Erreur de conception affectant la résistance au séisme de certaines tuyauteries des réacteurs du Blayais, de Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines, Saint-Laurent et du Tricastin

Publié le 24/11/2003

Centrale nucléaire de Chinon B Réacteurs de 900 MWe - EDF

L'Autorité de sûreté nucléaire a été informée le 28 octobre 2003 par Electricité de France d'une erreur de conception affectant la résistance au séisme de certaines tuyauteries des réacteurs du Blayais, de Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines, Saint-Laurent et du Tricastin.

A la suite de la découverte en 2002 d'anomalies de conception remettant en cause la tenue à un séisme de forte intensité des réservoirs PTR de certains réacteurs de 900 MWe (voir l'avis d'incident du 14 octobre 2002), des investigations complémentaires ont été menées par EDF sur la tenue au séisme des tuyauteries connectées à ces réservoirs. Les résultats de ces investigations ont permis de démontrer que la tenue de celles-ci est acquise, à l'exception d'une seule, pour le plus fort séisme historiquement connu au voisinage de chaque site, dit SMHV (séisme maximal historiquement vraisemblable). Toutefois, EDF indique que la tenue de certaines de ces tuyauteries au séisme pris en compte dans le dimensionnement des réacteurs (SDD), d'une intensité supérieure au SMHV, n'est pas acquise.

Ces tuyauteries servent essentiellement au transport d'eau destinée à remplir la piscine du réacteur lors du déchargement ou du rechargement du combustible et à assurer le refroidissement du coeur du réacteur dans certaines situations accidentelles via les systèmes RIS (système d'injection de sécurité) et EAS (système d'aspersion de l'enceinte).

En cas de perte de l'intégrité de ces tuyauteries lors d'un séisme de forte intensité, certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées. En cas de rupture de la tuyauterie dont la tenue n'est pas assurée en cas de SMHV, qui ne sert qu'à la vidange de la piscine du réacteur lors du rechargement ou du déchargement du combustible, aucune fonction de sûreté nécessaire à l'arrêt du réacteur ne serait affectée.

EDF a informé l'Autorité de sûreté nucléaire qu'un programme de modifications permettant de restaurer la tenue au séisme de très forte intensité de ces tuyauteries sera présenté dans un délai de trois mois.

Ce défaut de conception pouvant affecter la sûreté de plusieurs réacteurs en cas de séisme, l'incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES.

 

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie