Dépassement potentiel d’une limite réglementaire d’exposition d’un travailleur aux rayonnements ionisants

Publié le 26/02/2024

Centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpe 38700 La Tronche

Le 6 février 2024, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée par le centre hospitalier universitaire (CHU) Grenoble-Alpes d’un événement significatif pour la radioprotection, détecté en janvier 2024, concernant une dose anormalement élevée relevée par le dosimètre trimestriel d’un travailleur de son établissement situé à La Tronche (38).

En vue d’assurer la protection des travailleurs contre les effets des rayonnements ionisants, la réglementation fixe une valeur limite d’exposition de 20 mSv à ne pas dépasser sur 12 mois consécutifs. Tout travailleur potentiellement exposé aux rayonnements ionisants doit bénéficier d’un suivi dosimétrique adapté à son activité, permettant de vérifier le respect de cette valeur limite. A cet effet, chaque travailleur est au moins équipé d’un dosimètre « à lecture différée » qui mesure le cumul trimestriel de dose [1].

Dans le cadre de l’événement déclaré par le CHU Grenoble-Alpes, le dosimètre d’un travailleur correspondant à la période du deuxième trimestre de l’année 2021 a été égaré. Lorsqu’il a été retrouvé fin 2023 et envoyé en laboratoire pour analyse, il s’est avéré qu’il avait relevé une dose efficace cumulée supérieure à 20 mSv. Bien que la durée cumulée de mesure dépasse deux ans, incluant la période pendant laquelle le dosimètre était égaré et non porté par le travailleur, on ne peut donc exclure qu’il y ait eu un dépassement de la limite réglementaire annuelle pour le travailleur concerné.

Le CHU Grenoble-Alpes a engagé des recherches internes pour comprendre les conditions dans lesquelles le dosimètre a pu être exposé aux rayonnements ionisants sur la période allant du 1er avril 2021 au 31 décembre 2023.

A l’issue de ces recherches, il appartiendra au médecin du travail de décider si la dose mesurée doit être effectivement affectée au travailleur. Si le dépassement réglementaire est confirmé par le médecin du travail, ce dernier déterminera, en concertation avec le travailleur, les éventuelles mesures à prendre.

Compte tenu du dépassement potentiel d’une des limites annuelles d’exposition d’un travailleur et en l’état actuel des informations disponibles, l’ASN classe provisoirement cet événement au niveau 1 sur l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité). Ce classement pourra être revu en fonction des conclusions des investigations en cours.

 


[1] D’autres équipements de dosimétrie peuvent être utilisés, de manière complémentaire, pour le suivi de l’exposition de certaines parties du corps (cristallin, mains), ou pour fournir des mesures d’exposition en temps réel.

 

Date de la dernière mise à jour : 26/03/2024

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie