157 Le stockage de déchets radioactifs contenant du tritium : impact des rejets sur l’environnement L’ANDRA bénéficie d’un retour d’expérience en termes de stockage des déchets contenant du tritium et de leur impact environnemental, et ce sur deux centres de stockage de déchets radioactifs, chacun dans une phase de vie différente : le Centre de stockage de la Manche, en phase de surveillance, et le centre de stockage FAMA de l’Aube, en phase d’exploitation. Le présent article synthétise les points saillants de ce retour d’expérience. 1 Le centre de stockage de la Manche 1 1 Présentation Le centre de la Manche (CSM) est historiquement le premier centre français de stockage de déchets radioactifs. Sa création a été autorisée par décret en date du 19 juin 1969. Son exploitation s’est terminée fin 1994. Le volume de déchets stockés est estimé à environ 530 000 m3. Le CSM est situé à l’extrémité Nord-Ouest de la presqu’île du Cotentin, dans la presqu’île de la Hague, à une vingtaine de kilomètres de Cherbourg. Cette installation a une superficie de 14 ha et est localisée en bordure Sud de la commune de Digulleville, dans le canton de Beaumont-Hague, dans le département de la Manche. Il est implanté à l’Est du site AREVA NC avec lequel il possède une clôture mitoyenne. Le passage en phase de surveillance du centre de stockage a été autorisé par décret en date du 10 janvier 2003. La poursuite des rejets du centre a été autorisée par l’arrêté d’autorisation de rejets du 10 janvier 2003. Le CSM est un centre de déchets radioactifs de faible à moyenne activité contenant enmajorité des radionucléides à vie courte (période inférieure ou égale à 30 ans). 1 2 Inventaire radiologique du Tritium L’inventaire en tritium stocké sur le Centre de la Manche a été actualisé en 1994. Cet inventaire a fait l’objet en 2003, d’un examen critique afin d’établir un historique de l’activité présente sur le centre. Il est constitué de deux parties : • un bilan du tritium relatif à l’ouvrage TB2, tranchée bétonnée n°2 située à l’est du site, qui constitue à lui seul près de la moitié de l’activité tritium encore présente sur le Centre, • un bilan du tritium contenu dans les colis. Il est basé sur les déclarations des producteurs ainsi que, pour certains colis particuliers et notamment les plus anciens, d’une réévaluation par l’Andra. L’évolution annuelle de l’activité tritiumprésente sur le Centre (Figure 1) a été déterminée à partir des données suivantes : • l’inventaire révisé de l’ouvrage TB2 suite à la reprise des déchets : 2 200 TBq en juillet 1971 et 190 TBq en février 1978, • l’inventaire stocké, en comptabilisant chaque ouvrage à partir de son année de fermeture. La décroissance radioactive est alors appliquée à compter de cette date, • l’activité tritium présente en entreposage sur le Centre suite à la reprise des déchets de l’ouvrage TB2. Elle représente 85 à 65 % de l’activité présente sur le Centre entre 1978 et 1989. Ces colis ont été entreposés sur le centre jusqu’en 1990, débarassés du tritium par lavage et restockés sur le CSM en 1992. • des bilans annuels des rejets et relâchements de la nappe phréatique sous jacente au Centre et qui permettent d’établir une estimation de l’activité tritium effectivement présente dans les ouvrages de stockage du Centre à ce jour. Le stockage de déchets radioactifs contenant du tritium : impact des rejets sur l’environnement Yannick Arimone, Sophie Dinant, Alain André, Laurence Legrand, Alain Delaplanche, Jean-Pierre Vervialle, Philippe Chino - ANDRA 2 CHAPITRE
RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=