Indisponibilité d’une vanne d’isolement de l’enceinte de confinement du réacteur
Le 19 octobre 2012, EDF, exploitant la centrale nucléaire du Tricastin, a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à l’indisponibilité d’une vanne d’isolement de l’enceinte du réacteur n°1.
Sur une centrale nucléaire à eau pressurisée, l’enceinte de confinement est un bâtiment en béton à l'intérieur duquel se trouvent la cuve, le cœur du réacteur, les générateurs de vapeur et le pressuriseur. Elle constitue la troisième des trois barrières existant entre les produits radioactifs contenus dans le cœur du réacteur et l'environnement (la première barrière est la gaine du combustible, la deuxième est le circuit primaire). Elle est destinée, en cas d'accident, à retenir les produits radioactifs qui seraient libérés lors d'une rupture du circuit primaire. De ce fait, son étanchéité est particulièrement surveillée. De nombreuses canalisations traversent cette enceinte. Des vannes, situées de part et d'autre de la paroi de béton, permettent d'obturer chacune des canalisations lorsque les spécifications techniques, les procédures de conduite ou la situation exigent l'étanchéité complète de l'enceinte.
Le 16 octobre 2012, la réfrigération de la piscine de désactivation du combustible nucléaire doit être remise en service après avoir été coupée pour procéder à des opérations de mouvements d’eau entre la piscine de transfert du combustible (entre le bâtiment combustible et le bâtiment réacteur) et la piscine de conditionnement des emballages de combustible usé. Une procédure de lignage, utilisée pour cette remise en service, demande l’ouverture d’une vanne qui participe à l’isolement de l’enceinte. Lorsque la vanne atteint la position ouverte, une alarme mettant en évidence un défaut sur la commande électrique de cette vanne apparaît. Pour supprimer l’alarme, la cellule de commande électrique de cette vanne est déconnectée, ce qui ne rend plus la vanne manœuvrable à distance mais seulement manuellement.
Le soir même, lors de la vérification du chef d’exploitation et de l’ingénieur sûreté, l’indisponibilité de cette vanne par rapport aux spécifications techniques d’exploitation est mise en évidence. En effet, cette dernière doit être considérée comme non manœuvrable car ne pouvant pas être fermée dans les délais prévus par les consignes.
Dès la mise en évidence de cet écart, la vanne est fermée de manière à remplir sa fonction d’isolement, tel qu’exigé par les spécifications techniques d’exploitation.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs.
Cependant, en raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie