Filtration d’air incorrecte du bâtiment combustible
Le 04 avril 2016, l'exploitant de la centrale nucléaire de Chinon a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à la mauvaise utilisation du circuit de ventilation et de filtration d’air du bâtiment combustible du réacteur n°2.
Le bâtiment combustible des centrales nucléaires exploitées par EDF est équipé d’un circuit de ventilation et de filtration de l’air. Ce circuit est composé de deux voies redondantes qui permettent, chacune à elle seule, de maintenir la température ambiante dans les limites acceptables pour le personnel et les matériels. En cas d’accident de manutention des assemblages de combustible dans le bâtiment combustible, ce circuit assure également le confinement du bâtiment pour éviter tout rejet accidentel à l’extérieur de la centrale (et plus particulièrement d’iode radioactif).
Le 30 mars 2016, lors de la visite décennale du réacteur n°2, des travaux électriques rendent indisponibles la voie B de ventilation du bâtiment combustible. Les travaux ont fait au préalable l’objet d’un dossier approuvé par l’ASN, qui en précisait les conditions de mise en œuvre. En particulier, ces conditions prévoient que soient mis en service les dispositifs de filtration de l’iode en cas de manipulation du combustible.
A partir de 20h50, l’exploitant procède à des opérations sur les assemblages de combustible, sans avoir au préalable pris les dispositions nécessaires précitées.
A 22h10, soit 1h20 après le début des opérations de manutention du combustible, l’équipe de quart s’est aperçu que la ventilation fonctionnait sans filtrage de l’iode.
En cas d’accident avec endommagement de la gaine des assemblages de combustible, le circuit de ventilation et de filtration de l’air n’aurait pas immédiatement assuré sa fonction de limitation des rejets d’iode. Des automatismes, ou l’intervention directe des agents, auraient toutefois permis de mettre en œuvre les dispositifs de filtration de manière différée.
L’écart a été immédiatement corrigé dès sa détection.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel et l’environnement de l’installation.
Toutefois, compte tenu du délai écoulé entre l’apparition de l’écart et sa détection, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie