Projet de décision de l’ASN autorisant la mise en service et l’utilisation de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB 167)

En lisant les divers commentaires, je reformule ce que j’en comprends en espérant que cela puisse éclairer d’autre personne.

Pourquoi cette démarche ? La cuve et le couvercle de cuve de l’EPR de Flamanville ne respectent pas les règles que ce sont fixées les Autorités et le fabricant/exploitant. Ne pouvant pas (défaut de maîtrise technique) ou ne voulant pas (impact financier) respecter leurs propres règles, il est nécessaire d’y déroger au travers de cette décision ASN nécessitant une consultation du public (respect de la loi TSN).

Pourquoi 2024 pour contrôler ou remplacer le couvercle de cuve de l’EPR de Flamanville ? Les problèmes sur le couvercle de la cuve de l’EPR de Flamanville ont été découverts en 2014. En application de la loi TSN, au bout de 10 ans, l’ASN (c'est-à-dire en définitive l’Etat) est co-responsable avec l’exploitant en cas d’accident, ce qui explique la date de 2024. Au final cette décision relève de l’administratif : les lois, les règlements sont respectés pour que ce dossier ne puisse pas être porté devant les tribunaux.

Les enjeux politiques liés à cette décision ASN : l’EPR est l’avenir de la filière électronucléaire française, pour reprendre l’expression du PDG d’EDF : « c’est comme un cycliste, si il arrête de pédaler, il tombe… ». Pour résumer, pas d’EPR, plus de nucléaire en France.
Pour mémoire également, la date de mise à l’arrêt de Fessenheim (même si la décision est déjà prise de l’arrêter) est conditionnée au démarrage de l’EPR de Flamanville. D’où le deal : si tu m’autorises à mettre en service un nouveau réacteur (même rafistolé), j’arrête 2 vieux réacteurs…

Il faut arrêter l'EPR et le nucléaire pour les 3 raisons qui semblaient à une autre époque être les 3 arguments pour passer au nucléaire :
- au sujet du CO2 et de la production d'électricité en masse : en fait, le nucléaire cannibalise les autres énergies (les 200 MégaWatts permanents pour les pompes d'une centrale comme celle de Chinon viennent des renouvelables (à part les renouvelables, en dehors du nucléaire pour l'électricité française, il n'y a quasi plus rien) puisqu'ils ne sont pas décomptés de la production nucléaire de cette centrale (autoconsommation de ~5 %). La gestion des déchets consommera de l'énergie durant plus de 10 000 ans ? Et émet du CO2 tous les jours (extraction de l'uranium, transports, déchets, etc.) : http://sdn49.hautetfort.com/media/01/00/4096052475.pdf
- les coûts du nucléaire : http://sdn49.hautetfort.com/media/01/02/2754544806.pdf
- les emplois : http://sdn49.hautetfort.com/media/01/00/2426439080.pdf

Et si vous vous posez des questions sur la santé : http://sdn49.hautetfort.com/media/02/00/4123679148.pdf et sur les risques : http://sdn49.hautetfort.com/media/00/01/3594848593.pdf

Comment faire confiance à l'équipe de pilotage de ce projet industriel, incapable dans le déroulement du processus de prévoir le contrôle de la cuve à la fin de sa réalisation sur le site du Creusot.La pièce maitresse à été contrôlée une fois sa mise en place à flamanville et qui plus est recouverte de béton.
Je ne connais pas d'entreprise industrielle qui survit avec un dérapage de trois fois son coût estimé et une date de mise en route sans cesse repoussée.
Nous contribuables avons à régler la facture à une équipe qui ne mérite pas notre confiance.
Ou sont les responsables de ce projet....... Pas de sanctions à l'égard de la non tenues de leurs engagements d'origine, nous payons sans fin.

Si je comprends les reticences d'une partie du public pour le demarrage de FA3,je ne comprends pas la position de l'ASN. C'est viable ou non, et l'ASN a toutes les données en main. Pour moi, il faut demarrer cette tranche au plus tot, avec un suivi particulier si nécessaire.La Sureté de ce modèle est bien supérieure à l'existant et les exigences de construction bien plus sévères que pour les précédentes tranches. Je ne suis pas un fan du nucléaire mais les progrès en matière de sureté et de sécurité réalisés sur ce projet sont vraiment conséquents. Il serait certainement plus sur d'avoir plusieurs EPR que certaines tranches encore en service.

Je rejoins complètement JPP sur toute la première partie de son commentaire.
Pourquoi demander l'avis d'un public, souvent mal informé et dont probablement la moitié ne lira même pas le projet de décision en entier? Le but est-il pour l'ASN de partager voire de se défausser de la responsabilité qui lui incombe?
La preuve du bon comportement des composants doit être apportée par des éléments techniques, pas par un vote. Ce qui pourrait faire l'objet d'un vote c'est une analyse de risques construite sur la base de tous les éléments existants avec bien entendu les occurrences et taux de gravité. Dans ce cas il serait demandé à la population de savoir si on accepte ce risque ou pas. Si c'est l'objet de cette consultation alors elle est tournée de façon malhonnête.
En effet, telle que présentée, l'analyse est sans équivoque, oui il faut donner un avis favorable puisque les démonstrations de sûreté sont validées en dépit des non-conformités avérées. Un programme de surveillance est mis en place pour "compenser", ce qui devrait être le cas même si tous les composants sont conformes car nous sommes loin de connaître ou de maîtriser la totalité des phénomènes physiques ou chimiques dans ces conditions particulières (température, pression, irradiation, ...). Cela va dans le sens de la sûreté. On ne peut pas contrôler le couvercle et donc son évolution au cours du temps alors on le change. La décision parait sage également. En revanche, la date semble être définie plus pour des raisons de délai de production d'un couvercle de remplacement que pour des raisons de sûreté. A titre personnel j'aurais préféré que soit évaluée une durée d'utilisation sur une base scientifique. A démontrer qu'elle est supérieure à 2024, quitte à conserver l'exigence de remplacement toujours en 2024.

Je lis énormément de remarques sur les énergies renouvelables avec un coût de production annoncé comme compétitif par rapport à celui de l'atome. Je tiens simplement à signaler que, au même titre que pour l'énergie nucléaire, construction et démantèlement ne représentent pas la majorité du coût total d'exploitation, le coût de production ne représenterait qu'environ 40 à 50% du coût total d'exploitation pour l'éolien et le solaire dû à leur intermittence. Les coûts de réseau et de stockage sont plus importants. Il est indispensable de comparer ce qui est comparable...
Je veux bien une réponse sur la confiance que l'ASN attribue aux conclusions de l'analyse qu'elle présente dans ce projet de décision.

On nous explique d’abord que cuve et couvercle ne satisfont pas aux normes définies lors de la conception. Les composants des autres EPR (Chine et Finlande) connaissent- ils les mêmes déboires ? Puis comme les intérêts financiers priment on rebâtit une procédure de qualification qui curieusement accepte la cuve car elle ne peut être remplacée et accepte le couvercle en demandant de le changer en 2024. Quand on prévoit une exploitation sur 40 à 60 ans CE N’EST NI SÉRIEUX NI RESPONSABLE.
Veuillez s’il vous plaît revoir votre copie.
Je souhaiterais une réponse à ma question sur les autres EPR. Merci.

Note avis, en tant que citoyen est formellement sollicité par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour juger l’aptitude au service de la cuve du réacteur nucléaire EPR, actuellement en construction à Flamanville.
Après une instruction de plus de deux ans, l’ASN a rédigé un projet d’avis qui acte l’aptitude au service du fond de cuve du réacteur EPR de Flamanville, avec un suivi spécifique, et le besoin de remplacer le couvercle avant 2024.
Remarques préliminaires
Cette démarche singulière de l’ASN conduit à s’interroger sur les finalités sous-jacentes. Pourquoi rechercher tant d’avis, généralement peu informés et compétents, sur ce type de dossier, très complexe. Est-ce la volonté de créer la polémique ? Est-ce un moyen, pour l’Autorité de Sûreté Nucléaire, pourtant totalement indépendante et disposant de l’appui de l’IRSN (1500 personnes), et de l’expertise de ses propres équipes (500 p) de se dispenser de toute responsabilité dans une décision qui lui revient ?

Avis personnel
La lecture du seul avis (comment peut-on sans être spécialiste juger de la documentation en référence ???) est troublante. En effet on peut glaner dans l’avis de l’ASN les phrases suivantes, toutes allant dans le même sens :
- Considérant que le dossier technique du fabricant du 16 décembre 2016 susvisé conclut que l’anomalie ne remet pas en cause l’aptitude au service du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de Flamanville ; que le fabricant a mené une analyse justifiant que les caractéristiques du matériau permettent de prévenir le risque de rupture brutale de ces composants.
- Considérant que, malgré des valeurs de résilience du matériau localement inférieures à celles prévues lors de la conception, les propriétés de ténacité sont suffisantes pour prévenir, avec les coefficients de sécurité requis, le risque de rupture brutale du fond et du couvercle de la cuve, en tenant compte de l’éventuel défaut le plus défavorable ;
- dans le cadre de l’analyse de la résistance mécanique du matériau, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a réalisé ses propres calculs, qui ne remettent pas en cause les résultats présentés par le fabricant ;
Le risque de rupture est donc considéré comme exclu, ceci dans les conditions normales d’exploitation pour la durée de fonctionnement prise en compte dans le dimensionnement, soit 60 années.
Faut-il donner un avis positif à la mise en exploitation de l’EPR : certainement oui sur ces bases.
Faut-il limiter à 2024 la durée d’usage du couvercle de la cuve ? Ce n’est pas une date qui doit être proposée, car l’ASN dispose d’un pouvoir absolu sur la date de démarrage de l’installation, mais une durée qui devrait être argumentée : pourquoi cette limite alors que la démonstration d’un non risque de rupture brutale sur 60 ans a été présentée. Est-ce une punition et est-ce le rôle de l’ASN de punir ? Dans ce cas est-ce l’intérêt de la France ? Cette limitation n’est pas justifiée alors que son coût sera supporté, une fois de plus, par les familles.
Conclusions
Il faut autoriser la cuve et son couvercle et autoriser dès que possible le démarrage de l’EPR, dans l’intérêt du pays.
La limitation dans le temps à 2024 n’est pas justifiée, les assurances présentées par EDF et AREVA n’ayant été contestées par aucuns des experts consultés par l’ASN.
Espérons que cette enquête publique ne se transformera pas, une fois de plus, en un simple sondage d’opinion, comme souvent. Le rôle de l’ASN n’est ni de créer la polémique, ni de s’acharner à créer de l’anxiété.

L'ASN a autorisé l'utilisation du couvercle de cuve du réacteur de flamanville. leurs compétences ne peuvent pas être remises en cause. certains font référence à Fukushima, Construction des groupes de pompes de refroidissement en zone inondable en cas de raz de marée, rien à voir avec le cœur nucléaire!!! Énergies renouvelables: tant que l'on ne saura pas stocker l'énergie électrique à grande échelle, on ne pourra pas assurer en permanence les besoins des citoyens. A titre personnel, je pense que les dangers de la chimie envers l'espèce humaine sont bien plus dangereux que le nucléaire et que fait-on? Je fais confiance aux ingénieurs et organismes de contrôle les ayant moi-même pratiqués dans ma vie professionnelle. Donc oui à Flamanville

Je reprends le commentaire de quelqu'un visiblement connaisseur du domaine qui montre , je trouve, bien le rôle de l'ASN.

La cuve du réacteur fait partie des équipements dits « en exclusion de rupture ». Cela signifie que sa défaillance et sa rupture ne sont pas postulées dans la démonstration de sûreté. En conséquence, sa conception, sa fabrication et son suivi en service font l’objet de dispositions de contrôle particulièrement exigeantes afin d’écarter le risque de rupture (règles de conception spécifiques, procédés de fabrication et de contrôle permettant de démontrer l’obtention d’un très haut niveau de qualité de fabrication, contrôles non destructifs renforcés en service…).
Dans le cadre de la qualification technique requise au titre de l’arrêté ESPN, les résultats obtenus fin 2014 ont révélé la présence dans l’acier des calottes utilisées pour fabriquer le couvercle et le fond de la cuve d’une zone présentant une concentration de carbone excessive et des valeurs de résilience inférieures aux critères fixés dans l’arrêté.
Il ressort de ce qui précède :
- que la cuve n’est pas conforme aux exigences permettant d’assurer son exclusion de rupture ;
- que l’industrie concernée a démontré son incapacité à respecter les exigences fixées.
Mettre en service un EPR disposant d’une cuve non conforme en s’appuyant sur une industrie défaillante pour mettre en œuvre des mesures compensatoires me semble tout simplement inenvisageable dans un scénario où la rupture de la cuve n’a pas été prise en compte.

J'ajoute que le coût des énergies renouvelables baisse régulièrement et les progrès tant techniques que d'efficacité continuent ( c'est une technologie encore en progression) et sont ou seront prochainement inférieurs au coût de l'énergie nucléaire . Continuez dans cette voie est une aberration économique ( je ne parle pas des risques qui à eux seuls auraient dû nous faire stopper cette technologie ).
je vous remercie.

Le nucléaire est dangereux. L'EPR est un gouffre abyssale que les contribuables financent sans qu'on leur demande leur avis. Fukushima et les japonais souffrent pour rien vu que ca ne sert pas de leçon à nos gouvernants, au contraire, tels des rats de laboratoire, on les fait revenir dans les zones contaminées pour tester leur résilience. Pourquoi faire une consultation? l'ASN ne peut elle pas décider seule? Je vote contre, absolument et résolument contre toute nouvelle construction dangereuse qui mettra en péril l'avenir de nos enfants et qui nous plonge dans un désastre financier que seule une transition réelle et effective justifierait. Je veux bien payer, mais pas pour EDF et areva. Tous chez enercoop! pour une consommation militante et pour dire non au nucléaire.