220 Apports de la modélisation sur la compréhension des transferts du tritium dans la biosphère et conséquences pratiques en cas de rejet accidentel Dans ces deux études théoriques, l’auteur a dû fixer de nombreux paramètres. En réalité il y a peu de chance que l’on dispose de toutes ces informations instantanées pour avoir avec une confiance suffisante dans l’évaluation de l’impact d’un rejet accidentel. Selon les intercomparaisons, l’influence de la pluie sur l’exposition totale est plus ou moins forte. Dans l’exercice EMRAS, cette influence est faible, mais dans d’autres études, des augmentations du dépôt, allant jusqu’à un facteur 7, sont possibles. Dans l’exercice EMRAS, pour la plupart des modèles, la consommation de molécules marquées par le tritium (OBT), élaborées par les végétaux pendant le passage de l’air contaminé, constitue la source principale d’exposition. La voie de transfert air - plantes est dans la majorité des cas supérieure à la voie « sol - plantes». Les modèles révèlent cependant de grandes disparités dans la contribution de l’eau du sol. Celle-ci dépend de 2 paramètres : les vitesses de dépôt et la vitesse de renouvellement de l’eau du sol arable. Cet exercice confirme qu’un rejet de tritium a un impact qui, du fait de la contamination du sol, se manifeste sur quelques mois (une saison agricole) et qu’en conséquence les calculs d’incorporation doivent être intégrés sur cette durée. Cet exercice prouve également qu’il est nécessaire de calculer pour les cultures industrielles (blé, maïs, betteraves…), une activité moyenne à l’échelle de une à quelques parcelles (et non pas en un point) et d’être très précis sur la nature des produits consommés (blé, maïs et riz sont tous des céréales) et de leur teneur en matière sèche (la farine et le pain sont du blé). Sans cette précision, des erreurs d’un facteur 10 peuvent résulter d’un malentendu sur les données. Les prévisions des modèles restent aujourd’hui fortement incertaines et les différences entre les modèles importantes. En particulier les connaissances sont insuffisantes en ce qui concerne la production d’OBT pendant la nuit, la dynamique des dépôts et des déplacements d’eau dans le sol, ainsi que la fraction de HTO dans les feuilles venant du sol. La figure 5 illustre ces incertitudes pour trois modèles fournissant l’évolution des concentrations en fonction du temps. Fig. 4 : Variation de l’exposition en fonction de la date d’occurrence d’un accident au cours d’une année Fig. 5 : Concentration en tritium pendant les deux premiers jours dans le cas d’une contamination à minuit, pour 3 modèles.
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