Détection tardive du non-respect des règles générales d’exploitation relatives à la gestion des indisponibilités matérielles

Publié le 20/05/2021

Centrale nucléaire de Penly Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 10 mai 2021, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection tardive du non-respect des règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur 2 concernant la conduite à tenir lors d’une indisponibilité matérielle de l’instrumentation de puissance nucléaire du cœur.

Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées. Elles limitent les interventions sur les équipements qui conduiraient à dégrader les fonctions de sûreté requises en fonction du domaine d’exploitation. Elles prescrivent également des conduites de remédiation en cas d’indisponibilités fortuites de matériels, en fonction de leur importance pour le maintien en état sûr du réacteur.

Le 22 avril 2021, lors des opérations de mise à l’arrêt pour simple rechargement du réacteur 2, EDF a constaté la permutation de la connexion de deux sondes du système d’instrumentation du cœur1 (RIC). Les analyses réalisées a posteriori ont montré que cette anomalie résultait d’une erreur de maintenance datant du précédent arrêt en 2019. En première approche, EDF a alors conclu que cette anomalie était sans impact sur la fonction principal du système.

Pour autant, EDF a mené des analyses complémentaires, qui ont mis en évidence un non-respect des règles générales d’exploitation. En effet, le 23 juillet 2020, lors de l’indisponibilité d’une chaîne de mesure du système RPN2 pendant près de 16 heures, l’exploitant avait mis en œuvre une mesure compensatoire prescrite par les RGE, consistant à réaliser certains calculs à partir des données fournies par le système RIC. Dans ce cas, l’anomalie liée à l’inversion des deux sondes, bien que n’ayant pas d’impact sur la fonction principal du système, n’aurait alors pas permis de détecter correctement une situation anormale.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. Toutefois, en raison du non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur et de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.

EDF procédera à la remise en conformité du système RIC lors des opérations de redémarrage du réacteur 2. L’exploitant doit désormais transmettre à l’ASN le retour d’expérience approfondi de cet évènement. L’ASN sera vigilante quant à l’analyse des causes humaines et organisationnelles ayant entraîné ces anomalies et aux actions prises pour en éviter le renouvellement, notamment dans le cadre des activités de reconnexions prévues sur l’arrêt en cours.

1. Le système d’instrumentation du cœur (RIC) est constitué d’une série de thermocouples (sondes de températures), qui sont implantés dans le cœur du réacteur et qui permettent de détecter un éventuel déséquilibre de la puissance neutronique du cœur.

2. Le système de mesure de la puissance nucléaire (RPN) permet d'assurer la surveillance permanente de la puissance du réacteur. Cette surveillance, qui consiste à mesurer le flux de neutrons, est effectuée par l'intermédiaire de capteurs disposés à l’extérieur de la cuve.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie