Réacteur 1 Non-respect des règles d'exploitation dû à une surinsertion de grappes de commande
Le 5 janvier, alors que le réacteur 1 était en phase de redémarrage en mode manuel, les grappes de commande ont été détectées insérées au-delà de la limite d'insertion fixée par les règles d'exploitation.
Pour contrôler la réaction nucléaire dans le coeur du réacteur, l'exploitant dispose de deux moyens principaux :
- ajuster la concentration de bore dans l'eau du circuit primaire, le bore ayant la propriété d'absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire ;
- introduire les grappes de commande dans le coeur ou les en retirer ; ces grappes de commande contiennent des matériaux absorbant les neutrons.
Il convient, en marche normale du réacteur, de maintenir certaines grappes à un niveau suffisant, fixé par les règles d'exploitation, d'une part, pour que leur chute puisse étouffer efficacement la réaction nucléaire en cas d'arrêt d'urgence, d'autre part, pour assurer une bonne répartition du flux de neutrons. Une surinsertion des grappes de commandes réduit donc la marge disponible pour arrêter la réaction nucléaire.
Le 5 janvier, à l'issue de l'arrêt automatique du réacteur 1, l'équipe de conduite a dû adopter une stratégie de redémarrage du réacteur en mode manuel afin d'éviter une surinsertion des grappes. Cette stratégie consistait notamment à commander une sous-insertion des grappes afin d'augmenter la marge disponible pour arrêter le réacteur. Cependant, sa mise en oeuvre par l'équipe de conduite a été défaillante. Lors de la poursuite de la montée en puissance du réacteur, les opérateurs ont constaté la surinsertion des grappes. Les opérateurs ont alors corrigé rapidement leur hauteur d'insertion.
La concentration en bore dans l'eau du circuit primaire ainsi que la hauteur des grappes de commandes auraient néanmoins permis d'arrêter le réacteur tout au long de l'incident.
Cet incident n'a eu de conséquence ni sur l'environnement ni sur la santé des travailleurs ou du public. Néanmoins, il a provisoirement été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES) compte tenu d'une probable lacune dans la culture de sûreté.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie