Incident de gammagraphie lors d’une opération réalisée par la société CTE Nordtest à la centrale nucléaire de Paluel (76)

Publié le 30/07/2017

Centrale nucléaire de Paluel Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 15 avril 2017, l’Autorité de sûreté nucléaire a été informée par EDF et par l’entreprise CTE Nordtest d’un incident de gammagraphie[1] survenu dans la soirée du 14 au 15 avril 2017 au cours d’un contrôle radiographique d’un équipement dans le bâtiment du réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Paluel (76) qui était à l’arrêt dans le cadre de la visite décennale du réacteur.

Cet incident est survenu à la suite d’une modification des conditions d’interventions par les opérateurs de l’entreprise CTE Nordtest dont la décision a été prise au dernier moment pour répondre à une demande du service compétent en radioprotection (SPR) d’EDF sans qu’il en soit référé au responsable d’activité de CTE Nordtest. Cette modification a conduit à ne pas respecter les conditions de tirs initialement prévues dans le permis de tir et à positionner le gammagraphe de manière inappropriée.

Dans la soirée du 14 au 15 avril 2017, deux opérateurs de la société CTE Nordtest effectuaient des opérations de gammagraphie à l’aide d’un appareil de type GAM 120, équipé d’une source radioactive d’Iridium 192 d’une activité de 3,4 TBq[2]. Au cours de l’opération, et suite au déclanchement de l’alarme du dosimètre opérationnel d’un des opérateurs, les manipulations effectuées pour replacer la source radioactive en position de sécurité n’ont pas abouti.

Les opérateurs ont immédiatement prévenu la personne compétente en radioprotection (PCR) de leur société. Après avoir constaté un défaut dans le positionnement du gammagraphe et de la gaine de réserve, la PCR est intervenue pour débloquer la situation sans analyse de risque préalable et en dehors des conditions fixées par l’autorisation de l’ASN délivrée à l’entreprise CTE Nordtest. Au cours de cette intervention, la PCR a été exposée à un débit de dose anormalement élevé ayant entrainé une dose équivalente de l’ordre de 500 µSv.

Le 16 mai 2017, l’ASN a conduit une inspection sur le site du CNPE de Paluel afin de s’assurer que CTE Nordtest et EDF avaient analysé les causes profondes de cet évènement et avaient tiré les enseignements nécessaires pour permettre que ce type d’activité puisse se dérouler dans des conditions de sécurité adaptées. [lien vers la lettre de suite INSNP-CAE-2017-1132 et lien vers la lettre de suite INSSN-CAE-2017-0769].

Cet événement ayant donné lieu à une exposition radiologique anormalement élevée des travailleurs et compte tenu de sa nature, il a été classé par l’ASN au niveau 1 de l’échelle International Nuclear Event Scale (échelle internationale de gravité des incidents ou accidents nucléaires)INES.

[1] Les activités de gammagraphie consistent à réaliser, à l’aide de sources radioactives de haute activité, des radiographies de pièces mécaniques permettant notamment de contrôler de manière non-destructive la qualité des soudures ou l’homogénéité des matériaux. Ces activités présentent des enjeux de radioprotection élevés pour les travailleurs. A l’issue de chaque opération, la source radioactive doit retrouver sa position de sécurité à l’intérieur de l’enceinte métallique de l’appareil, qui assure la  protection contre les rayonnements. 

[2] Le Becquerel, de symbole Bq, est l’unité de mesure de l’activité d’un radionucléide et correspond à une désintégration radioactive par seconde. Un Téra becquerel, de symbole TBq, est égal à 1012 Bq (1 TBq =1012 Bq).

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie