Détection tardive du non-respect d’un critère d’essai d’un système de protection
Le 9 septembre 2016, l'exploitant de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux a déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection tardive du non-respect d’un critère d’essai portant sur le système de protection anti-dilution du réacteur n° 2.
La maîtrise de la réaction en chaîne dans le cœur des réacteurs nucléaires d’EDF repose sur les manœuvres de barres de commande et sur l’injection de bore, ayant la propriété d’absorber les neutrons, dans l’eau du circuit primaire. Plusieurs systèmes participent au contrôle de la concentration en bore et de son homogénéité à l’intérieur des circuits. Le système de protection anti-dilution qui équipe les réacteurs d’EDF comporte ainsi plusieurs automatismes ayant pour fonction de s’opposer à l’apparition de poches d’eau de faible concentration en bore.
Pour éviter sa mise en service intempestive, le système de protection anti-dilution ne s’active que quand les conditions d’apparition d’hétérogénéités dans le circuit primaire sont réunies – en particulier, quand le réacteur fonctionne à puissance réduite pendant un temps suffisamment long.
Dans la nuit du 2 au 3 septembre, pendant les opérations de baisse de la puissance du réacteur n° 2, en préalable à son arrêt pour maintenance et rechargement de combustible, un opérateur de conduite procède à un essai de vérification des paramètres d’activation de la protection anti-dilution. Il effectue les relevés des heures d’apparition des différents signaux prévus par la procédure d’essai. Cependant, il ne vérifie pas immédiatement, par calcul, le respect du critère d’essai correspondant.
Cette vérification n’a été faite que 7 heures après les relevés de l’opérateur. Les calculs ont alors indiqué des valeurs hors des tolérances du critère d’essai. Les mises en sûreté nécessaires des circuits ont été effectuées par EDF et les nouveaux réglages ont permis de corriger l’écart dans la matinée du 3 septembre.
Le système de protection anti-dilution aurait dû être déclaré indisponible dès la réalisation des relevés. A posteriori, la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du fait de cette indisponibilité n’a pas été respectée.
Le non-respect du critère d’essai a mis en évidence que le système de protection anti-dilution s’est activé de manière plus rapide que prévu à la conception. Les relevés d’autres paramètres associés à la séquence de fonctionnement de la protection anti-dilution montrent qu’en cas de sollicitation, le déclenchement des automatismes serait malgré tout intervenu dans les délais requis.
Compte tenu du délai écoulé entre les relevés effectués par l’opérateur caractérisant un écart affectant le système de protection anti-dilution et leur analyse, cet événement a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.
Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie