Appréciations 2022
L’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection est satisfaisant dans le domaine de la maîtrise des risques d’incendie et globalement satisfaisant dans les domaines de la conduite et de la gestion des déchets. L’ASN constate également une amélioration du niveau d’appropriation du référentiel réglementaire dans le domaine des ESP.
Les barrières de confinement sont maintenues à un niveau satisfaisant d’efficacité. Les ruptures de confinement, qui peuvent survenir en conditions normales d’exploitation, font l’objet d’un suivi particulier et d’actions pour les limiter.
Par ailleurs, l’exploitant est confronté depuis plusieurs années à des difficultés à assurer la production des quantités prévues de combustibles conformes aux spécifications de sûreté des réacteurs nucléaires. Cette situation induit la production d’une quantité importante de rebuts de fabrication, qui sont envoyés à La Hague pour entreposage, entraînant notamment une saturation à court terme des entreposages de plutonium dans cet établissement. Ces difficultés pourraient induire des conséquences majeures sur l’ensemble du « cycle du combustible » et la production électronucléaire française.
Cette situation induit, à Melox, des besoins importants de maintenance, qui ont des conséquences en matière de radioprotection, avec un appel croissant à des intervenants extérieurs et une dosimétrie collective très importante.
Une inspection de l’ASN menée sur ces thématiques a mis en évidence que le renforcement des opérations de maintenance a conduit à une augmentation notable de la production de déchets, entraînant également un risque de saturation des entreposages locaux.
L’exploitant a qualifié en 2022 une nouvelle poudre d’oxyde d’uranium qui permettra normalement une réduction de la quantité de rebuts générés. La production industrielle de ce nouveau type de poudre nécessite la création d’une nouvelle installation, située sur le site Orano de Malvési (voir chapitre 11 – « cycle du combustible »).
Les autres solutions en place pour améliorer cette situation au sein de l’installation de manière pérenne consistent, d’une part, à procéder à des nettoyages approfondis des boîtes à gants pour réduire les niveaux de doses ambiants ; d’autre part, à déployer un important programme de maintenance visant à restaurer le taux de disponibilité des outils de production. De plus, le programme de remise en état des machines (projet dit « PPRM ») s’est poursuivi en 2022. Une inspection sur ces thématiques a été conduite en 2022 et a relevé que les moyens et axes de travail engagés par Orano Recyclage sont de nature à répondre aux difficultés rencontrées par l’installation en matière de production et de maintenance.
La construction du centre de crise devrait aboutir prochainement pour permettre une mise en service de ce bâtiment en 2023, conformément à la prescription de l’ASN.