171 Le stockage de déchets radioactifs contenant du tritium : impact des rejets sur l’environnement 2 5 Evaluation du risque du tritium pour la population environnante Depuis 1993, l’activité pour le tritium dans les rejets gazeux ou liquides, depuis l’épisode de rejets de 1995, a toujours été inférieure aux limites de rejet (arrêté d’autorisation de rejets du CSFMA du 21 aout 2006). En considérant les activités limites autorisées des rejets pour le tritium faisant l’objet de l’arrêté d’autorisation de rejets du CSFMA du 21 aout 2006 et les impacts en situation normale pour le groupe de référence CD24 le plus pénalisant : la dose cumulée due au tritium et reçue par un individu du groupe CD24 exposé pendant 50 ans aux rejets liquides et gazeux serait d’environ 3,3.10-3 mSv. Afin de préciser l’impact des rejets gazeux et liquides du tritium par le CSFMA sur l’environnement la constitution d’un état radioécologique dans l’environnement est en cours en particulier pour quantifier le tritium susceptible d’être lié à la matière organique. Des premiers prélèvements effectués simultanément avec l’ACRO sur des arbres et des végétaux n’ont pas mis en évidence de marquage. En ce qui concerne spécifiquement la nappe malgré des dispositions de conception et d’exploitation exemplaires, on observe par endroit et par moment quelques émergences dans la nappe sous le centre. Les investigations menées depuis 2005 conduisent à attribuer le marquage en tritium des eaux souterraines à la migration d’un panache ayant pour origine un relâchement au niveau de l’ouvrage E21R03. Des études complémentaires sont en cours pour caractériser plus finement les phénomènes de migration gazeuse du tritium. Le tritium mis en évidence au droit du DS24 d’août 2004 à août 2006, poursuit sa migration en aval du forage, en direction des Noues d’Amance. A ce jour, concernant les forages DS62 et DS63, il n’est pas possible d’être catégorique sur l’origine des niveaux de tritium, notamment depuis le dernier trimestre 2007, et sur la raison des fluctuations observées. Compte tenu de l’implantation de ces deux forages par rapport aux lignes d’écoulement, l’hypothèse la plus probable reste la migration depuis l’ouvrage E21R03, attribuant ainsi une même origine aux marquages observés depuis 1999 dans les eaux souterraines. Il n’est toutefois pas exclu qu’un autre ouvrage apporte une contribution au marquage observé. 3 Conclusion Le Centre Manche est le premier centre de stockage de déchets radioactifs en France. Depuis son ouverture, il y a 50 ans, les conditions d’exploitation et les règles de conception des ouvrages n’ont cessé d’évoluer avec l’expérience acquise par l’exploitation et la surveillance du centre. Cette évolution est allée vers de plus en plus de fiabilité et malgré une technologie de « première génération » l’impact radiologique du CSM reste faible. Cependant suite à l’exploitation du site, l’environnement est marqué durablement par le tritium. Le retour d’expérience sur ce centre a guidé la conception et l’exploitation des nouveaux centres de stockage. Concernant le centre de stockage de l’Aube des dispositions exemplaires ont été adoptées pour son fonctionnement. Malgré ces dispositions on observe par endroit et par moment quelques émergences dans la nappe sous le centre. Sur la base de l’expérience acquise sur ces deux centres, l’Andra a tiré des conséquences pour l’acceptation en stockage des colis contenant du tritium : • Un principe : le marquage de la nappe pour le tritium ne doit pas dépasser 100 Bq/L • Une ligne de conduite : la gestion prudente de la capacité radiologique • Des règles contraignantes : un taux de dégazage à ne pas dépasser et une limitation des activités en tritium des colis destinés à être conditionnés sur le Centre.
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