Projet de décision de l’ASN autorisant la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB 167)

Le Député LREM BOTHOREL a eu l'occasion de faire la comparaison entre la cuve de l'EPR et le Titanic : "Si le Titanic a bien heurté un iceberg, on omet de dire que si sa coque a cédé sous le choc, c’est parce que la grande partie des milliers de rivets de cette coque avaient été fabriqués dans un alliage beaucoup trop fragile qui n’était pas celui prévu initialement ! Et ceci pour des raisons économiques.
Et c’est précisément le même type de reproches que l’on pourrait formuler à l’encontre de la cuve de l’EPR aujourd’hui…"
Cette comparaison pose très bien la situation de la cuve ratée de l'EPR.
L'ASN ne doit pas transiger et ne pas céder aux pressions évidentes de EDF et ex-Areva qui n'ont pas hésité à lui imposer la "Politique du fait accompli".

L'ASN qui souhaite avoir une crédibilité auprès du public s'apprête à autoriser l'usage d'un composant crucial pour l'EPR de Flamanville. La population est déjà terrifiée par l'utilisation abusive des centrales déjà en exploitation. N'importe quel certificateur pour une pièce de bagnole émettrait des réserves pour la sécurité de ses usagers mais lorsqu'on touche au nucléaire tout est permis. Vous serez donc tenus pour responsables en cas de problème. Merci d'utiliser les deniers publics de façon raisonnée

EDF et AREVA ont pratiqué la "politique du fait accompli" en ne signalant les problèmes de la cuve qu'après l'avoir installée dans l'enceinte de l'EPR.
Le cahier des charges qui exclut "tout risque de rupture" a sciemment été bafoué.
C'est un décret ministériel fait sur mesure et validé en catimini entre le réveillon de Noël et la St Sylvestre 2015 qui permettrait d'accorder une dérogation à cette cuve ratée !...
Le principe même de dérogation pour ce type d'installation est inacceptable car il constitue l'abandon de deux principes majeurs pour une installation aussi dangereuse qu'une centrale nucléaire :
- la nécessité du Zéro Défaut indispensable dans l'industrie nucléaire
- l'activation du Principe de Précaution inscrit dans notre Constitution.
Passer outre ces exigences constituerait une faute éminemment grave et constituerait un précédent inacceptable.
Il en va de la crédibilité de l'ASN.

Si il est appréciable que, dans un soucis de transparence démocratique, l'ASN soumette un projet de texte d'autorisation de mise en service à la population, je m'interroge sur la finalité de cette démarche. Comme on le voit dans ce forum, les réactions ne sont pas fondés sur des avis techniques sur le fond du dossier mais sur des positions politiques anti-nucléaires (tout à fait respectables) et des arguments financiers compréhensibles mais servant de prétexte. Le résultat de cette consultation sera probablement de la frustration pour les opposants : la décision est évidemment déjà prise car dictée par la logique économique et industrielle suivi par ce gouvernement et les précédents. Je souhaiterai donc que l'ASN s'exprime sur les attendus de cette consultation publique.

Si pour le même défaut de fabrication, je ne comprends pas l'avis différencié enter le couvercle et la cuve.
Si les nombreuses études menées ont conduit à ne pas utiliser le couvercle au delà de 2024, c'est bien que le défaut est avéré. Il devrait en aller de même pour les autres pièces et donc la cuve. PAS D'AUTORISATION AU DELA DE 2024.
Si des tolérances sont définies avant la fabrication, c'est bien pour qu'elles soient respectées.
Que penser de l'industriel qui installe une pièce qu'il savait non conforme à ses propres consignes ?
Je compte sur les inspecteurs de l'ASN pour faire respecter les décisions, autorisations, et consignes de fabrication etablies initialment sans aucune considération financière. Merci.

bonjour
d'une part je ne comprends pas pourquoi il ne faut changer que le couvercle et pas le fond : même fabricant, même défaut mais traitement différent ...
d'autre part je ne m'étendrai pas sur le coût (11Md€ versus 3 initialement), le délai (10 ans versus 3) et les coûts de production du "nouveau nucléaire type EPR" (de l'ordre de 100€ /MWh versus des coûts des énergies renouvelables qui tendent vers la moitié de ça) et cela sans compter ce qui est mis sous le tapis : coût de traitement et d'enfouissement des déchets (30Md€ pour Bure versus 10 initialement prévus, technologie qui a déjà connu un incident aux USA), coûts de démantèlement complétement sous-estimés et durée inconnue (50 ans depuis l'arrêt de Brenilis et l’ilot nucléaire est toujours intact), risques majeurs (on devait avoir un accident majeur tous les x milliers d'années, on en a déjà eu 3 en quelques dizaines d'années d'exploitation, piscines non protégées)...
Pour se faire une idée factuelle, lire le rapport de la commission parlementaire qui est sorti il y a quelques semaines (et bizarrement aucun écho dans la presse nationale) : comment peut on après cette lecture vouloir continuer cette fuite en avant via le nucléaire !
Cordialement

Nonobstant le fait que je suis contre l'utilisation du nucléaire, je ne comprends pas la démarche de l'Asn. Nous demander à nous si le risque est acceptable ? Euh, il se pourrait que en plus que le nucléaire soit risqué, qu'il y ait des failles de sécurité... Nous autorisez-vous quand même ? Eh bien, oui, bien sur, allez-y. Je n'habite pas en France. Le risque est acceptable de mon côté. Il faudrait être sérieux. D'autant plus que le changement du couvercle dans quatre ans sera beaucoup plus difficile et coûteux. Mais cela aussi, les coûts, c'est votre affaire. Vous avez du les calculer. Donc ce que j'en conclus, c'est que vous avez besoin de notre aide pour bloquer le projet. Donc, je vote non à la mise en marche de l'epr.

Le nucléaire présente des atouts indéniables et, même si sa part doit diminuer, il me semble que l’on ne peut être contre son maintien, dès lors que l’on prend en compte l’ensemble des aspects sociétaux, économiques, industriels, voire écologiques (en terme de réchauffement climatique).
Pour autant il ne me paraît pas raisonnable d’envisager d’autoriser la mise en service de l’EPR de Flamanville alors que des malfaçons existent dans « la composition chimique de l’acier du couvercle et du fond de la cuve, pouvant réduire sa capacité à résister à la propagation d’une fissure ». Malfaçons qui, nous dit le concepteur/constructeur de l’EPR – n’est-il pas un peu « juge et partie » ? – ne sauraient pourtant remettre en cause la mise en service de l’EPRR, « la résistance mécanique de l’acier (le même acier, celui dont la composition comporte des anomalies) - étant suffisante dans toutes les situations de fonctionnement, y compris accidentelles ». Un accident étant par nature la conséquence d’un imprévu, comment peut-on garantir que la « résistance mécanique de l’acier est suffisante dans TOUTES les situations de fonctionnement » ?
N’étant pas un spécialiste du sujet je suis incapable de connaître le coût d’une sécurisation totale de l’EPR de Flamanville avant sa mise en service. Mais le coût marginal pour réaliser une telle sécurisation n’est-il pas sans commune mesure avec les coûts qui pourraient résulter de ne pas l’avoir fait ? Quant au temps marginal à y consacrer, qu’est-il face au temps qui serait nécessaire pour réparer les conséquences d’un accident consécutif à un défaut de sécurisation ?