L'ASN fixe des prescriptions pour la poursuite du fonctionnement des réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice
Note d'information
Dans ses décisions n°2014-DC-0436 et n°2014-DC-0437 du 17 juin 2014, l’ASN impose à EDF des prescriptions après le deuxième réexamen de sûreté des réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice.
En France, l'autorisation d’exploiter un réacteur nucléaire ne précise pas de limite prédéterminée dans le temps. Dans ce contexte, le code de l’environnement, notamment les articles L593-18 et L593-19, impose que l’exploitant d’un réacteur nucléaire réalise tous les dix ans un réexamen de la sûreté de son installation, à l’issue duquel l'ASN prend position sur la poursuite de l’exploitation de l’installation.
Le réexamen de sûreté a pour but d’examiner en profondeur l’état des installations pour vérifier qu’elles sont conformes au référentiel applicable (examen de conformité). Il a en outre pour objectif d’améliorer le niveau de sûreté des installations. Dans ce but, les exigences applicables aux installations sont comparées à celles auxquelles doivent répondre les installations les plus récentes (réévaluation de sûreté). L’évolution des connaissances ainsi que le retour d’expérience national et international sont également pris en compte. Les améliorations qui peuvent être raisonnablement mises en place sont réalisées. Le réexamen de sûreté permet par ailleurs de vérifier que les différents phénomènes de vieillissement des installations seront maitrisés pendant une période minimale de dix années supplémentaires. Ainsi, les réexamens de sûreté constituent l’une des pierres angulaires de la sûreté en France, en imposant à l’exploitant non seulement de maintenir le niveau de sûreté de son installation mais aussi de l’améliorer.
A l’issue d’une phase d’études portant sur tous les réacteurs de 1300 MWe, l’ASN n’a pas identifié d’éléments s’opposant, de façon générique, à la poursuite du fonctionnement des réacteurs jusqu’à leur troisième visite décennale, sous réserve de la réalisation effective des modifications décidées dans le cadre de ce réexamen.
Le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice a été arrêté pour sa deuxième visite décennale du 4 août 2007 au 25 janvier 2008, arrêt au cours duquel l’ASN a notamment mené 7 inspections et supervisé l’épreuve hydraulique de requalification1 du circuit primaire.
Le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice a été arrêté pour sa deuxième visite décennale du 22 mars au 15 août 2008, arrêt au cours duquel l’ASN a notamment mené 7 inspections et supervisé l’épreuve hydraulique de requalification1 du circuit primaire. Conformément à la réglementation, EDF a transmis à l’ASN, le 20 avril 2010, ses deux rapports relatifs au réexamen de sûreté des réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice.
Après analyse de ce rapport, l’ASN considère que le niveau de sûreté des réacteurs n°1 et n°2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice est satisfaisant au regard des objectifs qu’elle a fixés pour le deuxième réexamen de sûreté.
L'ASN impose toutefois à EDF des prescriptions complémentaires encadrant la mise en œuvre de modifications issues du réexamen de sûreté. Ces prescriptions, qui fixent de nouvelles conditions d’exploitation aux réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice, viennent compléter celles que l’ASN a imposées par ses décisions n° 2012-DC-0290 et n° 2014-DC-0410 consécutives aux évaluations complémentaires de sûreté prescrites à la suite de l’accident de Fukushima.
Les prescriptions fixées par les décisions n° 2014-DC-0436 et 2014-DC-0437 prévoient notamment que les modifications qui restent à mettre en œuvre dans le cadre des deuxièmes visites décennales doivent l’être avant le 31 décembre 2014, à l’exception de quatre d’entre elles relatives aux points suivants, pour lesquelles des échéances compatibles avec les enjeux de sûreté et leur mise en place sur l’ensemble des réacteurs concernés sont fixées :
- le renforcement de la tenue du circuit de refroidissement intermédiaire des deux réacteurs ;
- la qualification de capteurs des groupes frigorifiques de production d’eau glacée, afin d’améliorer leur tenue aux conditions accidentelles ;
- la modification des automatismes de démarrage des pompes du circuit d’alimentation de secours des générateurs de vapeur. Ce circuit fournit aux générateurs de vapeur, en cas de défaillance de l’alimentation principale, l’eau nécessaire au refroidissement ;
- la modification des conditions d’entreposage de gaz sur le site, afin de diminuer le risque d’explosion.
La décision n° 2014-DC-0437 fixe également deux prescriptions concernant :
- le gréement de la filière indépendante de sûreté ;
- la mise en place d’une instrumentation permettant de détecter le colmatage des circuits de la source froide de la centrale nucléaire.
En outre, en application de ses missions permanentes, l'ASN continue d'exercer un contrôle continu de l'exploitation des réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice.
En savoir plus
- Consulter les décisions n° 2014-DC-0436 et 2014-DC-0437 de l’ASN du 17 juin 2014
- Consulter le rapport de l’ASN à la ministre chargée de la sûreté nucléaire sur la poursuite de fonctionnement du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice après son deuxième réexamen de sûreté
- Consulter le rapport de l’ASN à la ministre chargée de la sûreté nucléaire sur la poursuite de fonctionnement du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice après son deuxième réexamen de sûreté
- Consulter la position générique de l’ASN du 6 octobre 2006 relative à la clôture du réexamen de sûreté des réacteurs de 1 300 MWe à l’occasion des deuxièmes visites décennales
- Consulter les décisions n° 2012-DC-0290 du 26 juin 2012 et n° 2014-DC-0410 du 21 janvier 2014
1. La réglementation en matière d'équipements sous pression exige que, tous les 10 ans, la chaudière nucléaire fasse l'objet d'une visite complète et d'une requalification incluant une épreuve hydraulique. Cette épreuve consiste à soumettre ce circuit à une pression supérieure de 20 % à sa pression de calcul et constitue un test global de résistance.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021