Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans
07/12/2020 13:12
Pour la prolongation mais avec davantage d'honnêteté sur les coûts induits et mise sur la marché de l'électricité
Je ne suis pas expert des question de sûreté nucléaire, je laisse donc la question aux spécialistes. De prime abord, je ne comprenais pas l'intérêt de consulter la population sur la question mais puisque c'est possible, autant s'exprimer. Dans le cadre de l'établissement des conditions de la poursuite de leur fonctionnement, peut-on avoir de la part des autorités, neutres quant aux enjeux économiques d'EDF, un regard sur les coûts réels rapportés aux volumes à produire et tendre, comme les autres énergies vers une mise sur le marché de cette énergie de base pour la tenue du réseau ? Indéniablement pertinente pour réduire nos GES, il n'en demeure pas moins des questions, légitimes, quant aux coûts de démantèlement et de stockage des déchets. Réputée si peu chère en Europe, il ne faudrait pas que cela soit nos impôts qui compensent, au moment où nous payons cher le choix des confinements.
07/12/2020 13:12
ABANDON des exigences sur les températures extrêmes « grands froids »
ABANDON DES EXIGENCES SUR LES TEMPERATURES EXTREMES « GRANDS FROIDS »
Il est important de rappeler que ce point était un chapitre très important des revues de sûreté précédentes (cf RGN 1990 n°5)
Ainsi voici comment était organisé la revue :
1 - Agressions externes
2 - Agressions internes
3 - Systèmes de sauvegarde
4 - Structures internes
5 - Circuit primaire principal
6 - Circuit secondaire
7 - Circuits auxiliaires
8 - Confinement
9 - Contrôle commande
10 - Etudes d'accidents
11 - Règles générales d'exploitation
12 - Principes généraux.
Son premier chapitre était alors décomposé comme suit
1.a - Séisme
1.b - Explosion
1.c - Grands froids
1.d - Projectiles externes
1.e - Autres agressions d'origine naturelle
1.f - Autres agressions liées â l'activité humaine
Quelle surprise de constater que ce chapitre est désormais écarté du réexamen périodique ! Voici l’index du projet de rapport, il n’y a plus de « Grands Froids »
5.2 Réévaluation des risques associés aux agressions d’origines interne et externe dans la démonstration de sûreté
5.2.1 Réévaluation au regard des niveaux de référence définis par l’association WENRA
5.2.2 Sensibilité des études relatives aux agressions aux délais avant la première intervention des opérateurs
5.2.3 Prise en compte de l’évolution des connaissances pour les agressions climatiques
5.2.4 Risques liés au séisme
5.2.5 Risques liés à des températures élevées
5.2.6 Risques liés aux inondations d’origine externe
5.2.7 Risques associés au transport aérien et à l’environnement industriel
5.2.8 Risques associés aux vents violents
5.2.9 Risques associés aux tornades
5.2.10 Risques associés aux incendies d’origine interne aux installations
5.2.11 Risques associés aux explosions d’origine interne aux installations
5.2.12 Risques associés aux inondations d’origine interne et aux ruptures de tuyauterie à haute énergie (RTHE)
5.2.13 Risques associés aux collisions et chutes de charge
5.2.14 Risques associés aux autres agressions prises en compte dans la démonstration de sûreté
5.2.15 Synthèse et prescriptions portant sur les risques associés aux agressions
Les « grands froids » sont désormais associés à une probabilité et en outre cette probabilité a été jugée plus faible que celle représentant les risques associés aux tornades ou au transport aérien.
On comprend que cela choque. Comment nos anciens ingénieurs de sûreté nucléaire ont-ils pu se fourvoyer dans l’analyse des « grands froids » ? A moins que l’erreur ne soit dans l’analyse actuelle ?
Si ce n’est pas une erreur, mais une volonté de tromper le public à cause de choix malheureux, comme celui des plages de températures de fonctionnement des Diesel d’Ultime Secours, décidé il y a 7 ans par EDF et qui actait de l’abandon définitif des dimensionnements aux grands froids, cela devient très inquiétant.
D’ailleurs, le projet de rapport de l’ASN sur le 4ème réexamen périodique des 900MWe reprend l’analyse d’EDF pour se justifier. EDF s’appuie sur les études du GIEC qui ne regarde que l’aspect réchauffement climatique et qui s’appuie sur des moyennes et non les pointes de températures : les pointes de froid sont d’emblée exclues car elles n’influent pas sur ces moyennes. Si l’analyse de sûreté procédait ainsi pour les autres aléas, il serait alors inutile de considérer les risques comme les tornades ou les chutes d’avion qui sont pourtant encore plus improbables que les grands froids.
Ainsi, le retour d’expérience nous démontre qu’aucune centrale nucléaire n’a été affectée par une chute d’avion ou par une tornade.
Par contre les grands froids ont bien affecté plusieurs centrales nucléaires https://www.utilitydive.com/news/cold-weather-forces-salem-nuclear-unit-offline-as-owner-pseg-presses-for-s/547446/)
Il est donc important de dimensionner les éléments importants pour la sûreté à ces grands froids qui ne sont pas des utopies. Le projet de rapport de l’ASN sur le 4ème réexamen périodique des 900MWe devrait donc être corrigé à ce sujet.
L’HISTOIRE RECENTE NOUS RAPPELLE QUE LES GRANDS FROIDS EXISTENT ET QU’ILS ONT UN IMPACT SERIEUX :
Le 10 décembre 1879 on mesurait une température de -24°C à Paris
Avec celui de 1963, l’hiver de l’année 1956 restera comme l’un des plus froids du XXème siècle. Dès le 31 janvier, des conditions hivernales extrêmes firent leur apparition dans la région Est de la France avant de s’étendre, au fil des jours, à l’ensemble du pays. Le 1er février 1956, le thermomètre avoisinait les -20° en région parisienne, sachant que la moyenne mensuelle s’établira à -4,2° à Paris, ce qui correspond à la normale d’un mois de février à Oslo (Norvège).
Le 11 février 1956, en Ile-de-France, la situation s’aggrava encore avec l’arrivée d’un torrent glacé sur la Seine. « La ruée des glaces fut terrible », relatait l'hebdomadaire « France Dimanche » dans son édition datée 24 février 1956. « En quelques minutes, la Seine se souleva littéralement. La banquise se jeta à l'assaut des péniches, les bouscula et les jeta sur les quais. Avec une effrayante majesté elle poursuivit sa route ! »
En 1987 la France connaît à nouveau une vague de froid intense. Angers enregistre -15,4°C dans l'ouest et dans l'est, Mulhouse -22,1°C. Pour beaucoup de villes il s'agit là du mois de janvier le plus froid des annales, devant 1985 et 1963. Seul Février 1956 fit mieux en raison de son froid qui a coïncidé avec les 28 jours du mois.
l’IPSN (L'Institut de protection et de sûreté nucléaire), qui deviendra l’IRSN en 2002, écrivait suite à la vague de froid de 1987 :
« Il apparaît (…) nécessaire d’établir une démarche globale de prise en compte du risque "grand froid", tant pour le choix des systèmes et matériels devant être protégés, que pour la définition des exigences associées aux moyens de protection, afin de s’assurer de la cohérence des protections mises en place, d’une part au sein d’une même installation, d’autre part vis-à-vis de la prise en compte des autres agressions externes. »
« Une telle démarche, pour être prise en compte à la conception du palier N4, devrait être discutée et finalisée avant la revue du projet "grand froid" prévue pour ce palier mi-1989. L’application de cette démarche aux réacteurs en exploitation devra faire l’objet de discussions tenant compte des actions engagées actuellement par EDF, et des spécificités des différentes filières. »
EDF s’engage alors avec des chiffres de température de –25°C
« Pour N4, la conception se fera sur la base de la preuve de la disponibilité de tous les matériels IPS (Important Pour la Sûreté) pour une température de -25°C pendant 24 heures et dans toutes les conditions de fonctionnement de la tranche. Pour les températures inférieures à -25°C, il sera supposé que les marges existantes seront suffisantes.»
Les analystes de l’IPSN ne se satisfont pas de « l’approche » d’EDF, et répondent :
« Le DAS, le Département d’Analyse de Sûreté de l’IPSN, note le caractère plus enveloppe de cette approche par rapport aux pratiques antérieures, mais l’estime cependant insuffisante, car elle ne permet pas de justifier les exigences relatives aux systèmes de protection contre le froid vis-à-vis des conditions de fonctionnement de dimensionnement, et ne tient pas compte d’une démonstration de sûreté de la tranche dans des conditions plus pénalisantes, mais de probabilité cependant suffisamment élevée pour qu’on ne puisse pas les rejeter dans le risque résiduel. Par exemple, la probabilité d’occurrence de la température prise en compte (-25°C) est sans doute de l’ordre de 10-2 par an à Bugey. »
De la présentation du 16 février 1988 par EDF du projet de démarche pour la protection des centrales nucléaires contre le grand froid, on note au compte rendu :
« Il paraît souhaitable que des marges plus importantes soient prises pour les valeurs enveloppes de température courte durée et minimale instantanée dans la conception des centrales du palier N4.
Ces valeurs pourraient par exemple être portées respectivement à -30°C et -35°C
Le 13 décembre 2012, l’IRSN publie son rapport « 2012-009 Définition d’un noyau dur post-Fukushima pour les REP d’EDF : objectifs, contenu et exigences associées »
On y trouve page 195 les exigences sur les températures extrêmes :
Pour rappel, les valeurs retenues pour le dimensionnement actuel des réacteurs d’EDF y compris l’EPR, sont :
• pour les grands froids [130] :
o en dimensionnement de base et en situation de grand froid permanent41, une température dite de « longue durée » (qui correspond à un régime permanent) égale à -15°C ;
o en régime exceptionnel, c’est-à-dire un Grand Froid de « courte durée » pendant 7 jours (de -20°C à -28°C suivant les sites) ou un grand froid « instantané » pendant 6 h pour les matériels de faible inertie (de -26°c à -33°c suivant les sites) ;
Ces valeurs sont déterminées avec des périodes de retour de 50 ans ou de 100 ans, auxquelles sont ajoutées des marges de quelques degrés (4 à 5°C).
L’IRSN justifie sa position en écrivant :
« Or, à l’instar du séisme et de l’inondation externe, les températures extrêmes apparaissent comme des initiateurs potentiels de pertes de source froide et de pertes de sources électriques. Elles pourraient conduire à une perte du réseau, une perte de l’accès à la source froide et une perte des diesels (liée à l’évolution de la température dans les locaux conduisant, soit à des températures trop élevées, soit au gel du fioul…). A cet égard, l’IRSN rappelle que les moyens de chauffage et de climatisation des locaux des diesels ne sont en général pas secourus. »
Et on arrive alors la recommandation de l’IRSN, qui sera suivie par l’ASN
Recommandation de l’IRSN :
L’IRSN estime qu’EDF doit définir, dans le noyau dur, des dispositions permettant de faire face à des situations de froids et de chauds extrêmes.
A cet égard, EDF devra proposer des niveaux d’aléas significativement supérieurs à ceux issus du retour d’expérience et, en tout état de cause, significativement supérieurs aux valeurs retenues dans les référentiels correspondants.
En conclusion, depuis 1988, l’objectif de tenir des températures inférieures à -15°C est au cœur des discussions entre EDF et les autorités de sûreté. L’objectif de -35°C est clairement indiqué dès 1988.
Il n’est donc pas surprenant de le retrouver dans le cahier des charges, le CCTP des DUS, des exigences nettement supérieures à celles exigées pour le dimensionnement des équipements importants pour la sûreté déjà en place sur les réacteurs nucléaires, des objectifs de tenue à des températures extrêmes, déjà longuement discutées avec l’IRSN, de -35°C à +49°C.
Pour mémoire elles sont de [-19°C, +42°C] pour les autres équipements des réacteurs de Flamanville.
Le paradoxe qu’on constate alors sur la mise en place des Diesels d’Ultime Secours par EDF c’est que leur fonctionnement est limité à -15°C (Moteurs à opposition de pistons de FME)
INCIDENCE SUR LES AUTRES REACTEURS NUCLEAIRES RECENTS OU EN CONSTRUCTION
Bien sûr il est difficile de comprendre comment EDF a pu deviner avec plus de 7 ans d’avance que l’ASN approuverait le choix de dimensionnement à -15°C au lieu de -35°C comme cela avait été demandé.
En outre, si par extraordinaire on considérait comme acceptable une telle prise de risque pour des réacteurs en fin vie, pour les 10 ans à venir, il serait par contre inacceptable d’étendre cette concession aux centrales les plus récentes ou en construction dont les durées de vie à venir sont donc de 40 à 80 ans. C’est pourtant bien ce qui se passe dans les faits puisque ce sont les mêmes moteurs DUS qui sont installées sur toutes le centrales les plus récentes d’EDF et qui ont un dimensionnement à -15°C au lieu de -35°C
Les matériels qui font partie du « noyau dur » devaient être conçus pour résister à des événements majeurs (séisme, inondation, températures extrêmes de l’air extérieur : + 49°C et -35°C …), d’ampleur très supérieure à ceux qui sont pris en compte pour déterminer le niveau de résistance des installations, même s’ils ne sont pas considérés comme plausibles.
Dans ces situations extrêmes, la démarche suppose donc la perte successive des lignes de défense en appliquant une approche déterministe, indépendamment de la probabilité de cette perte.
Ce dernier point est très important car beaucoup de personnes ne comprennent pas comment sont faites les études de sûreté : ainsi, dans cette démarche, la probabilité de l’événement redouté ne doit pas être prise en compte.
Pour cette raison, tous ceux, qui justifient leur choix sur une probabilité d’occurrence nulle de l’événement redouté, se trompent.
Pour certains, les températures extrêmes (+ 49°C et - 35°C) imposées par EDF dans son cahier des charges sont trop improbables et ne se justifient pas : « On n’a jamais eu de telles températures en France et on n’en verra jamais : cette exigence est donc inutile, c’est un surcoût inutile pour la société » résume en fait leur pensée, leur méconnaissance des principes fondamentaux des études de sûreté dans le domaine nucléaire, et au final leur erreur.
L’objectif majeur des moteurs Diesels d'Ultime Secours (DUS) est notamment de pouvoir fonctionner à des températures extrêmes car les autres moteurs diesels de secours (2 par réacteur nucléaire) ne peuvent pas fonctionner à ces températures extrêmes par conception (pour FLAMANVILLE 1 et 2 (1300 MWe) les températures de fonctionnement de ces diésels de secours sont : + 42°C et - 19°C.
Le DUS doit donc permettre de garantir un fonctionnement des systèmes de sauvegarde quand tous les autres systèmes auront été défaillants.
Le paradoxe est que le projet de rapport de l’ASN sur le 4ème réexamen périodique des 900MWe s’oriente vers une justification probabiliste de l’abandon des risques associés aux conséquences des températures extrêmes grands froids pour le dimensionnement de la mise en place des DUS. Si on appliquait le même raisonnement probabiliste aux PPI, on pourrait les supprimer car leur probabilité de mise en œuvre est pratiquement nulle.
La mise en place des DUS ne s’appuie pas sur une démarche probabiliste, mais tout comme les PPI, sur une démarche déterministe. Dans cet esprit le dimensionnement des DUS devait être renforcé vis à vis de tous les aléas. Il n’est pas acceptable que l’aléa « Grand Froid » ait été écarté à cause des choix malheureux qu’a fait EDF en 2013 et que la justification de cet écart soit maintenant justifiée par des études probabilistes qui cherchent à contredire l’histoire récente.
07/12/2020 12:12
Pourquoi EDF ne peut en aucun cas être autorisée à prolonger ses réacteurs atomiques
Rémy Carle, ancien directeur de l’équipement à EDF, déclarait, suite à la catastrophe de Tchernobyl : "On ne prévient pas les grenouilles quand on assèche les marais." Ce cynisme visait les habitants des territoires autour de la centrale ukrainienne dévastée qui découvraient subitement leur contamination radioactive ainsi que celle de leur environnement(*).
A travers l'enquête lancée ici par l'Autorité on pourrait penser que le citoyen est enfin considéré et sollicité pour émettre un avis sur le nucléaire. C'est le minimum qui lui serait dû puisque c'est lui qui règle la facture atomique plusieurs fois, et en particulier : - physiquement, puisqu'il est exposé aux rejets radioactifs et chimiques chroniques ou accidentels de la filière atomique - financièrement puisqu'il est le financeur de cette filière ainsi d'ailleurs que de l'ASN, de l'IRSN...
Sauf que la majorité des citoyens n'interviendront pas sur cette enquête puisque les journaux à grande audience n'en feront pas leur "Une" et que l'affaire restera confidentielle.
Sur le fond : EDF a construit des réacteurs atomiques pour une durée de fonctionnement de "25 / 30 ans". Nous serions donc aujourd'hui arrivé au terme de la "vie" de la majorité du "parc" si les conditions avaient été "normales". Sauf que ça n'a pas été les cas : en effet, le 20 janvier 1992 dans Les Echos, sous le titre "EDF s'inquiète du vieillissement des centrales", Philippe Escande écrivait : "La découverte de fissures de corrosion sur les cuves des réacteurs de la centrale du Bugey a mis la puce à l'oreille des experts d'EDF. Une trouvaille au cours d'un contrôle décennal qui a surpris les inspecteurs qui s'attendaient que ces problèmes d'usure ne surviennent qu'au bout de trente ans au lieu de dix."
Historiquement, pour aider la pilule atomique à passer dans la population, une propagande des atomistes a essayé de placer dans la tête de chaque français que sans le nucléaire on s'éclairerait à la bougie. Cet argument fallacieux a été balayé par la réalité de la production renouvelable qui dépasse, déjà aujourd'hui, la production électrique de toutes les énergies fossiles en Europe(**).
Une nouvelle manipulation instaura alors que seul le nucléaire pouvait sauver l'humanité de l'effet de serre : les effets du changement climatique sont déjà prégnants et toutes les centrales atomiques ayant "les pieds dans l'eau" pour assurer leur refroidissement sont menacées d'inondations. Alors, comme les seigneurs du moyen âge pour résister à l'envahisseur, les industriels de l'atome montent aujourd'hui de dérisoires murs d'enceintes pour éviter l'envahissement de leurs sites par les eaux. Pour ce qui est de l'effet de serre lui-même, il n'est pas sûr qu'enlever du carbone de l'atmosphère au prix de la fabrication de milliers de tonnes de déchets radioactifs éternels et de menace permanente de carbonisation de milliers d'humains présente un bilan coût / avantage intéressant pour l'humanité... dans tous les cas, ce serait quand même aux citoyens de décider si leur confort électrique mérite un prix humain si élevé, sûrement pas aux atomistes industriels ou politiques.
Il est évident que ces quelques lignes simples, sommant l'ASN de s'opposer à la prolongation de réacteurs atomiques par EDF pourraient apparaître dérisoires et ne s'appuyant que sur des opinions ou vues de l'esprit de leur auteur.
Il est donc nécessaire de préciser que ces données ont été produites sur la base de la lecture par l'auteur, depuis des décennies, de centaines d'études et de documents émanant majoritairement d'atomistes.
Il apparaît vital, devant les conséquences environnementales et sanitaires gigantesques de la mise en œuvre de la filière atomique, de prendre le temps de lire ici (***) une synthèse terminée par mes soins au printemps dernier : elle démontre, sur la base de données officielles, l'implacable véracité des assertions précitées.
Pour ce qui concerne les séries de réacteurs, qu'elles soient de 900, 1300 ou 1450 MWé, le problème de la prolongation se pose exactement dans les mêmes termes : en effet, même plus modernes, les nouvelles générations de réacteurs connaissent un nombre supérieur de dégradations et de problèmes que les anciennes générations.
En conclusion
Que certains points techniques sur le prolongement des réacteurs puissent faire débat entre pros et antis est dans l'ordre des choses, cependant :
- devant les enjeux posés par la survenue d'une catastrophe nucléaire majeure,
- devant la continuation de l'irradiation massive de travailleurs qui s'accroît d'années en années suite à la pénétration de plus en plus profonde de la radioactivité dans les structures des centrales,
- devant la production supplémentaire de déchets radioactifs éternels qui menaceront définitivement les générations futures,
aucune tolérance ne peut ni ne doit être admise.
En conséquence, les atteintes d'âge limite, superposées au vieillissement prématurés des réacteurs atomiques, à l'accroissement des menaces climatiques de tous ordres, ne laissent pas d'alternative à l'ASN : l'autorité ne peut autoriser aucune prolongation de réacteur atomique, de quelque génération qu'elle soit au-delà de trente ans. Pour ce qui serait de les faire fonctionner au delà de 40, ce ne serait même pas une hypothèse à poser.
Cordialement
(*) Site Réseau Sortir du nucléaire : l'aberration V2_2001.pdf
(**) Le Monde avec AFP - 22 juillet 2020 : "En Europe, les énergies renouvelables, première source d’électricité au premier semestre"
(***) Pourquoi l’interdiction du grand carénage doit être imposée à EDF sur rcsrgb.fr
07/12/2020 12:12
Prolongation du parc électronucléaire français
Alors que les mêmes réacteurs sont prolongés par les Etats-Unis a 60 ou 80 ans, que les nôtres sont encore en parfait état de marche, on s’apprête à demander à une cohorte de personnes non compétentes de donner leur avis sur la prolongation de nos centrales, payées par notre argent.
Que je sache, on ne met pas une Rolls-Royce au rebut, on la maintient en état et on l’utilise tant que cela est possible, c’est-à-dire que le contrôle technique est bon.
L’ASN qui est en charge du contrôle technique est la mieux placée pour dire si l’on peut continuer ou non, va les opérations dites de grand carénage, à utiliser des centrales rentabilisées et sûres.
De plus, l’ASN doit être écoutée par le gouvernement. Il est impensable qu’on ait fermé Fessenheim, que l’ASN avait déclarée sûre, qui outre 7000 emplois, assurait l’absence d’émissions de CO2 à hauteur de plusieurs millions de tonnes par an et un déficit commercial de deux milliards annuels qu’il faudra compenser par nos impôts.
07/12/2020 11:12
Prolonger la durée de vie des centrales nucléaires
Plusieurs points sont oubliés, souvent volontairement par nos décideurs:
1- si la France a créé l'ASN, c'est pour que de véritables experts donnent un avis éclairé sur un sujet très technique (et non dogmatique commele considèrent certains). Laissons donc l'ASN décider.
2- le politique n'est pas le mieux placé pour décider -objectivement- de poursuivre l'exploitation d'une INB. A preuve, la fermeture anticipée de Fessenheim qui est un scandale, alors que l'ASN donnait son feu vert (éventuellement accompagné de quelques travaux à réaliser)
3- les consultations publiques, dans des cas très techniques comme celui dont nous parlons, ressemblent plus à une approche démagogique, qu'à un véritable enrichissement de la réflexion.
4- la convention citoyenne est le comble même de ce qu'il ne faut pas faire: choisir un échantillon qui n'a rien à voir avec les approches scientifiques représentatives d'une population pour in fine proposer un certain nombre de mesures totalement fantaisistes et surtout éviter soigneusement de parler du nucléaire qui est pourtant LE moyen de règler en partie la problématique climatique.
En conclusion: laissons faire les sachants, à savoir l'ASN
07/12/2020 11:12
prolongation de la duree de vie des réacteurs français
se priver de l'énergie nucléaire en ces temps où l'urgence climatique nous impose de réduire drastiquement la production de GES serait irresponsable à la fois pour le présent et notamment pour le futur car tout accroissement de la production de GES est cumulée et ne fait qu'augmenter l'effet de serre il n'y a pas d'effet retour ce que semblent ignorer la plupart des gens
le nucléaire est décarboné et sur
les risques sont plus fantasmés que réels et attisés par des activistes qui se présentent verts
la réalité c'est que la politique menée sous la contrainte des verts mène à l'inverse de ce que le climat impose le renouvelable intermittent oblige à compenser par du fossile émetteur de GES ou à importer l'énergie en provenance de pays dont la politique n'est pas favorable au climat
nous avons un outil performant et bas carbone sa longévité théorique initialement prévue n'est en aucun cas une durée de vie contractuelle et intangible la prolongation de cet outil est souhaitable compte tenu des maintenances qui ont été et seront faites dans les années à venir
si le propos de anti nucléaires est focalisé sur l'élimination du combustible usé ils devraient savoir qu'aucune industrie n'a apporté autant de soin que le nucléaire au traitement de ses déchets
pour info les produits de fission ont une demie vie Longue certes mais réelle alors que les produits de combustion des fossiles n'en ont pas et restent toxiques pour l'éternité cf le plomb le mercure retrouvés en quantité dans les cendres de combustion et qui ne font l'objet d'aucun traitement
d'autre part la totalité des opposants au nucléaire sont des gens incultes ou de parti pris ayant des notions scientifiques soit inexistantes soit partiales Il est absolument nécessaire de prendre les avis des professionnels pour prendre des décisions de long terme plutôt que d'écouter des aboyeurs d'estrades que sont les gens qui se peignent en vert
07/12/2020 10:12
Non reconduction au delà de 40 ans
Nous produisons donc déjà une électricité fortement decarbonée en France selon les adeptes du nucléaire.... Pourquoi le dérèglement climatique ne s'en trouve-t'il donc pas stoppé en France ?!
La question que je pose est sensiblement aussi stupide que de vouloir faire du nucléaire un argument dans la lutte contre le dérèglement climatique :
A un problème global ne peut répondre qu'une solution toute aussi globale !
Or, le club des pays nuclearises, compte tenue de la nature complexe, onéreuse et lourde de la technologie qu'elle suppose, restera un cercle très restreints qui excluera de fait la plus grande partie de l'humanité dont on serait bien en peine de croire, les écarts de richesse étant ce qu'ils sont, qu'elle ne sera pas tentée pour accéder à un confort minimum (restant fort éloigné du notre) de recourir à une énergie "fossile" devenue d'autant plus abordable que nous en aurons contribué à faire baisser le prix en en réduisant notre consommation !!!
Le seul choix cohérent qui s'offre à nous englobe une nécessaire SOBRIETE, et la participation à rendre aussi accessibles que le pétrole des énergies diffuses sur la planète entière afin que les efforts des uns ne détruisent pas ceux des autres !
Non le nucléaire n'est pas la solution au problème des gaz à effet de serre!
07/12/2020 10:12
Pour la prolongation de l'exploitation des centrales nucléaires
Si l'on veut maintenir notre indépendance énergétique et atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat il est indispensable de prolonger l'exploitation des centrales nucléaires de 900MW au-delà des 40 ans. En parallèle, il est indispensable de lancer un programme de construction de nouvelles centrales pour remplacer celles qui sont devenues obsolètes. Les énergies renouvelables ne seront qu'un apport pour nos besoins énergétiques.
07/12/2020 10:12
Oui à la prolongation du parc au-delà de 40 ans
La lutte contre le dérèglement climatique, qui revêt une importance absolument capitale, impose de se donner toutes les armes pour réduire nos émissions carbone. La prolongation du parc nucléaire au-delà de 40 ans en fait partie, grâce à son bilan carbone extrêmement faible. L'électrification de nouveaux usages comme l'automobile et le chauffage domestique, qui est censée justement aider à nous passer des fossiles, ne peut se faire que grâce à des centrales nucléaires qui fournissent une énergie abondante et pilotable, en attendant la fusion qui ne verra de toute façon pas le jour à large échelle avant que le climat ne soit complètement foutu.
Cela n'empêche cependant pas de poursuivre le développement de réacteurs nouvelle génération ; j'espère que nos dirigeants auront bientôt la volonté et le courage de refaire de la France un leader du nucléaire comme elle l'a été dans le passé. Cela bénéficiera au climat, à notre économie et notre indépendance. Au passage, l'objectif de 50 % de nucléaire est une ânerie sans nom.
J'ai une grande confiance en l'ASN. Pour moi tant que l'ASN dit qu'un réacteur peut fonctionner, laissons-le fonctionner. Il faut bien entendu qu'elle poursuive son travail d'expertise en totale impartialité afin de maintenir ce lien de confiance qui est la clé de voûte de cette industrie.
07/12/2020 10:12
Pour la prolongation
Au reg
07/12/2020 10:12
Poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans
Le nucléaire est une chance pour la France, du point de vue de la souveraineté énergétique, de l'environnement et de l'économie. Il offre à la France une source d'énergie fiable, peu chère, pilotable et décarbonée. Prolonger les réacteurs au delà de 40 ans est une décision de bon sens environnemental et économique. Halte à l'obsolescence programmée!
07/12/2020 10:12
prolongation de la duree de vie des réacteurs français
Oui, il faut prolonger. Il est vrai que cela peut sembler curieux de lancer cette consultation auprès de personnes a-priori non techniciens du domaine. cela a le mérite de voir les arguments de chacun. A bien lire, confondre le niveau de séisme en comparant des lieux d'habitation à des installations calculés au seisme. Je préfère voir que le pont du Gard ou le Palais des Papes sont toujours debout, la construction est plus solide et le contrôle présent. Quant à considérer la cuve d'un réacteur susceptible de poser des difficultés, je vous engage à ne pas passer le viaduc de Garabit ou de pas monter à la tour Eiffel, le pays a manifestement des connaissances dans les caractéristiques des aciers y/c sous flux neutronique. Enfin, l'ASN dispose de spécialistes dont les compétences sont reconnues. Mon argumentation peut ne pas plaire, il n'empêche que les faits sont là, l'énergie nucléaire ne produit que peu de carbone, prenez les statistiques.
07/12/2020 10:12
prolongation de la duree de vie des réacteurs français
Oui, il faut prolonger. Il est vrai que cela peut sembler curieux de lancer cette consultation auprès de personnes a-priori non techniciens du domaine. cela a le mérite de voir les arguments de chacun. A bien lire, confondre le niveau de séisme en comparant des lieux d'habitation à des installations calculés au seisme. Je préfère voir que le pont du Gard ou le Palais des Papes sont toujours debout, la construction est plus solide et le contrôle présent. Quant à considérer la cuve d'un réacteur susceptible de poser des difficultés, je vous engage à ne pas passer le viaduc de Garabit ou de pas monter à la tour Eiffel, le pays a manifestement des connaissances dans les caractéristiques des aciers y/c sous flux neutronique. Enfin, l'ASN dispose de spécialistes dont les compétences sont reconnues. Mon argumentation peut ne pas plaire, il n'empêche que les faits sont là, l'énergie nucléaire ne produit que peu de carbone, prenez les statistiques.
07/12/2020 10:12
Non reconduction au-delà de 40 ans
En réalité, la question posée par l'ASN n'est pas de savoir si l'on veut sortir du nucléaire, mais si les conditions de reconduite des réacteurs de 900MWe au-delà de 40 ans apparaissent pertinentes... Ce qui amène ensuite, et uniquement ensuite, à se demander si continuer dans la fission nucléaire serait une bonne chose.
Ne disposant pas d'un doctorat en physique nucléaire, il appartiendra de juger à l'aune d'autres éléments qui n'entrent pas forcément dans le périmètre de l'ASN si oui ou non, cela s'avère souhaitable.
À la première question, compte tenu du fait qu'EDF a déjà par le passé, contesté nombre de prescriptions de l'ASN, se faisant a perdu un temps précieux et prolonger des situations jugées "problématiques" par l'instance de sûreté nucléaire, fait preuve d'un manque de rigueur et d'exigence en matière de sûreté nucléaire soulignés par l'ASN devant le Sénat cette année, envisage, de plus, un plan d'économie de 100 millions d'euros sur les coûts d'exploitation des installations nucléaires en France mais aussi 100 autres millions en Angleterre, et travaille de surcroît à séparer l'activité nucléaire qui, fort coûteuse, participe principalement de son endettement, contrairement aux activités dites "vertes" qui ont notamment tiré ses profits à la hausse en 2019, il apparaît irresponsable de laisser EDF exploiter des réacteurs vieillissants alors que l'ASN reformule la nécessité de suivre des prescriptions en terme de sécurité qui au demeurant, révèlent toutes les lacunes de la gestion actuelle... en laissant paradoxalement à EDF toute latitude, dans les termes, pour s'y soustraire.
D'autre part, les arrêts pour maintenance sur des installations dont la vétusté a été relevé à plusieurs reprise par l'ASN prenant de plus en plus de temps, cette reconduite se traduit par une augmentation du recours à des centrales "fossiles", comme nous avons pu le constater cette année d'ailleurs, et donc à une augmentation des émissions de GES.
Enfin, le budget de la R&D publique est trustée, avec 730 millions d'euros sur 1200 millions, par le nucléaire (dont seulement 24% de cette somme va à la recherche sur la "fusion"). Or, pour les EnRs, qui doivent relever le défi d'atténuer l'empreinte des énergies fossiles dans la conception de leurs équipements, de développer des stockages pertinents "soutenables" (volants à inertie, air comprimé isotherme, hydrogène, batteries/supercondensateurs à base de nouveaux polymères ou de graphènes, etc...), et travailler à réduire leur intermittence en développant de nouvelles technologies (éoliennes aériennes, bactéries extrêmophiles productrices d'hydrogène, etc...), est alloué 320 millions d'euros ! Et j'ose a peine évoquer les malheureux 100 millions d'euros de la recherche fondamentale qui pourtant est primordiale dans l'innovation... Si le maintien de la recherche sur la fusion nucléaire apparaît, compte tenu de l'enjeu, foncièrement souhaitable, il conviendrait de réorienter une partie des sommes concernant la "fission" vers la recherche fondamentale ainsi que sur les EnRs. La volonté de mettre en place un véritable mix énergétique efficace serait à ce prix !
De plus, le sous provisionnement du démantèlement des réacteurs par EDF, fin gestionnaire, imposera, même reconduites au-delà de 40 ans, car les centrales n'étant pas éternelles, de combler avec des fonds publics, probablement dans la fourchette de 900 millions d'euros à 1.3 milliards d'euros... Par réacteur... le montant des sommes réellement nécessaires au démantèlement.
D'autre part, l'augmentation tarifaire qui suit l'inflation des coûts liés à la sûreté des installations nucléaires, va invariablement (c'est déjà le cas) se répercuter sur la facture des usagers...
Ajoutons à cela les 100 milliards du grand carénage (chiffre de la CDC) pour prolonger la vie des centrales et la volonté de promouvoir 6 nouveaux EPRs (~ 9 milliards d'euros par EPR soient 54 milliards), on comprendra alors aisément que la contrainte budgétaire empêchera tout développement satisfaisant (c.à.d plus "propre" et avec une empreinte environnementale nettement plus faible) des EnRs.
Or, la fission nucléaire est trop chère, complexe, onéreuse et dangereuse pour constituer une solution à l'échelle planétaire : les pays en voie de développement en seraient inéluctablement privés et encourager de fait à choisir pour leur développement, une énergie "fossile" devenue d'autant plus abordable que nous en aurons participé à faire baisser le prix en en réduisant notre demande...
En l'occurrence, opter pour le nucléaire reste donc le meilleur moyen d'augmenter les emission des GES et ses conséquences en terme de dérèglement climatique à l'échelle planétaire...
Alors que participer à faciliter l'accès à une énergie renouvelable, abordable et soutenable pour tous, c'est nous donner une chance d'atténuer la catastrophe devenue aujourd'hui inévitable !
Quoiqu'il en soit, imaginer un seul instant que la solution ne passera pas par une SOBRIETE énergétique imposée par la loi et la réglementation à tous les pans de l'économie, c'est être dans le déni car ce sont bien nos modes de vie qui nous ont conduit là où nous en sommes !
Rappelons nous toute de même que la période qui s'achève, sauf erreur, était bien sous le signe du nucléaire en France... Énergie sur lequel nous avions tout misé. Pourquoi le résultat serait il différent demain si nous persistons dans cette voie???? Le dérèglement climatique est problème global qui appelle une solution global... Ce que n'est pas et ne sera jamais une énergie aussi sélective que le nucléaire !
07/12/2020 10:12
Interrogeons ceux qui nous interrogent : l'ASN est-elle indépendante ?
A l’instar de l’IGPN pour la police, l’indépendance de l’ASN, fut-elle institution à caractère scientifique, est on ne peut plus discutable. Pour une bonne compréhension, un rappel des faits s’impose.
Auparavant, la sûreté nucléaire était contrôlée par une direction générale placée sous la tutelle des ministères de l’Environnement et de l’Industrie. Mais aujourd’hui encore, l’ASN n’est pas réellement indépendante, elle fait partie de l’État. Son président ne peut d’ailleurs pas être révoqué pour des raisons politiques.
Le problème est que son fonctionnement est très consanguin. Les experts sont très souvent issus du milieu nucléaire. Dans cet ensemble, les experts indépendants n’interviennent pas suffisamment, car ils sont très minoritaires. Cela signifie que les problèmes sont traités en famille. Même si l’indépendance formelle est réelle, il se pose la question de l’indépendance presque intellectuelle. On a créé en 2006 une Autorité de sûreté indépendante, mais on n’a pas changé la manière de fonctionner du système, qui repose sur une confiance que les acteurs doivent pouvoir se faire entre eux. Or, on a parallèlement fait évoluer les opérateurs vers un statut et une logique privés, qui mettent fondamentalement ce principe de fonctionnement en cause.
Actuellement, l’ASN est chargée des questions de sûreté, c’est-à-dire de prévention des accidents d’exploitation, mais pas de sécurité — protection contre les actes de malveillance, les attentats, les sabotages… Une aberration ! Dans les pays qui ont une autorité de sûreté indépendante, comme les États-Unis et la Belgique, cette dernière est également responsable de la sécurité. Évidemment, elles ne s’occupent pas de ce qui relève des opérations de gendarmerie contre les actes de malveillance, mais elles donnent un avis d’expert sur la sûreté sous l’angle de la protection. En France, l’ASN n’a pas le droit de s’en occuper. Résultat, quand Greenpeace a révélé des problèmes de sécurité liés aux piscines d’entreposage du combustible, elle n’a pas pu réagir. C’est d’autant plus surprenant que son appui technique, l’IRSN, peut travailler sur cette question.
En avril 2016, l’ASN révélait l’existence de 430 dossiers de fabrication irréguliers — des dossiers « barrés », dont certains remontaient aux années 1960 — dans les archives de l’usine Areva du Creusot où sont forgés les gros composants en acier des réacteurs nucléaires, notamment la cuve de l’EPR de Flamanville. Elle avait alors demandé à l’exploitant d’éplucher l’intégralité de ses 6.000 dossiers, et d’autres anomalies avaient été découvertes. Une sérieuse entaille dans le système de contrôle de la sûreté nucléaire, qui repose sur la confiance entre le gendarme du nucléaire et les exploitants — le travail de la première consistant en grande partie à examiner des dossiers techniques fournis par les seconds. C’était du déclaratif. Ce système a longtemps laissé passer les falsifications du Creusot. De la même manière, l’ASN ne s’est rendu compte que très tardivement des problèmes de la cuve et des soudures de l’EPR de Flamanville, parce qu’EDF a tardé à lui en parler et a attendu qu’il soit trop tard pour imposer ses solutions. Entre les réacteurs, les usines du cycle du combustible, la médecine, les sources radioactives, le champ des missions de l’ASN est considérable et le nombre de contrôleurs est insuffisant. Pour faire face à des exploitants qui falsifient ou ne communiquent que trop tardivement, il faut plus de contrôles et donc plus de moyens.
Il faut avant tout que l’ASN assume de sanctionner. Elle est vue comme un “gendarme du nucléaire”, mais elle se considère en fait comme une autorité technique. Elle contrôle techniquement la sûreté mais ne sanctionne pas les mauvais comportements des exploitants, qui pourtant se plient de moins en moins bien et dans les délais aux prescriptions. Et quand on est confronté à des problèmes de qualité voire de fraude, comme sur la cuve de l’EPR ou les falsifications du Creusot, cela conduit à un laxisme très problématique.
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Date de la dernière mise à jour : 25/02/2021