Endommagement d'une paroi d'une alvéole de stockage

Le 22 avril 2005, l'ANDRA a informé l'Autorité de sûreté nucléaire de la fissuration d'une paroi d'une alvéole de stockage lors du bétonnage de la dernière couche de déchets stockés sur le site du centre de stockage de l'Aube. Après autorisation de l'Autorité de sûreté nucléaire en date du 23 mai 2006, l'exploitant a été autorisé à réparer la paroi endommagée et à reprendre l'exploitation de l'alvéole.

Les fûts de déchets radioactifs sont stockés par couches successives dans des casiers construits en béton armé. Ces casiers sont divisés en alvéoles (de dimension unitaire 25 m x 21 m x 8 m environ) par des parois internes qui renforcent la stabilité des ouvrages de stockage en créant des liaisons entre les murs longitudinaux. Ces liaisons participent également à l'appui de la dalle supérieure et au transfert de charges de la couverture définitive. A chaque étage, les fûts sont noyés dans une couche de béton qui comble les vides.

Le 22 avril 2005, lors du bétonnage de la dernière couche de colis de déchets de l'une de ces alvéoles, l'exploitant a constaté la fissuration du pied de la paroi interne séparant deux alvéoles, l'une étant en phase de remplissage, et l'autre étant vide. L'origine de la fissuration est attribuable à un phénomène de « coin d'eau » résultant de la pression hydrostatique d'une colonne d'eau formée par l'infiltration et pouvant amener à la rupture de la paroi.

Conformément aux demandes de l'Autorité de sûreté nucléaire, l'ANDRA a présenté un dossier détaillant les causes de l'événement, les dispositions retenues pour éviter qu'il ne se reproduise et la solution de réparation envisagée, afin que la paroi retrouve toute sa solidité. Compte tenu de ces éléments, et après avis de son appui technique, l'IRSN, l'Autorité de sûreté nucléaire a autorisé la réparation de l'alvéole et sa remise en exploitation le 23 mai 2006 .La réparation consiste à construire une nouvelle paroi adossée à celle qui a été endommagée et à l'ancrer dans le radier et les murs longitudinaux.

Ce phénomène de « coin d'eau » a été sous-évalué lors de la conception de certaines alvéoles. L'Autorité de sûreté nucléaire a demandé que toutes les alvéoles soient dorénavant conçues pour résister aux phénomènes de « coin d'eau » les plus sévères. Pour les alvéoles déjà construites, la pose d'un joint d'étanchéité périphérique à chaque couche de bétonnage évitera l'apparition du phénomène.

Cet événement a révélé un défaut de conception des alvéoles de stockage du Centre. Il a été classé au niveau 0 de l'échelle INES qui en comporte sept.