Rapport de l'ASN 2021

En matière de radioprotection, les centrales nucléaires de Civaux, Paluel et Saint-Alban se distinguent de manière posi‑ tive. L’ASN considère que les centrales nucléaires de Dam‑ pierre‑en‑Burly, Gravelines et dans une moindre mesure Cruas-Meysse ont été en retrait. 1. Décision n° CODEP-CLG-2020-021253 du président de l’ASN du 3 mars 2020 fixant des prescriptions relatives à la préparation au démantèlement des réacteurs Chinon A1 et A2 et aux prochaines étapes de démantèlement des réacteurs Bugey 1, Chinon A3, Saint-Laurent A1 et A2. En matière de protection de l’environnement, la centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux s’est distinguée de manière positive. Au contraire, les centrales nucléaires de Dampierre‑en‑Burly et, dans une moindre mesure, Chinon et Cruas-Meysse ont été en retrait. Le réacteur EPR de Flamanville en cours de construction En 2021, EDF a poursuivi les travaux d’achèvement de l’installation, l’intégration de modifications sur certains équipements et l’élaboration des différents documents nécessaires au futur fonctionnement du réacteur. Les travaux de réparation des soudures des circuits secondaires principaux (CSP) se sont poursuivis dans de bonnes conditions. EDF mobilise des moyens importants pour ces réparations. EDF a mis en œuvre les actions nécessaires de conservation des équipements installés jusqu’à la mise en service. Elle a égale‑ ment poursuivi les contrôles réalisés dans le cadre de la revue de qualité des matériels, engagée après la détection des écarts survenus lors de la réalisation de soudures des CSP. L’organisa‑ tion mise en place par EDF pour la réalisation et la surveillance de ces activités est satisfaisante. Un travail important reste à mener en matière de travaux et d’instruction avant la mise en service du réacteur. Cela concerne en particulier la conception et la f iabilité des soupapes du cir‑ cuit primaire, les réparations des soudures des CSP, les écarts portant sur trois piquages du circuit primaire principal et le trai‑ tement thermique de détensionnement de soudures d’équipements sous pression nucléaires, les performances du système de f iltration du réservoir d’eau interne à l’enceinte de conf ine‑ ment, et les différentes anomalies constatées sur les cœurs des réacteurs EPR de Taishan, dont les percements de gaines de combustible observés en 2021. Les centrales nucléaires en démantèlement et les installations de gestion des déchets L’ASN estime que les opérations de démantèlement et de gestion des déchets ont été menées dans des conditions de sûreté globalement satisfaisantes en 2021. EDF donne la priorité à la réduction des risques dans ses ins‑ tallations déf initivement arrêtées. L’année 2021 a notamment été marquée par l’évacuation de l’ensemble du combustible du réacteur 1 de Fessenheim, arrêté en février 2020. Le combus‑ tible du réacteur 2 doit, quant à lui, être évacué avant f in 2023. Les autres réacteurs (Brennilis, Superphénix, réacteurs UNGG) n’abritent plus de combustible. Les principaux enjeux de sûreté concernent donc le confinement des substances radioactives et la radioprotection. Certaines installations présentent également un risque supplémentaire lié à la présence d’amiante, parfois combiné à la présence de contaminations radiologiques, qui rendent les conditions d’intervention plus complexes. L’année 2021 a été marquée par la reprise de l’essentiel des chantiers de démantèlement, interrompus en partie au cours de l’année 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Les chantiers de démantèlement «hors caisson réacteur» sur les sites de Saint‑Laurent A, Bugey 1 et Chinon A3 se poursuivent dans des conditions de sûreté satisfaisantes. Pour ces opéra‑ tions, EDF devra être vigilante au respect des échéances pres‑ crites par la décision du 3 mars 2020(1). L’ASN a demandé à EDF de poursuivre son programme de diagnostic et de surveillance des caissons des réacteurs, af in de suivre le vieillissement des structures de génie civil et de s’assurer de leur intégrité dans le temps. Les premiers résultats de ces investigations devront être présentés dans les dossiers de démantèlement qui seront remis f in 2022. EDF devra également démontrer, dans ces dossiers, que le démantèlement des réacteurs UNGG est réalisé «dans des délais aussi courts que possible, dans des conditions éco‑ nomiques acceptables ». Concernant la radioprotection des travailleurs, le plan d’action «alpha», mis en place sur l’installation de Chooz en 2020, se tra‑ duit par une tendance positive sur le nombre de contamina‑ tions détectées. Les efforts dans ce domaine doivent toutefois se poursuivre sur l’ensemble des sites en démantèlement, afin de conf irmer cette tendance au cours de l’année 2022. Quelques chantiers, nécessitant la mise en œuvre de moyens de découpe téléopérés, ont été interrompus en raison de pro‑ blèmes d’indisponibilité matérielle. EDF devra veiller à assu‑ rer la bonne maintenance de ces équipements af in de ne pas retarder l’avancement des opérations de démantèlement. Le démantèlement des cuves de Superphénix et de Chooz A se poursuit conformément aux échéances prescrites, avec notamment l’évacuation des premiers colis R73, contenant des déchets issus de la découpe des internes de cuve de Chooz, vers Iceda, où les premiers colis ont été conditionnés et entreposés f in 2021. Le dossier de f in de redémarrage d’Iceda, attendu en 2022, permettra de tirer le retour d’expérience de ces premières opérations de conditionnement. Une amélioration de la démarche menée lors des réexamens périodiques des installations à l’arrêt déf initif est attendue de la part d’EDF, en particulier pour ce qui concerne la démarche d’évaluation de la conformité des installations. L’ASN relève l’implication d’EDF dans le déroulement de l’en‑ quête publique sur le dossier de démantèlement de Brennilis et, plus généralement, ses efforts de transparence et de communication. 14 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 LES APPRÉCIATIONS DE L’ASN PAR EXPLOITANT ET PAR DOMAINE D’ACTIVITÉ

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