Non respect d’une mesure compensatoire liée à une modification temporaire des spécifications techniques d’exploitation

Le 27 mai 2013, l'exploitant de la centrale nucléaire du Tricastin a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif au non respect d’une mesure compensatoire liée à une modification temporaire des spécifications techniques d’exploitation du réacteur n°2.

Cette modification des spécifications techniques d’exploitation visait à autoriser temporairement l’indisponibilité du système d’alimentation de secours des générateurs de vapeur (ASG) pour permettre la réalisation d’essais de requalification consécutifs à la mise en œuvre d’une modification matérielle visant à éliminer, sur le circuit ASG, les vibrations imputées aux diaphragmes limiteurs de débit.

Sur les réacteurs à eau pressurisée exploités par EDF, le circuit d'alimentation de secours des générateurs de vapeur fonctionne en cas de défaillance de l'alimentation normale. Il est également utilisé lors des phases de mise à l’arrêt et de démarrage du réacteur. Ce circuit est équipé de 2 motopompes et d’une turbopompe. La turbopompe permet au circuit de fonctionner en cas de perte des alimentations électriques.

La modification matérielle visant à éliminer, sur le circuit ASG, les vibrations imputées aux diaphragmes limiteurs de débit est une modification nationale destinée à être mise en œuvre sur tous les réacteurs de 900 MWe exploités par EDF. Cette modification matérielle comporte un volet modifiant temporairement les spécifications techniques d’exploitation : cette modification, déclarée par EDF, a été approuvée par l’ASN moyennant la mise en œuvre de mesures compensatoires.

Lorsque ce dossier a été mis en œuvre sur le réacteur n°2 de la centrale nucléaire du Tricastin, l’exploitant n’a pas respecté une des mesures compensatoires prévues par le dossier approuvé par l’ASN. A la suite d’un essai périodique qui s’est révélé non satisfaisant, il s’est avéré que la partie du circuit ASG équipée de la turbopompe était indisponible en même temps que la partie du circuit ASG équipée de deux motopompes qui n’avait pas encore été requalifiée après la modification matérielle précédemment mentionnée. EDF ne pouvait donc pas garantir que le système ASG était apte à remplir sa fonction en cas de sollicitation en fonctionnement accidentel.

Dès détection de l’écart, les équipes de conduite ont procédé à une intervention sur la turbopompe et ont ensuite engagé la requalification de cette dernière : celle-ci s’est avérée être conforme.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs.

En raison du non-respect d’une mesure compensatoire associée à une modification temporaire des spécifications techniques d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.