222 Apports de la modélisation sur la compréhension des transferts du tritium dans la biosphère et conséquences pratiques en cas de rejet accidentel Fig. 7 : Activités des végétaux à 1 h et 48 h correspondant au critère de dose retenu pour l’établissement des limites de commercialisation (1 mSv). 4 Conclusions La modélisation pour les rejets en fonctionnement normal des installations a peu de chance de pouvoir s’améliorer significativement. Le travail de synthèse réalisé par l’AIEA constitue la référence (TRS 364 et TECDOC). Pour l’eau tritiée (HTO) : il y a dilution à chaque étape de la chaîne de transfert. La voie d’atteinte par ingestion de végétaux est clairement la voie dominante et ceci principalement par le transfert direct de l’air à la plante. Pour le dihydrogène HT (tritium gaz) : l’impact radiologique d’un rejet est de l’ordre de quelques pourcents de celui d’un rejet équivalent sous forme HTO. La voie de transfert principale est alors le transfert sol-plante après conversion du gaz en eau. On se souviendra que l’eau tritiée libre des plantes fournit une information sur l’activité de l’air pendant les heures précédant le prélèvement alors que le tritium organiquement lié est au contraire un intégrateur sur le temps de croissance du végétal. Dans le cas de rejet de courte durée (accident ou incident) et du point de vue scientifique, les principaux mécanismes régissant le comportement du tritium sont connus. Le tritium ne se concentre pas dans la chaîne alimentaire, mais peut rester dans le sol, dans les conditions climatiques françaises, pendant une saison agricole. La variabilité des évaluations d’impact demeure élevée en cas d’accident particulièrement dans le cas de rejets par temps de pluie ou la nuit. Au contraire, la relation entre la dose et la concentration en tritium de l’eau des plantes pendant les deux premiers jours est peu influencée par les conditions météorologiques et les scénarios considérés. Ceci souligne l’intérêt et la nécessité du contrôle environnemental par prélèvements de végétaux après un accident. D’un point de vue plus pratique pour la gestion post accidentelle, on peut retenir que, bien qu’un rejet de 10 g de tritium (HTO) ait un impact radiologique faible, quelques interventions d’extension limitée au voisinage du point de rejet pourraient s’avérer nécessaires selon les conditions météorologiques et environnementales. Un rejet de 1kg du tritium gaz (HT) a un impact radiologique équivalent à un rejet de 10g de tritium sous forme HTO, cependant la voie principale est alors la contamination à partir du sol. Du point de vue de la réglementation : • Le tritium doit être considéré indépendamment des autres éléments βγ en raison de sa basse radiotoxicité, et en raison de la difficulté à le confiner. • La limitation de 4 Bq.cm-2, mise en place pour des βγ de forte énergie (cf. Sr90) dans la réglementation des transports devrait être modifiée pour le tritium. • Les concentrations dans les produits alimentaires recommandées par le Codex Alimentarius comme niveaux de référence pour la commercialisation des produits ne sont cohérentes ni avec les critères d’exposition retenus par ailleurs ni avec les calculs réalisés par les scientifiques dans le cadre de l’AIEA. • En ce qui concerne l’eau de boisson, la valeur de 104 Bq.L-1 de l’OMS devrait être gardée comme référence. La valeur de 100 Bq.L-1 n’étant qu’une valeur guide pour indiquer, en absence d’installation bien connue, la présence anormale d’une source de radioactivité, qui ne se limiterait pas nécessairement qu’au seul tritium. 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