Indisponibilité prolongée des capacités de refroidissement du système de réfrigération intermédiaire

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 3 juillet 2015 par l’exploitant de la centrale nucléaire de Chinon du non-respect des règles générales d’exploitation relatives au système de réfrigération intermédiaire du réacteur n° 2.

En situation accidentelle, le système de réfrigération intermédiaire assure l’évacuation de l’énergie dégagée dans l’enceinte et la réfrigération de tous les matériels requis en cas de fuite du circuit primaire. Ce système est refroidi grâce à un système de circulation d’eau provenant directement de la Loire, présentant en son entrée un système de filtration appelé « système de filtration d’eau brute », composé notamment de batardeaux et de filtres à chaînes. Ces systèmes sont dédoublés en deux voies identiques, afin que le refroidissement des installations puisse être assuré même en cas de défaillance affectant l’une des deux voies.

Le 25 juin, des relevés anormaux sont détectés sur un capteur de niveau équipant le système de filtration de l’eau brute de l’une des deux voies. La confirmation du dysfonctionnement de ce capteur conduit l’exploitant à considérer que cette voie n’est plus disponible pour fournir de l’eau de Loire pour le refroidissement. En application des règles générales d’exploitation, l’exploitant décide de procéder au retrait de deux batardeaux afin de mettre en communication les deux voies d’amenée d’eau de Loire. En raison d’une consigne erronée due à une mauvaise connaissance de l’installation, un des deux batardeaux n’a pas été retiré. Au terme des opérations réalisées dans la nuit du 25 au 26 juin, l’une des deux voies du système de réfrigération intermédiaire demeure donc toujours indisponible.

De plus, le 26 juin au matin, l’exploitant fait réaliser une maintenance courante sur l’un des échangeurs thermiques du système de réfrigération intermédiaire, considérant à tort que les opérations de la veille en avaient rétabli la disponibilité complète.

La conjonction de l’indisponibilité d’une de ses voies et de l’un de ses échangeurs thermiques a réduit l'efficacité du système de réfrigération intermédiaire, dont les capacités de refroidissement auraient pu ne pas être suffisantes en situation accidentelle.

Le 26 juin, en milieu de journée, le capteur défaillant du système de filtration d’eau brute est réparé, l’échangeur du circuit de réfrigération est remis en service et l’erreur concernant le batardeau est également  détectée.

Cet évènement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les travailleurs ou l’environnement. En raison du non-respect des règles générales d’exploitation et de sa détection tardive, il a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires INES.