Erreur de manutention lors du déchargement du combustible du réacteur 1

Le 31 mai, lors du déchargement du combustible du réacteur 1, une erreur de manutention a conduit l'exploitant à débuter l'introduction d'un assemblage combustible dans le panier de transfert alors qu'un autre assemblage combustible s'y trouvait encore. La pose du deuxième assemblage a sollicité un système de protection qui a permis de limiter les efforts exercés sur le premier.

Le panier de transfert est utilisé pour déplacer les assemblages combustible entre le bâtiment réacteur et le bâtiment de stockage du combustible, via le tube de transfert qui relie les piscines de chaque bâtiment durant les phases de manutention. Il ne peut contenir qu'un assemblage à la fois. Le coeur d'un réacteur nucléaire du type de Fessenheim est constitué de 157 assemblages combustibles qui sont déchargés vers le bâtiment de stockage du combustible au début de chaque arrêt pour maintenance.

Deux équipes, l'une dans le bâtiment réacteur, l'autre dans le bâtiment combustible, procèdent au déchargement. La première équipe place un assemblage combustible après son retrait de la cuve dans le panier de transfert. La seconde équipe réceptionne le panier de transfert dans bâtiment de stockage du combustible, en extrait l'assemblage combustible et le place dans son alvéole de stockage. Les deux équipes communiquent par liaison phonique.

Plusieurs non-respects de procédures sont à l'origine de l'événement. L'exploitant a notamment omis de vérifier que le panier de transfert était vide avant de débuter l'introduction de l'assemblage combustible. Par ailleurs, les équipes procédant au déchargement n'ont pas communiqué entre elles pour suivre l'état du panier de transfert entre bâtiment réacteur et bâtiment de stockage du combustible.

Une inspection réactive a été effectuée par l'Autorité de sûreté nucléire le 5 juin. L'exploitant doit communiquer à l'Autorité de sûreté l'analyse des conséquences de cet incident sur l'intégrité des assemblages combustibles concernés par l'événement.

Compte tenu de l'accumulation d'erreurs humaines et du défaut de communication constaté, signes de lacunes dans la culture de sûreté, l'événement a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.