Non-respect des spécifications techniques d’exploitation du réacteur 3

Publié le 15/07/2024

Centrale nucléaire du Blayais Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 2 juillet 2024, l’exploitant de la centrale nucléaire du Blayais a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des spécifications techniques d’exploitation du réacteur 3 concernant la disponibilité d’une des deux pompes du circuit de refroidissement de la piscine d’entreposage du combustible pendant sa 4ème visite décennale.

La piscine d’entreposage du combustible reçoit notamment l’ensemble des assemblages de combustible du cœur du réacteur pendant les arrêts pour rechargement. Afin d’évacuer la puissance résiduelle dégagée par ces assemblages, le refroidissement de la piscine est assuré par un circuit constitué de deux voies comportant chacune une pompe et un échangeur. Une fois le combustible transféré dans la piscine d’entreposage, les spécifications techniques d’exploitation du réacteur prévoient que les deux voies soient disponibles ; en cas d’indisponibilité d’un matériel d’une voie, les spécifications techniques prescrivent un délai pour sa remise en service.

Le 24 juin 2024, le réacteur 3 était à l’arrêt dans le cadre de sa quatrième visite décennale, et les assemblages de combustible du cœur étaient entreposés dans la piscine d’entreposage. L’exploitant a engagé des opérations de maintenance nécessitant la coupure d’une des deux voies principales d’alimentation électrique de ses installations.

Dans ce cadre, il devait rétablir l’alimentation électrique du système de refroidissement de la piscine d’entreposage et a donc procédé à des branchements permettant la mise en place d’une alimentation électrique auxiliaire de la pompe de refroidissement. A la suite de ces opérations, deux alarmes sont apparues en salle de commande. Dans un premier temps, l’exploitant a attribué leur apparition aux opérations de maintenance en cours. Toutefois, constatant la persistance de ces alarmes, l’exploitant a engagé de nouvelles investigations, qui l’ont conduit à constater que l’alimentation électrique était en défaut du fait d’une erreur de positionnement d’un commutateur de mise sous tension de l’alimentation électrique auxiliaire de la pompe.

Le basculement du commutateur en position conforme a permis de retrouver la disponibilité de la pompe de refroidissement de la piscine d’entreposage du combustible. Au total, l’intervention a nécessité un délai de près de 22 heures depuis l’apparition des alarmes. Les spécifications techniques d’exploitation du réacteur, qui prescrivent dans une telle situation un délai de réparation maximal de 8 heures, n’ont donc pas été respectées.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur l’installation, les personnes et l’environnement. Toutefois, l’événement a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement de la piscine d’entreposage du combustible du réacteur. En raison de l’indisponibilité de systèmes de sûreté associés, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

 

Date de la dernière mise à jour : 15/07/2024

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie