Sollicitation du circuit d’injection de sécurité à haute pression

Publié le 09/12/2018

Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 3 octobre 2018, l’exploitant de la centrale nucléaire du Bugey a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif à l’arrêt automatique et au démarrage du circuit d’injection de sécurité du réacteur 5.

Sur les réacteurs à eau sous pression exploités par EDF, un pressuriseur, réservoir de forme cylindrique, régule la pression du circuit primaire. En fonctionnement normal, il contient de l'eau en phase liquide et de la vapeur : la pression dans le circuit primaire est ajustée en faisant varier les volumes respectifs d’eau et de vapeur dans le pressuriseur, par l’intermédiaire de vannes d’aspersion et des résistances électriques de chauffage qui servent respectivement à abaisser et augmenter la pression dans le pressuriseur et donc dans le circuit primaire auquel il est relié.

Par ailleurs, un circuit d’injection de sécurité permet, en cas de fuite au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci, afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur.

Le 1er octobre 2018, le réacteur 5 est en cours de redémarrage à la suite d’un arrêt pour renouvellement partiel du combustible et maintenance programmée.

A 5h53, un dysfonctionnement survient sur une vanne de régulation du pressuriseur : une défaillance mécanique se produit entre le régulateur (qui fixe la consigne d’ouverture) et la vanne, ce qui conduit à faire rapidement chuter la pression dans le circuit primaire.

A 5h55, le système de protection du réacteur détecte cette situation anormale et l’assimile à la présence d’une fuite sur le circuit primaire : ce système déclenche automatiquement les systèmes de sauvegarde appropriés, à savoir l’arrêt automatique de la réaction en chaîne et l’injection d’eau dans le circuit primaire via le système d’injection de sécurité.

Comme cette baisse de pression est liée au dysfonctionnement de la vanne du pressuriseur mais qu’elle n’est pas consécutive à une fuite sur le circuit primaire, l’injection d’eau dans le circuit primaire par le système d’injection de sécurité provoque une augmentation de pression et l’ouverture des soupapes du pressuriseur. L’eau du circuit primaire évacuée par ces soupapes est transférée dans un réservoir dédié, conçu pour ce type de situation.

Les équipes de conduite du réacteur appliquent les procédures appropriées et identifient les causes qui ont conduit au déclenchement de l’arrêt automatique du réacteur ainsi qu’à la mise en service du système d’injection automatique : à 6h20, les conditions de pression et température du réacteur sont stabilisées.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur l’environnement ou sur les travailleurs.

A la suite de cet événement, l’ASN a mené une inspection réactive sur la centrale nucléaire du Bugey le 3 octobre 2018.

L’ASN relève que des dysfonctionnements entre des positionneurs et des vannes de même technologie se sont déjà produits sur la centrale nucléaire du Bugey : l’ASN constate donc qu’EDF n’en a pas tiré tout le retour d’expérience.

En raison du caractère répétitif de cette défaillance technique sur des robinets réglants la pression dans le circuit primaire, cet événement a été déclaré au niveau 1 de l’échelle INES.

En savoir plus

Publié le 08/08/2013

Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs de 900 MWe - EDF

Sortie du domaine autorisé « pression-température »

Le 2 août 2013, une vanne du circuit de contrôle volumétrique et chimique du réacteur n°5 de la centrale nucléaire du Bugey a connu un dysfonctionnement mécanique et a occasionné une montée de pression du circuit primaire jusqu’à une valeur située au-delà du domaine de fonctionnement autorisé.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie