Indisponibilité des alarmes de surveillance du flux de neutrons
Le 10 juillet 2020, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté concernant l’indisponibilité des alarmes de surveillance du flux de neutrons du réacteur 4 de la centrale nucléaire du Tricastin. Cette déclaration a été complétée le 16 juillet 2020.
Le système de mesure de la puissance nucléaire (RPN) permet d’assurer la surveillance permanente de la puissance du réacteur. Cette surveillance, qui consiste à mesurer le flux de neutrons, est effectuée par l’intermédiaire de capteurs disposés à l’extérieur de la cuve :
- les chaînes de puissance utilisées en fonctionnement normal (CNP) ;
- les chaînes intermédiaires utilisées lors du démarrage ou de la mise à l’arrêt du réacteur (CNI) ;
- et les chaînes de niveau source, capables de mesurer de très faibles flux lorsque le réacteur est à l’arrêt (CNS).
Ces chaînes interviennent dans l’élaboration d’alarmes et d’actions automatiques de protection en cas d’élévation anormale du flux neutronique.
En phase finale de mise à l’arrêt du réacteur, le seuil d’apparition des alarmes « flux élevé à l’arrêt », élaborées par chacune des deux CNS, doit être réglé régulièrement, le plus proche du flux de neutrons mesuré, afin de permettre une détection rapide de toute élévation anormale de celui-ci.
Le 8 juillet 2020, l’exploitant procédait à la mise à l’arrêt du réacteur pour maintenance et renouvellement partiel du combustible. Il a initié l’insertion de certaines grappes de commande alors qu’une alarme « flux élevé à l’arrêt » était présente du fait d’un réglage inadapté de son seuil d’apparition. Cette présence permanente d’une alarme conduit à la considérer comme indisponible. La reprise du réglage du seuil d’apparition de l’alarme a mis fin à cette situation au bout d’1h30.
Dans l’après-midi, l’exploitant a décidé de diminuer à nouveau le seuil d’apparition des deux alarmes « flux élevé à l’arrêt ». Cela a généré l’apparition immédiate des deux alarmes. L’équipe de conduite a alors engagé des actions visant à réduire suffisamment le flux résiduel de neutrons pour faire disparaître les alarmes. Ces actions n’ont toutefois pas été suffisamment efficaces, ce qui a conduit à ce que cette situation perdure plus de 5 heures avant que le réglage du seuil d’apparition des alarmes soit finalement repris.
Or, durant ces deux périodes, la disponibilité des alarmes « flux élevé à l’arrêt » étaient requises par les spécifications techniques d’exploitation.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. Toutefois, compte tenu du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.
Date de la dernière mise à jour : 23/01/2023
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie