Non-respect des spécifications techniques d'exploitation dans la surveillance d'un paramètre d'anti-réactivité
Le jeudi 30 août, le changement d'état du réacteur en préparation de son redémarrage a été effectué avec une alarme indiquant l'indisponibilité d'une instrumentation requise par les spécifications techniques d'exploitation.
Les spécifications techniques d'exploitation soumises à l'ASN fixent les règles à respecter pour le fonctionnement du réacteur. Dans l'état initial du réacteur, l'équipe en salle de commande a jugé l'instrument de mesure de la concentration en bore (boremètre) disponible malgré les alarmes répétées indiquant une anomalie sur cet appareil.
L'équipe de conduite a ensuite opéré un changement d'état du réacteur. Toutefois, lors du changement de quart, l'alarme étant toujours présente, la nouvelle équipe a infirmé le jugement initial en déclarant le boremètre indisponible. Dans cet état du réacteur, cette indisponibilité constitue un non-respect des spécifications techniques d'exploitation. L'indisponibilité de cette instrumentation aurait dû, au sens des spécifications, conduire à une mesure de la concentration en bore par d'autres moyens, ce qui n'a été réalisée que plusieurs heures après.
Le boremètre est un instrument permettant de mesurer constamment la concentration en bore de l'eau du circuit primaire. Il faut qu'il y ait suffisamment de bore dans l'eau pour contrôler, et le cas échéant arrêter, la réaction nucléaire.
Un écart de criticité dû à une concentration en bore trop faible dans le circuit primaire n'aurait pu être détecté que par les alarmes de flux élevé de neutrons.
Initialement classé au niveau 0 de l'échelle internationale INES, cette anomalie a été reclassée par l'Autorité de sûreté nucléaire au niveau 1, considérant que la transgression à plusieurs reprises des conditions d'exploitation relevait d'un défaut de culture de sûreté.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie