Non-respect des spécifications techniques d’exploitation
Le 23 avril 2009, l'exploitant du centre nucléaire de production d'électricité du Tricastin n'a pas procédé à la mise à l'arrêt immédiate des réacteurs n° 1, 2 et 4 alors qu'il venait de diagnostiquer que des essais de bon fonctionnement des groupes électrogènes de secours n'avaient pas été réalisés en 2008.
Chaque réacteur à eau sous pression est équipé de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel utilisés en cas de perte des alimentations électriques normales du réacteur, pour assurer le fonctionnement des systèmes de sauvegarde. Afin de vérifier que ces matériels importants pour la sûreté sont aptes à remplir à tout moment leur fonction, des essais de bon fonctionnement sont périodiquement réalisés.
Le 23 avril 2009, à l'occasion d'une revue documentaire le CNPE a constaté que les essais de bon fonctionnement des groupes électrogènes de secours des 4 réacteurs n’avaient pas été réalisés en 2008.
Lorsque ce constat a été mis en évidence, le réacteur n°3 était en cours d'arrêt programmé pour maintenance et rechargement en combustible et l'exploitant a pu procéder immédiatement au test de bon fonctionnement.
En revanche, l'exploitant a maintenu en production les réacteurs n°1, 2 et 4, alors qu'il aurait dû, en application des spécifications techniques d'exploitation, procéder à leur mise à l'arrêt immédiate. Sa décision était fondée sur une analyse technique des conséquences, pour la sûreté de l'installation, du maintien en puissance des 3 réacteurs.
Les essais de bon fonctionnement des groupes électrogènes de secours ont été réalisés, à la demande de l'ASN, de manière échelonnée, sur les réacteurs n°4 et 2 dans les jours qui ont suivi cet événement. Sur le réacteur n°1, sa mise à l'arrêt programmée pour maintenance et rechargement en combustible à partir du 2 mai a permis de réaliser ce test.
Afin d'approfondir les circonstances de cet événement, l'ASN a mené le 24 avril 2009 une inspection réactive sur le CNPE du Tricastin. L'exploitant a également transmis à l'ASN dès le 24 avril des éléments techniques permettant de justifier a posteriori sa décision ainsi que le calendrier retenu pour la réalisation des essais sur les réacteurs n°1, 2 et 4.
En raison du non-respect de la conduite à tenir définie par les spécifications techniques d'exploitation applicables, cet incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie