Non-respect des conditions d’entreposage de matières
Le centre CEA de Cadarache a constaté que l’entreposage de six objets contenant des matières fissiles[1]n’était pas conforme aux conditions géométriques d’entreposage autorisées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ce constat a été fait le 25 novembre 2010 à l’occasion d’une visite de contrôle par le CEA dans le magasin d’entreposage de l’installation Phébus[2].
L’événement n’a eu aucune conséquence sur les personnes ou l’environnement.
Les objets concernés par l’événement (un flacon et cinq conteneurs) contiennent un peu moins de 3 kg d’uranium sous différentes formes et enrichi à différentes teneurs. Une très faible quantité de matière (125 g) présente un enrichissement de 30 % ; l’essentiel de la matière ayant un enrichissement inférieur à 6 %, voire inférieur à 3,5 %.
Le CEA a déclaré cet événement à l’ASN le 26 novembre 2010. La division de Marseille de l’ASN a procédé à une inspection de l’installation Phébus le 29 novembre 2010 afin d’analyser les circonstances de l’événement et la pertinence des mesures immédiates prises par l’exploitant.
Il est apparu au cours de cette inspection que l’exploitant a immédiatement redisposé les objets pour assurer un espacement minimal, et que le magasin a été consigné jusqu’à ce que les conditions de reprise d’exploitation soient définies. Les inspecteurs n’ont noté aucun écart d’inventaire.
À la suite de l’inspection, l’ASN a notamment demandé[3] au CEA :
- de lui transmettre sans délai les analyses de sûreté - criticité[4] ;
- de proposer des dispositions qui permettront la reprise de l’exploitation du magasin ;
- d’identifier les mesures permettant d’éviter ce type de situation sur des installations similaires.
En raison d’un non-respect d’une exigence de sûreté, l’Autorité de sûreté nucléaire classe cet événement significatif au niveau 1 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires (échelle INES), qui en compte 7.
[1] Une matière fissile est susceptible de subir des réactions de fission nucléaire sous certaines conditions. Il s’agit ici d’uranium, enrichi à différentes teneurs en uranium 235.
[2] L’installation Phébus est un réacteur de recherche destiné aux études d’accidents graves. Mis en service en 1978, il a été arrêté en 2004.
[3] L’ensemble des demandes formulées par l’ASN est accessible sur le site Internet de l’ASN
[4] Le risque de criticité est défini comme le risque de déclenchement incontrôlé d’une réaction nucléaire en chaîne lorsqu’une masse de matière fissile trop importante est rassemblée au même endroit.
Date de la dernière mise à jour : 23/01/2023
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie