Livre blanc du Tritium & bilan des rejets de tritium pour les INB

217 Apports de la modélisation sur la compréhension des transferts du tritium dans la biosphère et conséquences pratiques en cas de rejet accidentel L’hydrogène est l’un des éléments majeurs de la vie et l’eau joue un rôle important dans la régulation des conditions des milieux. De nombreux mécanismes biologiques complexes d’interaction et contrôles existent par ailleurs pour entretenir la vie et s’opposent aux fluctuations de l’environnement naturel. Selon le point de vue où l’on se place, il apparaît soit une assez grande stabilité des conditions soit une grande complexité avec un nombre important de phénomènes d’actions opposées. Les modèles relatifs à l’hydrogène et l’eau reflètent cet état des choses et appartiennent à deux catégories : les uns concernent l’impact des rejets en fonctionnement normal plus ou moins réguliers au cours de l’année, avec des relations assez simples entre les compartiments (air, sol, plantes, animaux, homme), les autres concernent des rejets de courte durée pour lesquels il est nécessaire de disposer de nombreuses informations et d’équations élaborées. 1 Rejets continus de fonctionnement (normaux) L’approche la plus complète est très bien explicitée dans deux documents de l’AIEA qui ont été actualisés dans le programme EMRASS : le TRS 364 et le document technique associé (Tecdoc). Le modèle « de l’équilibre isotopique » est traditionnellement utilisé pour le tritium, et l’on considère donc que le rapport 3H/1H reste constant d’un compartiment à un autre. A rejet constant un certain équilibre s’établit entre l’air, la pluie, les plantes, le sol, et les animaux, les apports d’eau de pluies et d’irrigation compensant l’évapotranspiration des plantes. Les auteurs préfèrent généralement utiliser le rapport des concentrations en tritium des eaux entre les différents compartiments. Le tritium se trouve dans l’eau libre des organismes, ou incorporé dans des molécules organiques. Suivant les liaisons chimiques considérées, il est soit facilement échangeable (E OBT exchangeable bound Tritium, extrait de la matière sèche par lavage multiple à l’eau pure), soit non échangeable (NE OBT). Il est alors récupérable par combustion de la matière organique et se retrouve dans l’eau générée avec l’oxygène de l’air. Lesmasses dematière sèche, d’eau libre, d’eaude combustion, et la concentration dans ces différentes eaux, sont toutes accessibles à la mesure. Dans le passé, l’approche très simple utilisée consistait à calculer l’activité de la vapeur d’eau de l’air en un point donné et de supposer que n’importe quelle eau du sol, des plantes, ou des animaux avait la même activité (équilibre isotopique). Le calcul de dose se limitait au produit de 1,3 L.j-1 d’eau consommée quotidiennement par l’activité volumique de la vapeur d’eau et par le facteur de dose par unité incorporée (2.10-11  Sv.Bq-1). Cette approche donne un bon ordre de grandeur. Compte tenu des quantités d’eau absorbée par chacune des trois voies d’atteinte : inhalation, passage transcutanée et ingestion, la voie principale d’exposition est nettement l’ingestion. Apports de la modélisation sur la compréhension des transferts du tritium dans la biosphère et conséquences pratiques en cas de rejet accidentel Philippe Guétat - CEA, VALDUC Extrait de Radioprotection : 2008-Vol43 n°4 Abstract This document presents transfers in the biosphere compartments in normal and accidental conditions. It discusses some associated regulatory aspects. Résumé Cet article présente les connaissances principales et les incertitudes associées sur les transferts entre compartiments de la biosphère en conditions normales et accidentelles. Il discute certains aspects réglementaires en découlant. 4 CHAPITRE

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