Arrêt pour visite décennale du réacteur n° 1
Le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Penly a été arrêté pour visite décennale du 17 septembre au 26 décembre 2011. Il s’agit de la deuxième visite décennale réalisée sur ce réacteur, après 20 ans de fonctionnement.
Les principaux chantiers et examens réalisés à l’occasion de cet arrêt et contrôlés par l’Autorité de sûreté nucléaire ont été les suivants :
- l’épreuve décennale d’étanchéité de l’enceinte de confinement[1] du bâtiment réacteur, telle que prévue dans le rapport de sûreté de la centrale. L’intérieur de l’enceinte est soumis à une pression de 5,2 bar absolus (c’est à dire à une pression supérieure à la pression prévue en cas d’accident) ;
- la visite complète et l’épreuve hydraulique décennale du circuit primaire principal, telles qu’exigées par la réglementation. Cette épreuve réalisée le 31 octobre 2011 constitue un test global de résistance, en soumettant ce circuit à une pression de 207 bar absolus (la pression normale de fonctionnement de ce circuit étant de 155 bar) ;
- le contrôle décennal de la cuve du réacteur, à l’aide d’une instrumentation spécifique (machine d’inspection en service) qui permet d’effectuer des contrôles radiographiques, des contrôles par ultrasons et des contrôles télévisuels des différentes soudures ;
- le contrôle des tubes des quatre générateurs de vapeur avec le bouchage préventif de tubes présentant des signaux d’usure ou des signaux ne pouvant être interprétés sur trois générateurs. Seuls 10 tubes sur plus de 20 000 tubes ont été bouchés.
Pendant cet arrêt, l’Autorité de sûreté nucléaire a procédé, outre à l’épreuve hydraulique du circuit primaire qui a mobilisé 6 inspecteurs, à 11 inspections, réalisées pour l’essentiel de manière inopinée. Ces inspections portaient notamment sur :
- le remplacement des chambres de mesure de la puissance nucléaire du réacteur ;
- les travaux de fiabilisation des capteurs de position des grappes de commande[2] ;
- le remplacement de tous les manchons compensateurs[3] des groupes électrogènes de secours à moteur diesel ;
- le chantier de contrôle de la cuve du réacteur par la machine d’inspection en service ;
- l’épreuve d’étanchéité de l’enceinte de confinement[1] ;
- le remplacement de l’arbre de l’un des tambours du système assurant la filtration de l’eau de mer du réacteur ;
- le déroulement de plusieurs chantiers de robinetterie et de chaudronnerie et les conditions associées d’intervention, de sécurité et de radioprotection.
Plusieurs événements significatifs sont survenus au cours de cet arrêt, dont un événement relatif à la radioprotection classé au niveau 1 de l’échelle INES. Cet événement, qui a été suivi d’une inspection réactive effectuée le 14 octobre 2011, a été déclaré à la suite de la contamination externe au visage d’un agent lors de travaux dans le bâtiment réacteur.
L'ASN considère que cet arrêt s'est correctement déroulé, en particulier pour ce qui concerne les opérations de requalification du circuit primaire principal et de l’enceinte du bâtiment réacteur. L’ASN a toutefois demandé à EDF de porter une attention particulière à la clarté et à la tenue des documents de chantiers dont, notamment, les documents de suivi des interventions.
Après examen des résultats de contrôles et des travaux effectués durant l’arrêt, l’Autorité de sûreté nucléaire a donné le 16 décembre 2011, son accord au redémarrage du réacteur n° 1 de la centrale de Penly qui a été couplé au réseau le 26 décembre 2011.
D’ici à six mois, EDF adressera à l’ASN et aux ministres chargés de la sûreté nucléaire un rapport comportant les conclusions du réexamen de sûreté de ce réacteur. L’ASN analysera ce rapport et prendra position en 2012 sur la poursuite d’exploitation, pour 10 ans supplémentaires, du réacteur
n° 1 de Penly.
[1] L’enceinte de confinement renferme l’ensemble du circuit primaire et quelques équipements auxiliaires. Pour les réacteurs de 1300MW, cette enceinte de confinement est une enceinte double en béton composée d’un ouvrage interne et d’un ouvrage externe séparés par un espace en légère dépression. L’enceinte est destinée en cas d’accident, à contenir les produits radioactifs qui seraient libérés lors d’une rupture du circuit primaire.
[2] Pour contrôler la réaction nucléaire dans le cœur du réacteur, l’exploitant dispose de deux moyens principaux :
- ajuster la concentration de bore dans l’eau du circuit primaire, le bore ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire,
- introduire les grappes de commande dans le cœur ou les en retirer ; ces grappes de commande contiennent des matériaux absorbant les neutrons.
[3] Les manchons compensateurs des groupes électrogènes de secours à moteur diesel sont des éléments souples qui sont intercalés entre des tuyauteries. Ils permettent notamment d’absorber les variations dimensionnelles de ces tuyauteries et de limiter la propagation des vibrations provoquées par le fonctionnement des groupes électrogènes.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Dates de l'arrêt du réacteur
Date de l'arrêt : 16/09/2011
Date de redémarrage : 25/12/2011