Arrêt pour maintenance et renouvellement du combustible du réacteur 1

Publié le 12/11/2017

Le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Civaux a été arrêté pour maintenance et renouvellement du combustible du 20 mai 2017 au 22 septembre 2017.

Les principaux chantiers réalisés à l'occasion de cet arrêt et contrôlés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont été les suivants :

  • l’installation de revêtements composites sur l’intrados et sur l’extrados de l’enceinte interne du bâtiment réacteur dans l’objectif de renforcer son étanchéité [i] ;
  • la rénovation de la machine permettant le chargement du combustible dans la cuve du réacteur ;
  • la rénovation du dispositif de détection d’incendie au sein du bâtiment réacteur ;
  • la requalification complète des deux circuits d’eau de refroidissement du réacteur à l’arrêt [ii] ;
  • le remplacement des cannes chauffantes du pressuriseur[iii] ;
  • le remplacement de tubes guides des grappes de contrôle[iv] du réacteur ;
  • les opérations de déchargement et de rechargement du combustible ;
  • l’intégration de modifications contribuant à l’amélioration de la sûreté ;
  • la maintenance et le contrôle de divers matériels et organes de robinetterie ;
  • la visite complète d’un groupe électrogène de secours à moteur diésel.

Pendant cet arrêt, l’ASN a procédé à huit inspections inopinées :

  • quatre inspections de chantiers. Ces inspections ont notamment permis de contrôler la bonne application des dispositions de sûreté et de radioprotection sur les différents chantiers de maintenance, ainsi que le respect des conditions de réalisation des modifications menées sur le réacteur ;
  • une inspection inopinée de contrôle de la mise en œuvre des mesures de radioprotection des travailleurs sur les chantiers de zone contrôlée ;
  • une inspection inopinée de contrôle de la conformité de l’installation aux exigences réglementaires concernant la gestion des déchets radioactifs et conventionnels ;
  • une inspection inopinée de contrôle des conditions d’intervention des prestataires sur les chantiers, et de leur surveillance par l’exploitant, ainsi que des conditions contractuelles de recours à la sous-traitance ;
  • une inspection inopinée de surveillance d’un organisme habilité par l’État pour la requalification d’équipements sous pression.

Huit événements significatifs pour la sûreté et trois évènements significatifs pour la radioprotection classés au niveau 0 de l’échelle INES ont été déclarés au cours de l’arrêt. Trois événements significatifs pour la sûreté classés au niveau 1 de l’échelle INES ont été déclarés au cours de l’arrêt.

L’arrêt a été marqué par de nombreux aléas perturbant fortement son déroulement. L’ASN a noté une maîtrise partielle des activités de levage de matériels pouvant engendrer des risques de sécurité pour les intervenants. Par ailleurs l’ASN note que l’exploitant a rencontré des difficultés logistiques consécutives à une maîtrise imparfaite du nombre important d’activités réalisées pendant l’arrêt. Elle a noté des écarts sur la qualité des interventions de maintenance qui ont conduit aux deux évènements significatifs de niveau 1 sur des matériels importants concourant à la sûreté, que l’exploitant a néanmoins détectés et corrigés.

En matière de radioprotection, l’ASN note que cet arrêt s’est relativement bien déroulé. La déclaration des trois évènements significatifs a mis en évidence des défauts de balisage de zones à accès limité ou d’affichage de consignes que l’exploitant a corrigés avant le redémarrage du réacteur. Enfin l’ASN note que l’arrêt a été perturbé par des difficultés d’approvisionnement en appareils de radioprotection.

Après examen des résultats des contrôles et des travaux effectués durant l'arrêt, l'ASN a donné le 31 août 2017 son accord au redémarrage du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Civaux.

 

[i] Egalement appelée bâtiment du réacteur (BR) l'enceinte de confinement est un bâtiment en béton à l'intérieur duquel se trouvent la cuve, le cœur du réacteur, les générateurs de vapeur ainsi que les principaux auxiliaires assurant la sûreté du réacteur. Elle constitue la troisième des barrières existant entre les produits radioactifs contenus dans le cœur du réacteur et l'environnement. Elle est destinée, en cas d'accident, à retenir les produits radioactifs qui seraient libérés lors d'une rupture du circuit primaire. De ce fait, son étanchéité est particulièrement surveillée. Les réacteurs de 1450 MWe sont équipés d’une double enceinte de confinement. Les travaux réalisés durant cet arrêt portaient sur la l’enceinte de confinement interne interne, sur son intrados et son extrados.

[ii] Ce circuit assure l’évacuation de la puissance résiduelle dégagée par le combustible, quand il est encore dans la cuve, pendant les périodes d’arrêt.

[iii] Le pressuriseur est un gros composant forgé qui mesure 14 m de haut et pèse plus de 140 tonnes à vide. Le pressuriseur est un réservoir de forme cylindrique, dont la fonction est de réguler la pression du circuit primaire. En fonctionnement normal, il contient de l'eau en phase liquide et en phase vapeur. Lors du démarrage du réacteur, il est rempli en eau sous forme liquide. La vaporisation d'une partie de cette eau est obtenue par la mise en service de résistances électriques de chauffage, appelées cannes chauffantes.

[iv] Un des deux moyens de contrôler la réaction nucléaire dans le cœur du réacteur est d’introduire les grappes de commande dans le cœur ou les en retirer, ces grappes de commande contiennent des matériaux absorbant les neutrons. II convient, en marche normale du réacteur, de maintenir certaines grappes à un niveau suffisant, fixé par les spécifications techniques, d'une part pour que leur chute puisse étouffer efficacement la réaction nucléaire en cas d'arrêt d'urgence, d'autre part pour assurer une bonne répartition du flux de neutrons.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Dates de l'arrêt du réacteur

Date de l'arrêt : 19/05/2017

Date de redémarrage : 21/09/2017