La distribution d’iode

De la conception des centrales nucléaires à leur exploitation, tout est mis en œuvre pour prévenir un accident ; pour protéger la population, le devoir des pouvoirs publics est néanmoins d’anticiper une telle éventualité. La prise d’iode stable (iodure de potassium), associée à la mise à l’abri, est un moyen de protéger efficacement la thyroïde contre les effets des rejets d’iode radioactif qui pourraient intervenir en cas d’accident nucléaire.

Qu'est ce que le plan particulier d'intervention (PPI) ?

Description du plan particulier d'intervention (PPI) autour des centrales nucléaires françaises.

Les campagnes de distribution

En France, le gouvernement a décidé depuis 1997 d’organiser des distributions de comprimés d’iode pour les populations résidant autour des installations nucléaires concernées. Depuis 1997, la distribution d’iode a été renouvelée régulièrement en 2000, 2005, 2009 et 2016. La dernière campagne a lieu en 2019-2020.

Les pouvoirs publics et EDF organisent à partir du 15 septembre 2024, une campagne de renouvellement et de mise à disposition de comprimés d’iode stable dans un rayon 0-10 km autour des centrales nucléaires françaises. Cette campagne est pilotée par le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer. La mise à disposition des comprimés se fait en pharmacie, sans justificatif.

Les personnes résidant ou travaillant dans la zone des PPI des installations civiles suivantes : CEA de Cadarache, Institut Laue Langevin de Grenoble, sont également invitées à retirer leurs comprimés d’iode (carte des pharmacies partenaires).

Les comprimés sont distribués de façon préventive autour des installations présentant un risque d’émission d’iodes radioactifs (centrales nucléaires, réacteurs de recherche et certaines installations de la défense), dans un rayon de planification défini dans les plans ORSEC-PPI (rayon variant de 500 mètres à 20 km) ; cette distribution permet de répondre à des événements à déroulement rapide.

Les zones situées autour des centrales nucléaires

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Et au-delà ?

L’État a constitué des stocks et des circuits de distribution pour être en mesure de protéger la population se trouvant en dehors des périmètres définis autour des installations nucléaires. Il s’agit de couvrir les besoins de la population française en cas de risque d’exposition à l’iode radioactif.

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La thyroïde est une petite glande (environ 5 cm chez l’adulte) située sur le devant du cou. La thyroïde fabrique des hormones qui jouent un rôle essentiel chez l’humain : croissance, développement intellectuel… Elle a un rôle particulièrement important chez l’enfant, et ce, dès la vie intra-utérine. Quel que soit l’âge, ces hormones contrôlent le fonctionnement de l’organisme. 

À quel moment prendre les comprimés d’iode ?

Pour être efficace, le comprimé d’iode doit être ingéré idéalement dans les quelques heures avant le passage des particules et gaz radioactifs et au plus tard dans les 8 heures après. Les comprimés doivent donc être pris immédiatement lorsque le préfet en donne la consigne et uniquement à ce moment-là. Toute nouvelle prise du traitement ne doit se faire que sur instructions des autorités compétentes.

Comment serait-on prévenu ?

Pour ordonner la prise d’un comprimé d’iode, les pouvoirs publics utilisent tous les moyens d’information :

• les médias du service public (France Bleu, France 3, sites internet préfectoraux) : ils diffusent les consignes et donnent des informations sur l’évolution de la situation ;

• les véhicules avec haut-parleur : ils sont utilisés pour transmettre les consignes au plus près du terrain.

Combien de comprimés dois-je prendre ?

Les comprimés d’iode peuvent être pris par tous. Ils sont en particulier recommandés pour les personnes dont la thyroïde est la plus sensible vis-à-vis du risque de contamination : femmes enceintes (fœtus), bébés, enfants et jeunes.

Posologie des comprimés d’iodure de potassium dosés à 65 mg :

• À partir de 12 ans, adultes, y compris les femmes enceintes ➜ 2 comprimés d’iode
• Enfant (de 3 à 12 ans)  ➜ 1 comprimé d’iode
• Bébé (de 1 mois à 3 ans) ➜ un demi-comprimé d’iode
• Nouveau-né  (jusqu’à 30 jours)  ➜ un quart de comprimé d’iode

Mode d’ingestion :

Les comprimés doivent être avalés ou dissous dans une boisson (eau, lait, jus de fruit). Ils sont quadri-sécables pour permettre un dosage adapté à tous les âges. Ils doivent être rangés dans un lieu accessible, conservés dans leur emballage d’origine, dans un endroit sec, hors de portée des enfants et ne dépassant pas 25°C.

Contre-indications :

Les contre-indications à l’iode sont rares. Cependant demandez conseil à votre médecin traitant dès maintenant si vous avez :

• un antécédent ou une maladie thyroïdienne en cours (hyper ou hypo thyroïdie…)
• une hypersensibilité connue à l’iode.

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Extension des plans particuliers d'intervention

Extension des plans particuliers d'intervention

La sixième campagne de distribution de comprimés d’iode autour des centrales nucléaires EDF s'est déroulée en 2019-2020. Elle a, pour la première fois, concerné les habitants et les établissements recevant du public (ERP) des communes situées dans le rayon de 10 à 20 kilomètres autour des 19 centrales nucléaires françaises, soit environ 2 200 000 personnes, 204 400 ERP dont 1 800 écoles, répartis sur près de 1 100 communes et 33 départements.

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Les 6 réflexes pour bien réagir en cas d'alerte nucléaire

Cette animation de prévention en motion design présente les 6 réflexes à avoir en cas d'alerte nucléaire.

En cas d’accident nucléaire, il existe des moyens complémentaires de se protéger :

• La mise à l’abri est une action immédiatement applicable, notamment pour les accidents à déroulement rapide. Elle vise à atténuer l’effet des rayonnements par l’interposition de la structure en dur des bâtiments, et le risque de contamination interne et externe due aux particules et aux gaz par le maintien des personnes dans des locaux clos et peu ventilés.

• L’évacuation vise à soustraire dans les meilleurs délais la population aux risques liés à des rejets importants et longs, si possible avant que le rejet ne débute, ou tant qu’il est de faible intensité.

• Et le cas échéant, des interdictions de produire et de consommer certaines denrées (eau, lait, produits frais) pour éviter les risques de contamination.