Non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 2 lors de son déchargement

Publié le 21/11/2022

Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 4 octobre 2022, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation (RGE) concernant la réalisation du déchargement des assemblages de combustible du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Belleville malgré le débit insuffisant dans un circuit de refroidissement.

Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions associées de conduite des réacteurs. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation et les conduites à tenir en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.

Le circuit RRI permet de refroidir en fonctionnement normal comme en situation accidentelle les systèmes auxiliaires et de sauvegarde du réacteur. Il est constitué de deux voies redondantes (voies A et B) et est lui-même refroidi par le circuit de refroidissement d’eau brute secourue (SEC) qui comporte également deux voies redondantes. Chaque voie RRI dispose de deux pompes et d’échangeurs RRI/SEC.

Pendant le déchargement du combustible, le débit SEC doit faire l’objet d’un suivi particulier. Dès que ce débit, mesuré dans les échangeurs RRI/SEC de la voie en service, passe sous un certain seuil, les RGE prévoient que les opérations de manutention du combustible doivent être interrompues sous une heure.

Le lundi 22 août 2022, le réacteur 2 de la centrale de Belleville était à l’arrêt pour sa visite partielle et préparait le déchargement du combustible. Alors que l’une des deux sources d’alimentation électrique interne (voie B) était en maintenance programmée, une baisse de débit a été constatée dans les échangeurs RRI/SEC en service de la voie A. L’exploitant a alors considéré la voie A RRI/SEC en service comme indisponible. Dans ces conditions, les RGE demandent l’arrêt des manutentions du combustible sous une heure. L’exploitant a alors engagé un nettoyage des échangeurs RRI/SEC concernés pour retrouver le refroidissement et donc la disponibilité des systèmes auxiliaires et de sauvegarde voie A.

Néanmoins, pendant l’indisponibilité de la voie A RRI/SEC, l’exploitant a poursuivi les activités de déchargement du combustible en valorisant des systèmes de sauvegarde de la voie B sur la base d’une analyse sûreté qui s’est avérée inappropriée a posteriori du fait de l’indisponibilité de la source d’alimentation électrique interne de la voie B.

L’exploitant a donc procédé au déchargement du combustible du 22 août à 20h54 au 23 août à 2h41 alors que la voie A RRI/SEC en service était indisponible. Le déchargement a donc été réalisé pendant une période d’environ six heures durant laquelle les RGE interdisaient les manutentions du combustible.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement Toutefois, il a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur. En raison de l’indisponibilité de l’équipement concerné et compte tenu de sa détection tardive, par l’exploitant, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES, échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité.

Date de la dernière mise à jour : 21/11/2022

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie