Rejet en Loire d'effluents actifs via le réseau d'eaux pluviales à la suite d'une fuite au niveau de la piscine d'entreposage du combustible - Réacteur B1
Le 21 mars 2005, alors que le réacteur n°1 était en puissance, une fuite de liquide radioactif a eu lieu à la suite d'une opération de maintenance sur un circuit permettant le refroidissement de la piscine d'entreposage du combustible.
La piscine d'entreposage du combustible a deux fonctions. D'une part, elle reçoit l'ensemble des assemblages du coeur du réacteur pendant les arrêts pour rechargement, d'autre part, elle sert à l'entreposage des assemblages usés dans l'attente de leur envoi vers une usine de traitement. Durant cette période, qui peut atteindre plusieurs années, les assemblages usés perdent une grande partie de leur radioactivité et de leur puissance résiduelle. Le refroidissement de la piscine est nécessaire pour évacuer la puissance résiduelle dégagée par les éléments combustibles présents.
L'écoulement de fluide a pu être maîtrisé par la fermeture d'une vanne située en amont de la fuite, mais cette intervention a généré pendant 6 heures (temps nécessaire à la réparation) une indisponibilité de l'ensemble du système de refroidissement de la piscine d'entreposage du combustible, alors que les spécifications techniques d'exploitation demandent que le refroidissement de cette piscine soit en permanence assuré. La température de la piscine de stockage est cependant toujours restée en dessous de 24°C, c'est à dire très en deçà de la limite maximale autorisée par les spécifications techniques (fixée à 50°C maximum).
Cette fuite a entraîné une vidange partielle de la piscine, mais l'action de fermeture de la vanne a permis de stabiliser le niveau de la piscine à 19,31 m ce qui correspond juste à la hauteur minimale autorisée par les spécifications techniques (19,30 m minimum).
Cette fuite a conduit au déversement d'environ 23 m3 d'eau contaminée dans les locaux confinés Ceux-ci font actuellement l'objet de travaux de décontamination par les équipes techniques d'EDF.
En dépit du confinement assuré par les bâtiments et des aménagements destinés à recueillir les éventuelles fuites vers des rétentions prévues à cet effet, une quantité d'effluents actifs, que l'exploitant évalue à un maximum de 500 litres, s'est déversée dans le réseau de collecte des eaux pluviales du site qui est relié au canal de rejet de la centrale qui se déverse dans la Loire.
Des investigations diligentées par l'exploitant permettent, à ce stade, d'évaluer l'activité totale rejetée dans l'environnement aux valeurs suivantes :
- un maximum de 3 MBq en gamma total ;
- un maximum de 257 MBq pour ce qui concerne le tritium, ce qui correspond à environ 0,0006% de la limite annuelle autorisée.
L'autorité de sûreté a procédé le 24 mars 2005 à une inspection afin de mieux comprendre les défaillances qui ont conduit à ce rejet.
Cet incident n'a pas eu de conséquence pour le personnel, car les intervenants portaient des tenues étanches appropriées au chantier : cela a été confirmé par un examen médical des personnes présentes sur le chantier au moment de la fuite.
Compte tenu de la dégradation de la défense en profondeur de l'installation, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie