Défaillance de filtres de ventilation à l'usine W

Le 30 mai 2002, à partir de 14 h 00, les opérateurs de l'usine W constatent des perturbations au niveau de la dépression du réservoir (ou trémie) de collecte de la poudre d'oxyde d'uranium appauvri U3O8 acheminée par quatre lignes de transport pneumatique. Ce dysfonctionnement de la ventilation de procédé, qui contribue au confinement de la matière (première barrière) est immédiatement confirmé par le déclenchement des balises de contrôle de contamination atmosphérique du local où est implantée la trémie.

Les investigations menées par l'équipe d'exploitation conduisent à diagnostiquer un colmatage de filtres qui équipent la dernière barrière de confinement. L'installation est alors mise à l'arrêt. Il est 18 h 00.

Les contrôles immédiatement réalisés par les agents de radioprotection n'ont pas révélé de niveau de contamination à l'extérieur de l'installation. Cependant, des contrôles complémentaires réalisés le 31 mai ont mis en évidence des traces de contamination (24 Bq/cm2) à l'intérieur du conduit de ventilation qui mène à la cheminée. La présence de cette contamination en aval du dernier étage de filtration laisse supposer une défaillance de la dernière barrière de confinement.

Les recherches et expertises complémentaires effectuées ont confirmé la défaillance de la dernière barrière de confinement : le filtre ultime à très haute efficacité (THE) s'est colmaté et a fini par se déchirer.

L'absence de poudre au refoulement du ventilateur et l'absence de variations significatives sur les différents points de prélèvement atmosphérique autour de l'installation permettent de garantir l'absence de conséquences de l'incident sur l'environnement.

En raison de la destruction du filtre THE constituant, sur cet équipement, la dernière barrière de confinement de la radioactivité, l'incident, déclaré le 31 mai et provisoirement classé au niveau 0, a finalement été reclassé au niveau 1 de l'échelle INES.