Non-respect d’une procédure de contrôle des matériels de protection du cœur ayant conduit à un arrêt automatique du réacteur

Publié le 18/01/2018

Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 18 octobre 2017, l’exploitant de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à l’émission du signal d’arrêt automatique du réacteur 2.

Les réacteurs sont protégés par des automatismes déclenchant un arrêt de la réaction nucléaire lorsqu’une situation anormale est détectée. Cet arrêt est réalisé par l’introduction, par gravité, des barres de contrôle ayant pour effet de stopper immédiatement la réaction en chaîne. Dans le cas présent, l’installation étant à l’arrêt et les barres de contrôle étant déjà complètement insérées, ce signal n’a pas eu de conséquences.

Lors de l’arrêt pour rechargement du combustible du réacteur 2, les équipes d’EDF ont procédé à des réglages des chaînes de mesure de puissance. Ces opérations consistent notamment à activer puis désactiver successivement les différents automates de protection. Pour éviter un déclenchement intempestif, l’arrêt automatique du réacteur ne se déclenche que lorsqu’au moins deux automates envoient simultanément l’ordre d’arrêt. Après l’activation d’un premier automate, les opérateurs n’ont pas vérifié que celui-ci avait bien été désactivé et avait cessé de transmettre l’ordre d’arrêt, et ce alors que la procédure prévoit trois contrôles indépendants. Lors de la poursuite des opérations de réglage, qui ont provoqué l’activation d’un second automate alors que le premier n’avait pas été désactivé, l’arrêt s’est automatiquement déclenché.

L’examen a posteriori des circonstances de l’évènement a mis en évidence que la culture de sûreté était lacunaire et que les intervenants n’avaient pas une conscience suffisante du risque. Cet évènement n’a pas eu de conséquence sur la sécurité des travailleurs ou l’environnement.

Compte tenu des omissions répétées dans les vérifications opérées par les intervenants caractérisant un défaut de culture de sûreté, cet événement a été reclassé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES par l’ASN.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie