet EPR puisque celui-ci n'est pas construit avec le maximum de marges de sécurité;
- dans le long terme puisque cela remet en cause le besoin express de suivre les normes en vigueur.

L'ASN aurait dût être pleinement indépendante des acteurs et imposer à tous le respect strict des normes. Il n'en a pas été ainsi et cette évolution réduit fortement, à mes yeux, la confiance que j'accordais aux organismes chargés du contrôle en matière nucléaire en France.

Dans ce contexte, je pense que le projet devrait être purement et simplement abandonné et servir de leçon aux futurs industriels impliqués dans la construction d'une prochaine centrale.

Je ne suis pas dupe et mesure le faible impact que pourra avoir ce commentaire sur la décision finale; par contre, à vous qui déciderez, n'oubliez jamais la responsabilité que vous porterez, à titre *personnel*, si un accident devait se produire.

Il faut démarrer l'EPR de Flamanville.
L'analyse des experts conduit à valider la cuve du réacteur.
Je ne suis moi-même pas expert en métallurgie, mais dans ce cas, comme dans de nombreux autres cas, il convient de s'appuyer sur ces analyses d'experts, issus des différentes entreprises ou organismes impliqués.
Des contrôles ultérieurs, lors du fonctionnement de cet centrale, seront évidemment à réaliser afin d'anticiper sur une faiblesse réelle de la cuve.
A ce titre, l'expérience liée aux 58 réacteurs en exploitation en France est probante.

Bonjour , je suis certain que d'autres possibilités moins dangereuses existent pour créer de l'électricité je veux pour ma famille une énergie réellement propre .je ne suis pas du tout d'accord avec la politique énergétique de la France qui se base sur l'énergie nucléaire , comme dirait l'autre :"pour l'instant tout va bien !!"dommage d'attendre qu'on ai notre propre Fukushima pour prendre les décisions nécessaires à notre transition énergétique , je dis donc non aux EPR où qu'elles soient dans le monde .merci christophe

Bonjour,

Le nucléaire est une impasse industrielle, économique et écologique. Je m'oppose à la mise en service de cet EPR pour les raisons suivantes :
- La cuve a des défauts de fabrication depuis sa construction ;
- Le traitement des déchets est une impasse car aucune solution viable pour les génération futures n'existe à ce jour (Cigeo à Bure, la vitrification, les piscines à refroidissement,...)
- Aucun plan d'évacuation en cas d'accident nucléaire n'est prévu ;
- Le nucléaire civil et militaire rend les populations et les salariés malades (leucémies, cancers, thyroïdite,...)
- Le réchauffement climatique ne permettra plus de refroidir les réacteurs.

Des solutions existent :
- Réduction de la consommation électrique (civile et industrielle) ;
- Sortir du système productiviste et capitaliste ;
- Développer les énergies renouvelables : géothermie, éolien, hydraulique, solaire,...
- Sortir du nucléaire le plus rapidement possible ;
- Démanteler toutes les centrales nucléaires et ses activités connexes.
Cordialement.
Katia