Dispersion de contamination dans le bâtiment du réacteur n°1 et contamination d’un intervenant par défaut de culture de radioprotection
Le jeudi 14 juillet 2011, lors de l’arrêt pour maintenance et rechargement en combustible, la réalisation d’une intervention sur des tableaux électriques a entraîné l’arrêt de la mise en dépression du circuit primaire principal ainsi que du système d’aspiration de la contamination (déprimogènes), provoquant une contamination du bâtiment réacteur n°1. Les chaînes de mesure de la radioactivité étant entrées en alarme à la suite de la perte des alimentations électriques, le bâtiment réacteur a été évacué conformément aux procédures. Néanmoins, pensant que ces alarmes pouvaient s’être déclenchées de manière intempestive, un intervenant est entré dans le bâtiment réacteur, après concertation avec sa hiérarchie et le service de prévention des risques, afin de relever les valeurs sur les balises de surveillance globale, en alarme, du bâtiment. Or, cet intervenant est entré dans le bâtiment réacteur sans équipement de protection respiratoire, contrairement aux procédures. L’intervenant a fait l’objet de contrôles anthropogammamétriques et médicaux qui ont mis en évidence une contamination interne en deçà des seuils nécessitant un suivi médical.
Une machine de mise en dépression du circuit primaire principal permet d’éviter la dissémination de radioactivité lors de l’ouverture de celui-ci pour des opérations de maintenance. Les balises de surveillance de la contamination atmosphérique mesurent en permanence la radioactivité ambiante dans le bâtiment réacteur. En cas de dépassement de seuil, une alarme est déclenchée. Dans ce cas, en application des procédures, l'ensemble des personnes présentes dans le bâtiment réacteur doit être évacué. Les balises de surveillance et les procédures d'évacuation font partie des dispositions matérielles et organisationnelles normales mises en oeuvre afin de protéger les intervenants.
Le retour de l’intervenant dans le bâtiment réacteur évacué, sans port des équipements de protection adaptés pourtant indiqué dans une procédure, le non respect de la conduite à tenir en présence d’une alarme et le fait que l’entrée dans le bâtiment réacteur aurait du être effectuée par un agent compétent en radioprotection, témoignent d’un manque de culture de radioprotection.
Après confirmation de la contamination atmosphérique et surfacique de l’ensemble du bâtiment, l’accès au bâtiment réacteur a été interdit sans le port de protections respiratoires pendant 48h, temps nécessaire à la décontamination de celui-ci. Le samedi 16 juillet, les contrôles réalisés après les opérations de décontamination ont permis d’autoriser à nouveau l’accès au bâtiment du réacteur numéro 1.
L’Autorité de sûreté nucléaire considère que l’exploitant aurait du être plus vigilant dans l’application des procédures relatives à la radioprotection.
Cet événement a été déclaré, le 18 juillet par EDF, au niveau 0 de l'échelle INES. Cependant, les dysfonctionnements relevés dans la culture de radioprotection au cours de l'analyse approfondie ont amené l'exploitant à proposer à l'Autorité de Sûreté Nucléaire, à la suite d’une inspection réactive réalisée par l’ASN le 15 novembre 2011, un reclassement de cet événement au niveau 1 de l'échelle INES.
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Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie