Montée en pression du circuit primaire du réacteur 2 au-delà des seuils autorisés
Le 29 juin 2017, une erreur de configuration de circuit a occasionné une brève montée de la pression du circuit primaire du réacteur 2 de la centrale nucléaire du Bugey au-delà du domaine de fonctionnement autorisé.
Sur les réacteurs à eau sous pression exploités par EDF, le circuit primaire est un circuit fermé, contenant de l’eau sous pression qui s’échauffe dans la cuve du réacteur au contact des éléments combustibles. Les règles générales d’exploitation définissent les limites autorisées pour la pression et la température du circuit primaire, qui doivent être respectées, aussi bien lorsque le réacteur est en fonctionnement que lorsqu’il est mis à l’arrêt. Des soupapes de sécurité permettent de protéger ce circuit contre les suppressions lorsque le réacteur est en fonctionnement ou à l’arrêt.
Le réacteur 2 de la centrale nucléaire du Bugey est à l’arrêt pour maintenance programmée et renouvellement partiel de son combustible depuis le 24 juin 2017.
Le 29 juin 2017 vers 10 heures 15, le dysfonctionnement d’une vanne du réacteur a conduit EDF à déclencher le plan d’urgence interne de son installation. En application des procédures, le réacteur a retrouvé un domaine d’exploitation autorisé vers 18 heures, moment où l’ASN a autorisé la levée du plan d’urgence interne.
A l’issue de la levée du plan d’urgence interne, le réacteur 2 est à l’arrêt, dans un domaine d’exploitation où la pression du circuit primaire principal est limitée à 5 bar par les règles générales d’exploitation.
En application des règles générales d’exploitation, EDF doit augmenter la réserve d’eau borée présente dans le réservoir du circuit de refroidissement de la piscine abritant les assemblages combustibles usés. Une fois cet appoint fait, EDF doit procéder au brassage de l’eau pour assurer une concentration homogène du bore dans ce réservoir. En raison d’une inétanchéité présente sur une vanne du circuit de refroidissement de la piscine, EDF n’est pas en capacité d’utiliser la pompe habituelle pour réaliser ce brassage. Les équipes d’EDF décident d’utiliser la pompe du circuit d’injection de sécurité pour réaliser l’opération de mélange : cependant une erreur dans la mise en configuration des circuits a généré une montée en pression du circuit primaire jusqu’à 10,8 bar où moment de la mise en service de la pompe.
A ce niveau de pression et dans cette configuration d’arrêt, les différentes soupapes de sécurité installées sur le circuit primaire ne sont pas opérantes : dès la détection du pic de pression par les équipes d’EDF, la pompe a été mise à l’arrêt pour retrouver une pression de 5 bar dans le circuit primaire.
Cette montée en pression a été très brève, de l’ordre de quelques minutes : elle n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement de l’installation.
Eu égard au non-respect des règles générales d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES).
Voir aussi :
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie