Injection d’eau borée non attendue dans le circuit primaire

Publié le 24/06/2024

Centrale nucléaire EPR de Flamanville Réacteurs de 1600 MWe - EDF

Le 3 juin 2024, EDF a déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à une injection d’eau borée non attendue dans le circuit primaire du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville 3.

Le bore est un élément chimique ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire. Il est mélangé à l’eau du circuit primaire et permet de contrôler et, le cas échéant, d’arrêter la réaction nucléaire. La concentration en bore du circuit primaire doit donc être maîtrisée pour le contrôle de la réaction nucléaire. Lorsque le réacteur est à l’arrêt, une vigilance particulière doit être portée à toute injection d’eau dans le circuit primaire.

Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs, dont font partie les spécifications techniques d’exploitation (STE). Elles comprennent notamment, en fonction de l’état du réacteur, des prescriptions permanentes, qui sont des règles que l’exploitant doit respecter pour assurer la sûreté des installations.

Dans la nuit du 28 au 29 mai 2024, dans le cadre de la préparation d’une intervention, une cuve contenant de l’eau borée à forte concentration a été vidangée vers le circuit de récupération des eaux nucléaires. Cette opération a engendré une augmentation de la concentration en bore du circuit primaire, qui a été détectée le lendemain matin par les opérateurs en salle de commande. Or une prescription permanente des STE relative à la concentration en bore dans le circuit primaire n’autorise de modification de cette concentration que dans certaines conditions, qui n’étaient pas réunies lors de l’événement. Après analyse de cette variation, il apparaît que l’eau vidangée a transité par un clapet dont les composants internes avaient été démontés, le rendant passant dans les deux sens, à la suite d’une modification mise en œuvre avant le démarrage du réacteur. Si l’eau vidangée avait présenté une concentration en bore plus faible que celle du circuit primaire, cet événement aurait conduit à une dilution non maîtrisée du circuit primaire. Dès la détection de l’événement le 29 mai 2024, l’exploitant a mené une analyse des autres situations potentielles d’injection d’eau non maîtrisée dans le circuit primaire, a mis en place des isolements de certains circuits connectés et a renforcé sa surveillance des évolutions de niveaux d’eau dans les différentes cuves concernées.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. Toutefois, compte tenu du non-respect d’une prescription permanente des STE, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Date de la dernière mise à jour : 24/06/2024

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie