Prévention du risque sanitaire lié au gaz radioactif radon : premiers enseignements des indicateurs de suivi
Note d'information
Le radon est un gaz radioactif naturel, présent dans le sol et les roches. Il est inodore et incolore. Dans les espaces clos comme les bâtiments, il peut s'accumuler dans l'air intérieur pour atteindre des concentrations parfois très élevées dans certaines régions. À long terme, l'inhalation de radon conduit à augmenter le risque de cancer du poumon. En France, le radon est la seconde cause de cancer du poumon (environ 3 000 morts par an), derrière le tabagisme. La gestion du risque lié au radon constitue donc un enjeu sanitaire important.
Les plans nationaux d’action
La stratégie nationale vise à diminuer les expositions des personnes au radon. Elle s’organise dans le cadre d’un plan interministériel piloté par les ministères chargés de l’environnement, de la construction, du travail et de la santé et l’Autorité de sûreté nucléaire. Depuis 2020, le quatrième plan national d’action est en œuvre et constitue un pan du plan national santé environnement. Il s’articule autour de trois axes : information et sensibilisation sur le risque et sur la réglementation, amélioration des connaissances et protection des bâtiments.
L’efficacité de la stratégie nationale est évaluée par un système d’indicateurs suivis annuellement. Ils pourront être complétés au cours du temps, en fonction des nouvelles données disponibles. Le bilan des indicateurs est publié pour la première fois cette année.
Premiers enseignements
Dans les établissements recevant du public soumis à la surveillance de l’exposition au radon, 82 % des établissements qui ont réalisé un mesurage sur la période 2019-2020 à 2022-2023 présentent un résultat inférieur au niveau de référence de 300 becquerels par m3 (Bq.m-3) et n’ont donc pas de suite à donner.
Les 18 % qui présentent un résultat supérieur au niveau de référence de 300 Bq.m-3 doivent mettre en place en place des actions correctives sur le bâtiment, en vue de descendre en dessous de cette valeur. Parmi eux, 2,5 % présentent un résultat supérieur ou égal à 1 000 Bq.m-3 et doivent faire réaliser une expertise du bâtiment afin d’identifier les travaux adaptés. À ce jour, seulement la moitié des établissements réussit à revenir en dessous du niveau de référence après actions correctives ou travaux.
Dans les lieux de travail, l’employeur doit prendre en compte le radon dans l’évaluation des risques professionnels. Certains textes et guides d’application étant en cours d’achèvement, il faudra encore quelques années pour que tous les employeurs aient réalisé l’évaluation du risque radon. Ainsi, le nombre de déclarations auprès de l’IRSN des lieux de travail avec un résultat supérieur à 300 Bq.m-3 après travaux de réduction déclarés est encore très faible à ce jour. À partir de juin 2024, la base SISERI 2* permettra de connaître les travailleurs réellement exposés au radon.
Dans l’habitat, les agences régionales de santé et des collectivités territoriales peuvent organiser chaque année des opérations locales de sensibilisation et d’accompagnement du public. Le nombre de détecteurs distribués gratuitement dans le cadre de ces opérations a fortement augmenté entre 2019-2020 et 2022-2023, en passant de 2 520 à 4 415 détecteurs. Les résultats collectés contribuent à la connaissance de l’exposition de la population. Par ailleurs, le risque sanitaire lié au radon est l’un des moins connus par les Français parmi les risques liés à l’environnement. Une lente amélioration est néanmoins constatée et le niveau d’information est globalement meilleur dans les territoires concernés par le radon.
Le plan actuellement en vigueur devait couvrir la période 2020-2024. La crise sanitaire a retardé l’achèvement du dispositif réglementaire et le lancement de certaines actions. Aussi, le plan est prolongé pour une durée de deux ans. Il se terminera en 2026.
Pendant cette période, le plan va bénéficier d’une évaluation, qui portera sur la pertinence, l’efficacité et l’efficience de ses actions. Les enseignements seront exploités pour élaborer le plan suivant.
* Système d’information de la surveillance de l’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants, deuxième version.
Date de la dernière mise à jour : 03/10/2024