Non-respect d’une mesure compensatoire liée à une modification temporaire des règles générales d’exploitation
Le 23 avril 2014, l'exploitant de la centrale nucléaire du Tricastin a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à un non-respect d’une mesure compensatoire liée à une autorisation délivrée par l’ASN le 21 mars 2014 portant sur la défaillance d’un indicateur de position d’une des grappes de commandes du réacteur n°1.
Sur les réacteurs à eau pressurisée exploités par EDF, les grappes de commandes sont réparties en deux groupes, le groupe de régulation et le groupe d’arrêt. Les grappes du groupe d’arrêt ne sont pas sollicitées pour la régulation de la température et de la puissance primaire. Chacune des grappes de commande dispose d’une chaîne de mesure qui permet de reporter en salle de commande sa position.
Sur le réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin, la mesure de position en salle de commande d’une des grappes du groupe d’arrêt est partiellement erronée depuis le 27 février 2014. A la suite de la mise en évidence de cet écart, EDF a déposé auprès de l’ASN une demande de report au prochain arrêt pour maintenance programmée du réacteur de la réparation de la chaîne de mesure de cette grappe de commande. Après instruction par l’ASN et son appui technique, l’ASN a donné une suite favorable à la demande formulée par la centrale nucléaire du Tricastin moyennant le respect de plusieurs mesures compensatoires. L’une de ces mesures compensatoires porte sur le maintien du réacteur à la puissance maximale disponible afin de stabiliser sa pression et sa température. EDF a intégré les mesures compensatoires associées à l’autorisation de l’ASN dans une instruction temporaire à destination des agents en charge du pilotage du réacteur n°1.
Cependant, le 4 avril 2014, les équipes de conduite de la centrale nucléaire du Tricastin ont réalisé une activité de réglage sur un réchauffeur de la salle des machines du réacteur n°1 qui nécessitait une baisse de la puissance du réacteur pendant quelques minutes. Le 16 avril 2014, dans le cadre de la préparation d’une activité similaire sur le réacteur n°3, EDF a identifié que l’opération réalisée sur le réacteur n°1 le 4 avril 2014 dérogeait aux mesures compensatoires demandées par l’ASN.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs.
En 2012 et 2013, d’autres cas de non-respect de mesures compensatoires associées à des autorisations de l’ASN ont été relevés sur la centrale nucléaire du Tricastin : l’événement déclaré par EDF le 23 avril 2014 met en évidence que l’organisation de la centrale nucléaire du Tricastin n’a pas été rendue suffisamment robuste pour éradiquer ces écarts. En raison de la répétition de lacunes dans l’organisation du site, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie