Non-respect des spécifications techniques d’exploitation pour la mise à l’arrêt d’une pompe primaire du réacteur 2 de la centrale nucléaire du Bugey

Publié le 22/12/2019

Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 19 décembre 2019, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect d’une prescription particulière prévue pour permettre l’arrêt d’une pompe primaire du réacteur 2.

Le 15 décembre 2019, le réacteur 2 est à l’arrêt, refroidi par les générateurs de vapeur, en raison d’un débit parasite sur un robinet d’aspersion qui perturbe la régulation de la pression du circuit primaire. EDF décide d’arrêter l’une des pompes primaires, qui assurent la circulation de l’eau du circuit primaire dans chacune des trois boucles du circuit primaire, afin de faciliter l’intervention sur la régulation du robinet d’aspersion et stabiliser la pression du circuit primaire.

Dans cet état du réacteur, les spécifications techniques d’exploitation permettent l’arrêt d’une pompe primaire sous réserve de respecter une prescription particulière qui définit trois mesures à respecter. L’une des mesures consiste à isoler toutes les arrivées d’eau vers le circuit primaire dont la concentration en bore serait inférieure à la concentration requise pour celui-ci.

Le bore est un élément chimique ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire. Il est mélangé à l’eau du circuit primaire et permet ainsi de contrôler, et le cas échéant d’arrêter, la réaction nucléaire. Lorsqu’une pompe primaire est à l’arrêt, les arrivées d’eau dans le circuit primaire doivent être isolées pour éviter la dilution du bore dans la boucle du circuit primaire dont la pompe est à l’arrêt.

A la suite d’un mauvais réglage du débit de bore injecté dans le circuit, cette disposition n’a pas été respectée pendant une durée d’une heure et demie, malgré l’apparition d’une alarme « concentration en bore anormale » quelques minutes après l’arrêt de la pompe.  

En outre, pendant cette même période, deux essais périodiques ont été réalisés alors que l’une des conditions préalables à leur mise en œuvre était également de vérifier que toutes les arrivées d’eau à une concentration en bore inférieure à 2385 ppm étaient isolées, ce qui n’était pas le cas.

La concentration de bore dans le circuit primaire est néanmoins restée en permanence supérieure à la concentration requise. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur le personnel et l’environnement.

Compte tenu du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, de la détection tardive de cette situation par l’organisation en place, ainsi que de la réalisation concomitante de deux essais périodiques alors que les conditions préalables n’étaient pas réunies, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie